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Financement du besoin en fond de roulement : factor ou fintech ?

Financement du besoin en fond de roulement : factor ou fintech ?

Finance Écrit par  jeudi, 12 avril 2018 08:43 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Alors que de plus en plus d’entreprises se tournent vers l’affacturage pour financer leur besoin en fond de roulement, l’évolution actuelle du marché des factors et son ouverture aux Fintechs ouvre la voie à des prestations mieux adaptées aux besoins des entreprises et surtout, à l’octroi plus rapide de financements courts termes.

De plus en plus plébiscité par les entreprises, l’affacturage connait depuis plusieurs années maintenant une forte croissance de son activité. « Gage de l’intérêt des entreprises pour l’affacturage, il est désormais le premier moyen de financement court terme », tient à rappeler Bozana Douriez, Directrice générale et administratrice de BNP Paribas Factor. Une belle dynamique qui suscite d’ailleurs de nombreuses convoitises, notamment de la part des Fintechs spécialisées dans le rachat de créances et dont l’activité progresse actuellement de manière significative. À titre d’exemple, Finexkap multiplie chaque année par deux le montant des créances qu’il finance.

Le prix, nerf de la guerre
Si de nouveaux acteurs investissent désormais ce marché, les factors traditionnels continuent à tirer leur épingle du jeu grâce à leurs tarifs qui, sur les produits d’affacturages classiques, restent les plus compétitifs. « La notion de coût était un point essentiel de notre choix de prestataire, explique ainsi le directeur général d’une entreprise spécialisée dans le secteur de la téléphonie mobile. Or à ce jour, la commission d’affacturage de notre factor associée à une prestation d’assurance crédit coûte moins de 0,3 % du montant de la créance cédée. Un coût que nous estimons indispensable pour financer notre BFR ». Même les entreprises qui finalement ont recours aux Fintechs reconnaissent que ces dernières sont plus chères que les factors traditionnels. Le directeur financier de la société de cosmétique Parlabo (4,8 millions d’euros de chiffre d’affaires) estime ainsi que le coût de la cession de ses créances à la Fintech Finexkap est 0,5 % plus élevé que celui d’un factor traditionnel. Les Fintechs sont en revanche plus compétitives que les acteurs traditionnels de l’affacturage sur les solutions d’affacturage digitales.

Vers des solutions de plus en plus digitales
En effet, face à l’arrivée de nouveaux entrants sur leur marché, à l’évolution de la demande des entreprises, notamment en termes de réactivité, mais aussi en raison de l’augmentation constante du volume des factures qui leur sont confiées chaque année, les factors historiques poursuivent leur transformation numérique et proposent de nouvelles solutions « digitales ». Par exemple, en 2017, BNP Paribas Factor a échangé sur son système d’information plus de 190 000 documents nécessaires au traitement de plus de 7 millions de factures. « Pour traiter autant de factures et proposer un financement en moins de 8h, la digitalisation des processus est nécessaire, insiste Bozana Douriez. Cela suppose aussi que les socles de notre plate-forme soient issus des dernières technologies notamment en matière de robotisation et de machine learning ». Depuis le début du mois d’octobre, CGA met pour sa part à la disposition des PME, TPE et professionnels sa nouvelle solution Avenir Plus, accessible uniquement en ligne. Elle permet de proposer un financement à la facture en moins de 48 heures. Au travers de sa nouvelle offre 100 % digitale Flash Factures, Natixis Factor propose également de l’affacturage à la facture. Depuis la fin de l’année 2017, le groupe Crédit Agricole propose pour sa part Cash in Time. « En quelques millisecondes, les entreprises savent si elles sont éligibles à l’affacturage, indique Orli Hazan directrice des opérations Crédit Agricole L&F. Elles peuvent ensuite obtenir un financement le jour J si elles sont clientes du Crédit Agricole, ou en 24h si elles sont clientes d’autres banques ». Le financement à la facture et la baisse des délais de mises à dispositions des fonds ne sont donc désormais plus l’apanage des seules Fintechs.

Financement à la facture, fer de lance des fintechs
Ces dernières restent néanmoins plébiscitées pour leur réactivité et leur agilité. « Avec Finexkap, les fonds sont généralement à notre disposition dans la journée, contre plusieurs jours lorsque nous travaillions avec un factor traditionnel, souligne Pierre Olsawski, directeur financier de Parlabo. Une réactivité qui nous permet de répondre très rapidement aux demandes de nos clients et de rester compétitif. Par ailleurs contrairement aux factors traditionnels, avec Finexkap nous n’avons aucune contrainte d’engagement ni de plafonnement par client ou pays. Enfin, notre commission reste la même quel que soit le montant des créances que nous cédons ». Une conclusion à laquelle est également parvenu S4M, groupe technologique international spécialisé dans la publicité sur smartphones et tablettes. « Nous savons à l’avance combien chaque créance cédée va nous coûter et nous bénéficions par ailleurs d’une très grande souplesse dans le choix des factures que nous leur remettons, précise Amélie Redon, CFO groupe S4M. Une liberté offerte par Smart Tréso et qu’il est difficile d’obtenir auprès des acteurs traditionnels de ce marché. Ces derniers demandent généralement à ce que nous leur cédions la totalité de notre portefeuille client ou au moins, la totalité des créances d’un même client. Un modèle trop rigide pour une société telle que la nôtre et laissant peu de place à l’agilité dont nous avons besoin pour nous adapter à la réalité du marché et à la variation de nos besoins en fonds de roulement  ». 

Toujours plus vite avec les Fintechs !
Pour continuer à se démarquer des factors traditionnels, les Fintechs poursuivent leurs investissements afin d’accélérer encore davantage les processus d’octroi de financement. Par exemple, Finexkap a passé une douzaine de partenariats avec des éditeurs de solutions de comptabilité tels que Sage ou des opérateurs de dématérialisation des factures comme Cegedim. « Notre plate-forme de financement s’interface avec les solutions de ces partenaires, explique Cédric Teissier co-fondateur et CEO de Finexkap. Les entreprises qui travaillent avec nos partenaires n’ont ainsi plus besoin de se rendre sur notre plate-forme pour nous céder leurs créances. La demande peut se faire en un clic depuis leur logiciel comptable ou leur plate-forme de dématérialisation des factures. Le financement de la créance peut être ainsi encore plus rapide ! ».

Lu 5387 fois Dernière modification le vendredi, 13 avril 2018 08:14
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.