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Une mauvaise gestion des ressources naturelles accroît les risques d’interruption d’activité et de responsabilité civile des entreprises

Etudes Écrit par  mercredi, 13 juin 2018 14:27 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Les ressources naturelles, comme l’air pur et l’eau douce, sont essentielles pour les entreprises, mais gravement menacées dans de nombreux secteurs d’activité. La mauvaise gestion des ressources naturelles de notre planète, ou « capital naturel », n’a pas seulement des effets directs sur l’environnement. Elle peut aussi interrompre l’activité des entreprises et mettre en cause leur responsabilité civile.

De telles situations sont susceptibles de réduire à néant leurs bénéfices et de compromettre leurs modèles économiques, car la pénurie des ressources, le renforcement de la réglementation, ainsi que la pression des collectivités et de la société ne cessent de s’accentuer, souligne Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) dans son nouveau rapport intitulé " Measuring And Managing Environmental Exposure: A Business Sector Analysis of Natural Capital Risk ". L’analyse de l’assureur montre que le pétrole et le gaz, l’exploitation minière, l’alimentation et les boissons, ainsi que les transports, sont les secteurs plus exposés aux risques liés au capital naturel.

« Dans le monde entier, les entreprises sont de plus en plus confrontées aux conséquences négatives de l’épuisement du capital naturel », explique Chris Bonnet, responsable des services aux entreprises en matière environnementale, sociale et de gouvernance chez AGCS. « L’utilisation durable des ressources naturelles est essentielle pour la réussite future de la plupart des entreprises. Or, si elles sont de plus en plus conscientes de leur empreinte sur le capital naturel, nombre d’entreprises doivent mieux comprendre les menaces spécifiques qui peuvent toucher leur secteur ou les viser en particulier, et mieux connaître les solutions d’atténuation disponibles. »

Analyse sectorielle des risques liés au capital naturel

Dans son nouveau rapport, AGCS analyse les données du prestataire d’études MSCI ESG Research, portant sur plus de 2 500 entreprises, afin d’évaluer l’exposition aux risques liés au capital naturel dans douze secteurs d’activité. Le pétrole et le gaz, l’exploitation minière, l’alimentation et les boissons, ainsi que les transports, sont les plus exposés au regard de cinq problématiques : biodiversité, émissions de gaz à effet de serre (GES), émissions d’autres gaz, eau et déchets. Tous ces secteurs sont classés dans la catégorie à risque. Cela signifie que les risques liés au capital naturel auxquels ils sont confrontés sont, en moyenne, plus élevés que les solutions d’atténuation actuellement utilisées.

Les secteurs du pétrole et du gaz et de l’exploitation minière sont très exposés aux risques liés au capital naturel en raison de la nature de leurs activités. Ainsi, dans l’exploitation minière, plus de 90% de la production mondiale de minerai de fer provient de régions présentant un risque élevé de pénurie d’eau et d’impact sur la biodiversité. Les transports se trouvent également dans la catégorie à risque, compte tenu de leur impact sur la biodiversité et de leurs émissions de gaz à effet de serre et autres gaz. Leurs émissions de carbone ont augmenté de 250% depuis 1970 et représentent aujourd’hui 23% de l’ensemble des émissions à l’échelle mondiale. Dans son rapport, Allianz estime que le secteur des transports peut prendre de nouvelles mesures, telles que le contrôle des émissions ou l’atténuation de leurs effets, pour réduire son impact sur la flore et la faune.

Le secteur de l’alimentation et des boissons se situe également dans la catégorie à risque, en raison de sa forte dépendance au capital naturel sur ses chaînes d’approvisionnement. Malgré un risque important de perturbation de l’approvisionnement, lié à la pénurie d’eau, 20% seulement des entreprises agroalimentaires de l’indice MSCI All Country World ont commencé à traiter cette dépendance sur leurs chaînes d’approvisionnement agricole. En outre, la faune et la flore sont souvent touchées par l’abus de pesticides qui réduisent la fertilité, augmentent la vulnérabilité aux événements climatiques et, par conséquent, entraînent de mauvaises récoltes chez les fournisseurs des entreprises agroalimentaires.

Sept secteurs - construction, services collectifs, habillement, industrie manufacturière, pharmacie et automobile - composent la catégorie intermédiaire qui se caractérise par des niveaux de risque et d’atténuation à peu près équivalents. Enfin, les télécommunications constituent le seul secteur classé dans la catégorie protégée, qui présente un niveau de risque peu élevé. Les entreprises de ce secteur peuvent, qui plus est, contribuer à la maîtrise des risques liés au capital naturel dans les autres secteurs. En effet, les solutions de communication et de gestion numériques permettent d’optimiser l’utilisation des ressources.

« Les secteurs qui ont une empreinte inhérente sur le capital naturel sont souvent ceux qui fournissent les ressources nécessaires à l’industrie manufacturière et autres secteurs, explique Chris Bonnet. Il leur est évidemment plus difficile d’atténuer leurs risques, mais, des solutions innovantes pourraient être mises en œuvre de manière systématique pour réduire leurs impacts sur l’environnement. »

L’analyse sectorielle du rapport d’Allianz vise à donner une indication forte sur l’exposition globale de chaque secteur étudié, et non sur l’exposition de chaque entreprise aux risques liés au capital naturel. En effet, il existe des différences importantes dans la façon dont les entreprises de chaque secteur traitent et atténuent ces risques. Ainsi, dans les services collectifs, les niveaux d’exposition et de gestion des risques liés aux émissions de GES et autres gaz peuvent concerner des entreprises qui ont de faibles émissions et gèrent bien leurs impacts, mais aussi des entreprises qui ont de fortes émissions et gèrent peu leurs impacts. Il convient de signaler que dans les secteurs classés dans la catégorie à risque, des entreprises sont conscientes de leurs risques liés au capital naturel.

Les trois phases d’évolution des risques liés au capital naturel

Les risques liés au capital naturel apparaissent rarement du jour au lendemain. Selon le rapport, ils évoluent en trois phases avant de compromettre le résultat net d’une entreprise. Dans la première phase, les risques font l’objet d’une prise de conscience croissante. Dans la deuxième phase, ils commencent à toucher l’entreprise dans ses chaînes d’approvisionnement ou sa propre activité, du fait du renforcement de la réglementation ou de la pression sociale. Dans phase ultime, s’ils n’ont pas pu être atténués, les risques se concrétisent et ont des conséquences telles que le paiement d’indemnités de responsabilité civile, l’augmentation des coûts de production ou l’interruption d’activité. Ils influent alors sur les performances financières de l’entreprise.

« La question essentielle est de savoir comment atténuer les risques le plus tôt possible, sur le plan technique de l’exploitation et, de manière générale, en matière de gestion du risque d’entreprise, explique Chris Bonnet. Par exemple, la pénurie d’eau à l’échelle locale peut être traitée au quotidien en collectant l’eau de pluie, mais aussi à un niveau plus stratégique, en évitant toute extension d’usine en raison des risques de manque d’eau. »

Gestion du risque lié au capital naturel

De nombreuses entreprises ont commencé à envisager les risques liés au capital naturel dans leur politique de risk management. L’intégration des coûts liés au capital naturel dans la prise de décision peut aussi les aider à anticiper les menaces potentielles. Ainsi, pour l’ouverture d’une nouvelle usine, la disponibilité de l’eau à l’avenir et le futur régime d’émission doivent être pris en compte.

Cependant, l’enjeu est d’équilibrer la gestion des risques présents et celle des risques émergents. Les risques futurs et non-financiers sont souvent négligés parce que les entreprises sont orientées vers des objectifs à court terme. Il peut être difficile d’évaluer, de quantifier et de monétiser ces risques. Or, avec l’évolution de la réglementation, les entreprises seront probablement tenues d’informer les autorités et les investisseurs sur leur exposition aux risques liés au capital naturel.

« Les menaces sur l’environnement viennent de différents horizons, et à l’avenir, les entreprises ne pourront plus agir comme si de rien n’était, souligne Christ Bonnet. Elles devront comprendre, quantifier et même monétiser leur dépendance au capital naturel et les conséquences écologiques de leur activité, afin de garantir leur résilience et leur pérennité. »




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