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Les Français et le travail à distance

Etudes Écrit par  mercredi, 04 avril 2018 14:53 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Pour cette nouvelle enquête dans le cadre de l'Observatoire Enedis, Harris Interactive a invité un échantillon représentatif de Français à se prononcer sur la question du travail à distance, un enjeu central questionnant collectivement les règles et les usages des entreprises (organisation du temps de travail, espaces et lieux, pratiques de management et rapport au collectif, usage des TIC...).

Il s'agissait d'identifier dans quelle mesure le télétravail peut ou non constituer une réponse aux nouvelles demandes d'organisation du travail. Et, le cas échéant, à quelles conditions ?

Quels en sont les principaux enseignements ?

La loi du 8 août 2016 instaurant le « Droit à la déconnexion », doit garantir que la vie professionnelle n'empiète pas sur la vie privée des salariés. Ce texte est d'autant plus d'actualité que la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle semble parfois ténue : 65% des actifs Français déclarent penser à leur travail ou aux tâches qu'ils doivent effectuer au moins une fois par semaine en dehors de leurs horaires de travail. Pendant ces mêmes temps hors travail, 45% d'entre eux déclarent consulter leurs emails professionnels au moins une fois par semaine. 3 actifs sur 10 déclarent même poursuivre leur travail à domicile ou passer des appels téléphoniques professionnels de manière hebdomadaire. Une propension à la perméabilité entre vie professionnelle et vie privée que l'on retrouve particulièrement forte auprès des cadres (74% affirment consulter leurs emails professionnels et 59% poursuivre leur travail chez eux, au moins une fois par semaine.)

Dans ce contexte, un actif sur deux (51%) serait séduit par une combinaison de travail à distance, chez lui, et de temps passé sur son lieu de travail, quand 14% souhaiteraient tout simplement travailler uniquement de chez eux et 34% uniquement au sein de l'entreprise. C'est précisément cette alternance entre télétravail et temps passé en entreprise qui semble attirer les actifs, et notamment ceux qui pratiquent actuellement le travail à distance : 65% d'entre eux montrent une préférence pour la combinaison des deux modes de travail contre 12% se voyant travailler uniquement de chez eux.

Invités à se prononcer à propos du télétravail, les Français associent spontanément cette nouvelle pratique au cadre dans lequel elle se met en place : « travail », « maison », « domicile », etc. Ils évoquent également les conséquences positives d'une telle organisation : gain de « temps » et « liberté ». La dimension « pratique » du télétravail ressort d'autant plus chez les personnes ayant déjà expérimenté cette modalité : ces Français évoquent spontanément l'« efficacité », l'« autonomie », la « liberté » le « confort » ou encore la « flexibilité ». Plus marginalement, certaines personnes ayant déjà expérimenté le télétravail mettent spontanément en garde à propos de l'« isolement » ou de la « solitude » que comporterait ce mode d'organisation personnelle.

Dès lors, quels sont les éléments que les Français, et plus encore les plus experts d'entre eux qui pratiquent (au moins occasionnellement) le télétravail, jugent essentiels à la bonne mise en place du travail à distance ? En termes de conditions préalables à la bonne mise en place du télétravail, la priorité est donnée à un équipement technologique adéquat (ordinateur, téléphone portable) selon 60% des télétravailleurs. En complément à cette condition technique, la confiance nécessaire entre l'entreprise et le salarié est un prérequis à leur yeux (42%), tout comme la confiance entre le responsable hiérarchique et le salarié qui souhaite télétravailler (33%). Si les Français dans leur ensemble pensent spontanément aux contraintes juridiques liées à ce type d'organisation (22%), cela est en revanche moins le cas des actifs qui expérimentent déjà le télétravail (14%). Enfin, il parait d'autant plus évident aux yeux de ceux qui expérimentent déjà le travail qu'un calme suffisant chez le salarié est une condition préalable à la bonne mise place du travail à distance (33% vs. 27% auprès de l'ensemble des Français).

L'intérêt que portent les Français à la pratique du travail à distance est d'abord structuré autour d'avantages perçus en termes d'organisation du temps personnel, d'un sentiment de liberté, et également de la responsabilisation qu'il inspire. Ainsi, pour 6 Français sur 10, le principal bénéfice du recours au télétravail réside dans une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie personnelle. Et cela aussi bien pour l'ensemble des Français interrogés (60%) que pour les actifs travaillant à distance (57%). Les considérations écologiques comptent également parmi les principaux avantages aux yeux des Français, qu'ils télétravaillent ou non. Ils sont près d'1 sur 2 à voir dans le travail à distance une opportunité de réduire la pollution grâce à la réduction des déplacements entre le domicile et le lieu de travail (47% des Français, 49% des télétravailleurs). En outre, les télétravailleurs mettent davantage l'accent sur la préservation de la santé des salariés (35% vs 31% auprès des Français) ainsi que sur le meilleur climat social au sein de l'entreprise (20% vs 16%) que permettrait le recours au travail à domicile.

Cependant, ces avantages perçus ne vont pas sans quelques écueils. Si les Français associent spontanément au télétravail une opportunité de mieux articuler vie professionnelle et vie privée, il s'avère que dans la pratique, 56% des actifs qui travaillent à distance considèrent comme un risque majeur de voir la frontière entre vie professionnelle et vie privée devenir plus floue. Si ces personnes travaillant à distance se montrent moins inquiètes quant à la possibilité de travailler sur un projet collectif (39%), elles mettent en revanche en garde contre le possible sentiment de solitude (49%), contre le moindre sentiment d'appartenance à l'entreprise qui pourrait découler de ce mode d'organisation du travail (41%). Dans une moindre mesure, ces personnes soulignent également la nécessité de repenser la régulation du travail pour éviter toute surcharge (37%).

Notons enfin que parmi les risques identifiés par ces actifs qui télétravaillent, une éventuelle moins bonne productivité liée à la distance et le possible impact négatif sur l'évolution de leur carrière sont peu mis en avant (16% chacun), et le sont moins encore que pour l'ensemble des Français (respectivement 19% et 23%).

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