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Covid, confinements, guerre en Ukraine... Quel impact sur le moral des dirigeants de PME ?

Etudes Écrit par  jeudi, 16 juin 2022 13:12 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Touchés de plein fouet par les crises successives additionnant confinements, baisse d’activité, chômage technique, pénurie de matières premières et de main d'œuvre, ou encore inflation, ils dressent une analyse sans concession de la tempête qu’ils ont traversé, des difficultés de recrutement qui en résultent, et des évolutions de management qu’elle les a conduit à opérer.

WiiSmile a interrogé 600 chefs d’entreprises sur leur vécu depuis 2 ans, et les enseignements qu’ils tirent de la période.

Si la majorité d’entre eux reste fidèle à l’esprit d’entreprise, et optimiste, tous font le même constat : avec les crises, le dirigeant de PME a dû gagner en agilité comme en humanité. Capacité d’adaptation, sens de l’écoute et prise en compte des besoins des salariés sont et seront désormais au centre de ses préoccupations.

Voici 5 enseignements majeurs.

1. La perturbation extraordinaire du COVID s’ajoute aux difficultés (devenues) ordinaires du recrutement

Sans surprise, 45 % des dirigeants sondés placent la crise du COVID en tête des événements ayant le plus fortement perturbé leur activité, ces deux dernières années. La guerre en Ukraine - dont les effets commencent seulement à se faire sentir - n’est aujourd’hui mentionnée que par 14 % d’entre eux.

L’autre élément majeur, qui impacte fortement l’activité et le quotidien des dirigeants de PME, ce sont les difficultés de recrutement : pour 25 % des chefs d’entreprises sondés, elles sont en tête des facteurs de perturbation.

À l’heure où l’effet sanitaire de la pandémie se fait moins directement sentir, les ressources humaines sont au cœur des préoccupations des dirigeants de petites entreprises : 11 % d’entre eux ont vu leur activité fortement ébranlée par le départ d’un ou plusieurs collaborateurs.

2. Protéger les salariés et maintenir leur engagement : le défi numéro 1

Sommé de passer à l’action en urgence, de s’adapter à la crise et de mettre en place les solutions nécessaires à la poursuite de son activité, le “petit” patron de PME a ressenti nombre de difficultés, dans les périodes de confinements comme dans celles de de reprise d’activité.

Ainsi :

  • Pour 26 % des dirigeants, l’action la plus difficile à conduire a été de protéger leurs salariés face à la pandémie
  • 23 % ont peiné à entretenir l’engagement des collaborateurs
  • 23 % ont rencontré des difficultés pour animer la relation clients
  • 22 % ont rencontré des difficultés pour réorganiser le travail 

Ils témoignent :

Notre principale difficulté a été de garantir un certain bien-être à nos équipes, indique le dirigeant d’une entreprise de transport. Du fait de la fermeture de nombreux établissements, nos chauffeurs manquaient de lieux pour se restaurer et se laver. L’une de nos craintes majeures était de ne pas pouvoir répondre à leurs besoins essentiels dans un tel contexte ”.

En tant qu’entreprise de service, nous avions réellement à cœur d’assurer la même qualité de service qu’avant la crise, malgré les fortes perturbations logistiques (retards et ruptures) auxquelles nous devions faire face ”.

3. Agilité, méthodes, organisation : les crises vécues comme une opportunité de revisiter le management

Ces deux dernières années ont eu un impact fort sur la manière dont les dirigeants de PME gèrent leur entreprise. Plus que jamais, ils mettent l’accent sur la nécessaire capacité d’adaptation pour réagir au plus vite et trouver des solutions : 

  • 25 % d’entre eux se déclarent plus agiles, à l’issue de la période
  • 20 % ont revu leurs priorités
  • 19 % ont appris à prendre du recul face aux difficultés 

Si près d’un tiers des dirigeants interrogés se disent plus stressés ou plus facilement découragés, la part de ceux qui s'appuient davantage sur leurs équipes pour gérer les crises et leur accordent plus de confiance, est importante. Plus à l’écoute et plus attentifs, ils accordent aussi une plus large place à un mode de management collaboratif moins “vertical” : 

  • 21% des dirigeants sont plus attentifs aux signaux de désengagement ou de détresse de leurs salariés
  • 22 % prennent davantage en compte leur équilibre professionnel / personnel
  • 22 % s’attachent à créer plus de lien au sein de leur équipe
  • 35 % s’engagent à mieux communiquer avec leurs collaborateurs et à les informer sur la situation de l’entreprise. 

4. Esprit d’entreprendre et vision positive : un optimisme sincère que le spectre du désengagement remettrait en question

Forts de ces enseignements, les chefs d’entreprises se disent optimistes pour l’avenir, pour 71 % d’entre eux. Là encore, les facteurs humains demeurent essentiels à leur motivation : pour 35 % des répondants, la satisfaction et la fidélité des clients constituent le moteur principal de leur motivation, et pour 21 % c’est l’engagement des collaborateurs qui prévaut comme source de motivation.

A contrario, un désengagement des équipes, une vague de départs ou des difficultés de recrutement permanentes, sont cités en tête des raisons pouvant influer négativement sur le moral des dirigeants, voire leur “faire baisser les bras”. Ces derniers redoutent ainsi davantage les difficultés liées aux ressources humaines, que l’émergence d’un nouveau phénomène conjoncturel d’ampleur tel qu’une crise sanitaire ou un conflit.

5. Quand le patron de PME prend du recul sur l’influence et le rôle réel de sa société

Dernier point, enfin : la vision des patrons de PME quant au rôle de leur entreprise dans la société, encore plus important au sortir de la crise pour une majorité d’entre eux : 

  • En particulier pour créer de l’emploi et de la richesse (30 %) 
  • Accompagner l’évolution du monde du travail (21 %) 
  • Responsabiliser les collaborateurs sur des sujets de société (15 %)
  • Relever les défis du développement durable (14 %). 

" Notre étude démontre à quel point l’humain est au centre des préoccupations des chefs entreprises, en particulier pour faire face aux crises les plus déstabilisantes. Les aspirations des dirigeants de PME ont changé et de nouvelles questions se posent. Management, organisation du travail, animations collectives, engagement et responsabilisation des équipes… En 2022, une entreprise doit respirer l’humain à tous les étages, pour continuer à inspirer celles et ceux qui en font l’âme, et attirer celles et ceux qui en seront l’avenir ”, déclare Sylvain Bianchini, Président et fondateur de WiiSmile.


 *Sondage réalisé en mai 2022 par email auprès de 600 dirigeants de PME bénéficiaires de WiiSmile.

Lu 3757 fois Dernière modification le vendredi, 17 juin 2022 09:18
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