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Les nouveaux modes de travail bousculent les codes de l’entreprise

Etudes Écrit par  mercredi, 31 octobre 2018 15:47 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Près de la moitié des services de direction intègrent désormais dans leurs stratégies immobilières la possibilité pour leurs salariés de travailler en dehors de l’entreprise*. À horizon 2028, elles imaginent leur siège social non pas en lieu de travail de référence, mais en porte-drapeau de la marque employeur : polymorphe, flexible et engagé. Le défi aujourd’hui  ?

Conserver l’adhésion et le sentiment d’appartenance des collaborateurs à leur entreprise tout en s’accordant avec les nouveaux modes de travail. Une solution  ? Penser différemment leur immobilier.

Parella/Esquisse, acteur du conseil en immobilier d’entreprise et en aménagement des espaces de travail 100 % dédié aux utilisateurs, publie la 2de édition de son étude annuelle sur les modes d’aménagement des locaux d’entreprise et nouveaux modes de travail. Quelle stratégie l’entreprise adopte-t-elle aujourd’hui pour tenir compte des aspects organisationnels et humains qui la composent  ? Comment anticiper/concilier les nouveaux besoins en bureaux et les nouveaux usages  ? Qu’en est-il des tiers-lieux  ? L’enquête réalisée auprès de plus de 200 grandes entreprises livre ici des réponses…

Quand les nouveaux modes de travail transforment les modes d’aménagement

Parella/Esquisse a souhaité identifier quels bouleversements impactent principalement l’immobilier d’aujourd’hui. Et ce sont les nouveaux modes de travail qui arrivent en première position (72 %), suivis du digital (51 %), et des nouvelles aspirations des salariés (52 %). La concurrence accrue (45 %) et l’arrivée des millennials (41 %) ne viennent qu’après. À l’heure actuelle, 85 % des salariés travaillent depuis le siège social de leur entreprise. Ce chiffre devrait baisser à 60 % en 2028 pour laisser place à un immobilier hybride, composé du siège, de home office (20 %), de tiers-lieux comme le coworking (10 %) et de corpoworking (7 %).

«  La transformation des organisations et des espaces de travail est en marche, avec une forte accélération ces 12 derniers mois. Chaque entreprise, au travers de sa culture, son ADN, exprime des besoins spécifiques, aussi bien pour ses clients que pour ses collaborateurs. Il faut donc faire preuve de créativité pour concilier les enjeux sociaux et immobiliers qui lui sont propres. Nous nous efforçons d’apporter des solutions intégrées et des concepts innovants tant en termes de lieux que d’aménagements intérieurs  », explique Bruno Amsellem, associé chez Parella.

Modes d’aménagement actuels : des insatisfactions toujours plus prononcées

La précédente étude dévoilait que ce n’était plus uniquement des leviers financiers, mais bien humains qui poussaient les entreprises à réaménager leurs locaux pour renforcer l’engagement des collaborateurs, booster la créativité et développer la transversalité. Pourtant, elles sont encore 39 % aujourd’hui à déclarer que leur aménagement ne correspond toujours pas à leur stratégie : 71 % estiment que l’organisation des espaces n’est pas adaptée aux nouveaux modes de travail (contre 60 % en 2017), à leur management (62 % contre 55 % en 2017) et à leur image (42 % contre 35 %). Comme l’année dernière, pour 49 % des entreprises, le maillon faible reste le manque d’espaces d’échanges et de réunions.

Les impacts des nouveaux modes de travail : du + et du —

L’enquête montre que les entreprises voient les nouveaux modes de travail comme des atouts de compétitivité & de rentabilité (71 %), de productivité (69 %) et d’engagement (65 %). A contrario, ils peuvent influer négativement sur le sentiment d’appartenance à l’entreprise (32 %) ou nuire à l’intégration des collaborateurs (47 %).

L’assouplissement des textes réglementaires et l’apport des nouvelles technologies ont favorisé l’essor du télétravail. 59 % des entreprises interrogées l’ont instauré, sa mise en pratique revenant le plus souvent au manager (82 %). 49 % l’appliquent à tous les métiers et 65 % optent pour 1 jour par semaine (29 % pour 2 jours). Cette tendance tend à augmenter depuis les Ordonnances Macron.

Un basculement vers le Flex office  ?

22,5 % des entreprises ont déjà mis en place le Flex office. Ce phénomène devrait s’accélérer, car 61 % se disent prêtes à franchir le pas. Dans le détail, 63,5 % l’ont déployé par département et 34,6 % de manière générale. Les avantages soulignés sont une meilleure utilisation des espaces, une communication plus fluide et un renforcement de l’agilité des collaborateurs. Reste bien sûr à faire respecter les règles de vie, savoir gérer les pics d’occupation et accompagner les collaborateurs.

À noter que pour les 77,5 % des entreprises qui n’ont pas instauré le Flex office, les raisons ont changé par rapport à l’année dernière. La complexité du sujet devient le principal frein (cité en 4e position en 2017), suivie de la résistance en interne (vs 3e position en 2017), de la non-priorité de l’enjeu (vs 2e position en 2017) et de l’incompatibilité avec certains métiers (vs 1re position en 2017).

«  Pour adopter le Flex office, il est primordial de trouver le juste équilibre entre les espaces collaboratifs et individuels. Pour que la transition s’opère en douceur, les entreprises doivent communiquer auprès des salariés en les impliquant bien en amont et définir une pluralité de lieux qui doit s’adapter à différentes situations  », explique Bruno Amsellem. «  Si ce mode de travail favorise certes l’innovation et la collaboration, il n’est pas automatique et doit être appliqué (ou non) selon une multitude de critères (population en présence, activité de l’entreprise, autres modes de travail : télétravail, tiers-lieux...)  ».

Les tiers-lieux : état des lieux  

Aujourd’hui, les entreprises sont encore 73 % à refuser cette option, tout simplement parce qu’elles n’en voient pas l’utilité, pensent que cela n’est pas adapté à leur structure ou encore craignent une dispersion. 14 % l’acceptent cependant et 13 % l’envisagent. Cette solution favorise, selon elles, en premier lieu la flexibilité de l’immobilier et la réduction des déplacements, puis la mixité et le brassage des populations.

L’entreprise, une ruche à organiser et un lieu de vie à incarner

L’étude Parella/Esquisse met en évidence la vision de ce que sera le siège social d’une entreprise dans 10 ans. Principal vecteur d’image (à 75 %), 65 % des services de direction l’envisagent comme un Hub (espace d’échange, d’accueil de collaborateurs, partenaires…) et 59 % le voient comme un lieu de travail de référence. Les espaces flexibles, les tiers-lieux (dont les espaces de coworking) pourraient alors représenter jusqu’à 10 % des espaces de bureaux en France.

« Les nouveaux modes de travail poussent les entreprises à s’affranchir des frontières de leur immobilier traditionnel, à faire vivre leur marque employeur en mode agile tout en conservant un lien fort avec l’ensemble des collaborateurs : des lieux de travail variés et davantage d’espaces polymorphes. Cette transformation profonde doit être anticipée et accompagnée pour répondre à l’ensemble des enjeux auxquels doit faire face l’entreprise », conclut Bruno Amsellem, associé chez Parella.


* Enquête «  modes d’aménagements des locaux d’entreprise et nouveaux modes de travail  » réalisée du 26/06 au 06/09/2018 auprès de 212 PME et entreprises de + de 100 salariés en majorité franciliennes

Lu 6032 fois Dernière modification le mercredi, 31 octobre 2018 16:02
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