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Miser sur les PME : un investissement « capital »

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L'argent est le nerf de la guerre, et encore plus lorsqu'il s'agit du capital et des fonds propres des entreprises. Aujourd'hui, des mécanismes divers permettent aux contribuables d'investir dans les PME dans de bonnes conditions, et aux entreprises de financer leur développement de manière plus aisée.


C'est bien connu, le chef d'entreprise doit savoir se muer, le moment venu, en coureur de fonds. Convaincre des investisseurs, lever des fonds, intéresser le Private Equity, voire faire appel à des Business Angels ou encore aux internautes adeptes du crowdfunding est un passage obligé pour le créateur d'entreprise ou le dirigeant qui souhaite développer ses activités. Si toutes ces solutions peuvent permettre à l'entreprise de se doter de capitaux et de fonds propres pour mener à bien ses projets, les investisseurs concernés sont très différents et ne poursuivent pas les mêmes objectifs.


Par exemple, les Business Angels sont des personnes physiques qui investissent, isolément ou de manière groupée, dans des sociétés non cotées, à titre personnel. Il s'agit souvent d'un investissement de proximité - l'association France Angels fédère 80 réseaux de Business Angels répartis dans tous les départements – avec des montants qui varient généralement entre 50 000 et 700 000 euros au maximum. Mais comme le profil type du Business Angel est celui de l'ancien chef d'entreprise, du cadre supérieur et de l'entrepreneur ayant réussi, l'accompagnement des projets financés est également une plus-value de taille pour ceux qui en bénéficient.

Le capital-risque assure
Le Private Equity, autrement dit les fonds propres privés, regroupe en fait l'activité des institutions financières ou des fonds d'investissements qui investissent en capital ou en fonds propres dans des sociétés non cotées en bourse. Parmi les acteurs du Private Equity, il existe également des gestionnaires de Fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI). Ces derniers sont parfois spécialisés dans des secteurs d'activité précis.
Par exemple, Viveris Management vient de lancer le fonds Innoveris Technologie 2013, un FCPI qui investit dans le capital de PME à fort potentiel de croissance dans des secteurs liés à l'écotech­nologie, comme la chimie verte ou la valori­sation des déchets. Dans le même esprit, d'autres acteurs prennent des participations en capital dans le cadre de Fonds d’investissement de proximité (FIP). C'est le cas de Sigma Gestion qui vient, par exemple, de lancer un fonds d'investis­sement de proximité baptisé Patrimoine Bien-être 2. La particularité des FIP étant qu'ils doivent être investis dans des PME lo­calisées dans des régions dé­finies à l'avance, par exemple l'Île-de-France, la Bourgogne, Rhône-Alpes et PACA pour le cas cité précédemment.
Cela s'explique par le fait que l'État accorde des réductions d'impôts (IR et ISF en particulier) aux contribuables qui investissent dans ces fonds dont la finalité est de soutenir des entreprises à fort potentiel de croissance. Mais avant de créer des emplois en nombre, il faut passer forcément par la case « risque ».

La croissance des PME
« Il est vrai qu'en France, pour les entreprises innovantes, l'accès au financement bancaire n'est pas évident et ce sont plutôt des capitaux-risqueurs comme nous qui interviennent sur ces marchés, devant même les institutionnels »explique Sneha Hiremath, chargée des relations investisseurs de Truffle Capital, l'un des acteurs les plus actifs en France dans le domaine du capital-risque. Orienté notamment sur trois secteurs que sont l'énergie, les sciences de la vie et les technologies de l'information, Truffle Capital a investi depuis 2001 dans 85 entreprises, dont une dizaine ont pu être introduites en bourse et une autre dizaine sont désormais accompagnées par un partenaire industriel.
« Les associés fondateurs de Truffle Capital viennent tous du monde de l'entreprise et nous avons une approche entrepreneuriale de l'investissement, même si la finalité reste de céder nos participations en les ayant valorisées » rappelle Sneha Hiremath. La règle du jeu est connue à l'avance, mais la relation entre l'investisseur en capital et le porteur de projet est gagnante pour tous puisque tout le monde est intéressé à la réussite de l'entreprise. D'ailleurs, les gestionnaires de fonds accompagnent les dirigeants des entreprises dans lesquelles des participations ont été prises, notamment pour leur apporter leur expérience d'entrepreneur. En même temps, il s'agit aussi de se donner toutes les chances à ce que les sommes investies puissent porter leurs fruits quelques années plus tard, même si, par nature, le capital-risque est une activité aux résultats parfois aléatoires.
Toutefois, le profil et l'expertise de l'équipe de gestion de FCPI et de FIP, la diversification des participations, sont des données dont il faut tenir compte pour sélectionner les meilleurs véhicules d'investissement.

Investir pour exporter
FSI France Investissement 2020 est un nouveau dispositif, géré par CDC Entreprises, une entité de la BPI (Banque Publique d’Investissement), et qui a pour objectif de soutenir le financement en fonds propres des PME à fort potentiel de croissance. Les priorités de ce dispositif, doté de 5,3 milliards d'euros de fonds publics sur la période 2012-2020, est de favoriser la croissance des PME ainsi que la constitution d'un tissu d'ETI plus nombreuses et plus solides en France.
Partant du constat qu'un tiers des entreprises françaises sont des PME et des ETI, et qu'elles assurent à elles seules la moitié des exportations françaises, l'accent a été mis précisément sur l'aide à l'internationalisation et à l'innovation. Là aussi, même constat : les secteurs industriels innovants sont aussi les plus exportateurs.
D'ailleurs, selon un sondage Ernst & Young publié en février 2013, 24 % des PME françaises font de l'exportation leur priorité, juste devant celles qui misent d'abord sur l'innovation (22 %).
Or, les dirigeants citent régulièrement comme frein à l'internationalisation, le besoin de financement. Et c'est dans ce cadre que les fonds de capital investissement peuvent aider les entreprises à s'internationaliser, d'autant que ce type d'intervention se double d'un accompagnement personnalisé. CDC Entreprises vient de créer un label Export pour les fonds d'investissement accompagnant les entreprises françaises sou­hai­tant accéder aux marchés étrangers, et a prévu une enveloppe de 150 millions d'euros à cet effet.    

Le crowdfunding en force
Véritable phénomène en plein développement, le crowdfunding ou « financement par la foule » est un nouveau mode de financement de projets par le public. Ce mécanisme permet de récolter des fonds – plus généralement constitués de petits montants – auprès d’un large public en vue de financer un projet. Au départ, ce sont surtout des initiatives artistiques (musique, films, livres) qui ont ainsi été financés, par exemple avec le succès de MyMajorCompany en France. Depuis, ce phénomène qui fonctionne grâce à Internet et aux réseaux sociaux, s'est élargi au domaine entrepreneurial. Aujourd'hui, des sites de financement participatif, comme Happy Capital par exemple, proposent aux internautes de financer des projets de création ou de développement d'entreprise en crowdfunding. Même si le financement participatif peut avoir une dimension de soutien d’initiatives de proximité ou de projets défendant certaines valeurs, la finalité économique est réelle. D'ailleurs, l'AMF, (l'Autorité des marchés surnommée le « gendarme de la bourse ») a édité avec l'ACP (l'Autorité de contrôle prudentiel), deux guides du crowdfunding à desti­nation du grand public et des plates-formes qui serviront de base à une évolution réglementaire de ces pratiques qui devrait intervenir en septembre 2013.

Par Laurent LOCURCIO

Des réductions d'impôts, pour le moment
Même si, à chaque préparation de loi des finances, des rumeurs suscitent l'inquiétude sur la pérennité des exonérations fiscales pour les contribuables investissant dans le capital de PME, dans les FCPI et dans les FIP, ces avantages restent plus ou moins maintenus. Il est vrai qu'il y a en France un problème de financement du capital-risque et que mettre fin brutalement à ces incitations aurait un effet néfaste sur l'économie. Ainsi, les contribuables peuvent toujours bénéficier, jusqu'au 31 décembre 2016, d'une réduction d'impôt en souscrivant au capital d'une société non cotée, soit lors de sa création ou à l'occasion d'une augmentation de capital. Le montant de la réduction d'impôt atteint 18 % desversements effectués. En ce qui concerne les contribuables soumis à l'ISF, il leur est toujours possible de déduire du montant de leur impôt les versements effectués au titre de souscription de capital de PME. Dans ce cas également, des conditions précises doivent être respectées, le taux de la réduction d'ISF étant limité à 50 % du montant des versements avec un plafonnement à 45 000 euros. Des avantages très intéressants sont également accordés aux contri­buables ISF et IR qui investissent dans des FCPI et des FIP. Dans ces derniers cas, la prise de risque de l'investisseur est bien moins importante, le portefeuille de participation étant diversifié entre plusieurs PME.
Lu 7108 fois Dernière modification le mercredi, 26 août 2015 16:32
Laurent Locurcio

Journaliste économique, il a notamment collaboré avec la presse spécialisée dont La Tribune, Le Point, Le Monde, LSA, Sport Eco, et bien entendu GPO Magazine. Il a également participé au lancement de titres de presse et a été rédacteur en chef  d’un important magazine d’entreprise. Auteur également de livres d’entreprises, il intervient aussi auprès d’étudiants en formation multi-médias.

 

 

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