Perte d’emploi des dirigeants : un risque bien réel
Quand on sait que la défaillance d’entreprise impacte fortement sur la perte d’emploi du dirigeant, il est plus que nécessaire de prévoir une assurance chômage.
La défaillance d’entreprise est un risque à ne pas négliger car il peut également entraîner, à terme, la perte d’emploi du dirigeant. D’après l’étude effectuée par la GSC (étude marketing H20/GSC du 18 juillet 2013 sur un échantillon de 800 chefs d’entreprise, dont 400 prospects et 400 dirigeants du portefeuille GSC), 68 % des prospects ne sont pas préparés à une éventuelle cessation d’activité et 1/3 des chefs d’entreprise ou dirigeants interviewés sont inquiets pour leur avenir ou celui de leur entreprise et 15 % pour les deux.
Une situation pour le moins paradoxale… En effet, le dirigeant d’entreprise est impuissant face aux évènements qui s’enchaînent inexorablement. Car la défaillance d’entreprise peut être la résultante de situations subies tels qu’une restructuration, une fusion, une absorption, une révocation, ou encore des impayés de clients…
Cinq ans après leur création, force est de constater que seulement 46 % des entreprises existent toujours. Depuis 2008, les défaillances d’entreprises sont en hausse et, de surcroît, la conjoncture actuelle ne fait qu’aggraver cette situation.
Si la place de dirigeant est gratifiante à plus d’un titre, elle est aujourd’hui, de fait, plus exposée que jamais. La plupart des dirigeants, même lorsqu’ils sont salariés au regard de la sécurité sociale, n’ont pas droit aux Assédic. Tous les dirigeants d’entreprises peuvent donc, un jour, être concernés par le chômage. Pourtant, la majorité d’entre eux ne bénéficient pas du régime d’assurance chômage de l’Unédic.
GPO Magazine se propose de vous indiquer comment la défaillance de votre entreprise peut impacter votre avenir de dirigeant. Bien entendu, nous insisterons ensuite sur l’importance d’assurer le dirigeant, ainsi que le coût finalement peu élevé de cette assurance chômage.
Quel est l’impact réel de la défaillance d’entreprise sur votre avenir de dirigeant ?
Au préalable, il convient de rappeler que nul dirigeant n’est à l’abri de la défaillance de son entreprise. C’est ainsi que les conséquences de cette défaillance peuvent être dramatiques pour sa situation professionnelle et personnelle. Car il faut dire que notre dirigeant est brusquement confronté à une situation de crise qu’il ne maîtrise pas et à un parcours judiciaire, souvent semé d’embûches, qui lui est totalement inconnu. Au surplus, il mesure mal les répercussions souvent dramatiques de la défaillance de son entreprise. Et il ignore, la plupart du temps, qu’il convient de traiter les difficultés rencontrées le plus tôt possible. Or, mieux vaut solliciter une aide, élaborer un plan de passage du cap difficile lorsque l’on est encore en mesure de le faire.
Tel dirigeant d’entreprise depuis plus de 20 ans n’aurait jamais imaginé qu’un simple litige allait le conduire à déposer le bilan de son entreprise. Il mesurait mal l’onde de choc qu’allait entraîner la défaillance de son entreprise. « L’impact de la liquidation de mon entreprise a été extrêmement violent sur ma situation de dirigeant. J’ai perdu mon investissement, soit l’argent mis dans ma société au départ, mon salaire, la confiance de mes investisseurs et je n’avais pas le droit au chômage ainsi que le prévoit la loi française.
Au surplus, il faut savoir que pendant toute la procédure de la liquidation, qui peut durer plusieurs années, le liquidateur vérifie toute la gestion de la société et peut traduire le dirigeant en justice pour faute de gestion. En outre, le dirigeant est fiché à la Banque de France, ce qui ne lui permet plus d’emprunter et cela peut le plonger dans une situation personnelle et psychologique compliquée », indique Gérard B…
Comment protéger le dirigeant contre le chômage ?
Un constat : la plupart des dirigeants d’entreprise ignorent tout de l’assurance chômage. Au surplus, ils ne sont pas préparés à une éventuelle cessation d’activité. C’est ainsi que pour préserver l’avenir et la capacité d’entreprendre des dirigeants au chômage, quatre principaux organismes proposent une offre d’assurance chômage pour les dirigeants. La GSC (Garantie Sociale des Chefs d’entreprise), April, l’APPI (Association pour la Protection des Patrons Indépendants) et la Cameic (Caisse d’Assurance Mutuelle des Entreprises Industrielles) offrent une protection simple et complète. Prenons l’exemple de la GSC. Il s’agit d’une assurance chômage volontaire pour les dirigeants et chefs d’entreprise qui ne bénéficient pas de Pôle Emploi en cas de situation de chômage. C’est un service que les organisations patronales offrent à leurs adhérents. La GSC a été conçue par les dirigeants et pour les dirigeants, pour accompagner et pallier le manque d’une assurance chômage à destination des entrepreneurs et dirigeants d’entreprise. Toutes les situations de perte d’emploi involontaires sont prises en charge.
Quel est le coût de l’assurance chômage ?
Un constat : pour une entreprise, le coût de l’assurance chômage n’est pas extrêmement élevé. Les régimes assurent, à partir de 12 mois de cotisation, une indemnité équivalente à un pourcentage du revenu net imposable (de 55 % à 100 %). Pour la GSC, le pourcentage de la cotisation due par le chef d'entreprise est établi en fonction du montant des tranches A, B et C, correspondant au revenu net annuel. Un calculateur est disponible sur le site www.gsc.asso.fr à la rubrique « calculez vos cotisations ». Par exemple, sachant que le salaire net annuel moyen d’un dirigeant de PME est de 52 700 e (source CGPME) et que le dirigeant opte pour la formule 55 %, il devra s’acquitter d'une cotisation annuelle de 1 615 e TTC et il recevra une indemnité annuelle de 28 985 e en cas de perte d’emploi. Si le dirigeant choisit la formule 70 %, il devra s’acquitter d’une cotisation annuelle de 2 143 e TTC et il recevra une indemnité annuelle de 36 890 e. Bien entendu, il est tout à fait possible pour le dirigeant de se faire assurer contre le chômage pour une durée plus longue, de 18 ou 24 mois.
Linda DUCRET
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Linda Ducret
Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…).
Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs.
Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne.
Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.
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