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Comment continuer à se financer et à se développer dans un contexte inflationniste ?

Comment continuer à se financer et à se développer dans un contexte inflationniste ?

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Alors que l’inflation continue de grimper, les entreprises pourraient connaître des difficultés de financement de leurs investissements ou de trésorerie dans les mois à venir. Elles ont toujours la possibilité de se tourner vers leurs partenaires bancaires. Des dispositifs ont d’ailleurs été mis en place par les banques et le gouvernement, même si certains existent depuis déjà longtemps.

Parallèlement aux différents dispositifs qui permettent aux entreprises d’amortir en partie l’inflation actuelle, les entreprises ont également toujours la possibilité de se tourner vers leurs partenaires bancaires pour financer leurs investissements.

« En dépit des craintes des PME sur ce sujet, les banques vont continuer à leur prêter de l’argent, précise Franck Recasens, directeur commercial Île-de-France de Crédit du Nord. Nos critères d’éligibilité aux crédits bancaires restent articulés autour des mêmes fondamentaux : nous continuerons à demander ce que nous finançons, à analyser la structure financière de l’entreprise, la viabilité de son projet ou encore sa capacité à rembourser ce crédit ».
Franck Ricassens

Leurs partenaires financiers peuvent également les accompagner pour le financement de leur besoin en fonds de roulement, au travers notamment des produits d’affacturage ou de financement de stock. L’affacturage est un moyen de financement qui permet d’obtenir rapidement une avance de trésorerie par la cession de factures en attente de règlement auprès de la filiale affacturage de sa banque. L’affacturage offre également un service de gestion du recouvrement de créances et de garantie contre les impayés qui intervient en cas de défaut de paiement d’un client.

« Cette solution de financement court terme est d’autant plus intéressante actuellement au regard de l’incertitude économique et de l’augmentation du volume des défaillances d’entreprise », précise Franck Recasens du Crédit du Nord.

Les aides exceptionnelles

Parallèlement aux financements bancaires classiques, il existe actuellement d’autres dispositifs mis en place par les banques et le gouvernement pour aider les entreprises à passer la crise et à se développer dans le contexte actuel.

« C’est notamment le cas du PGE Résilience pour passer la crise, ou du Prêt Participatif de Relance pour se développer dont il convient de faire la demande auprès de sa banque », ajoute Franck Recasens.

Le PGE (Prêt garanti par l’État) « Résilience » est ouvert aux entreprises ayant un besoin significatif de trésorerie en raison des conséquences économiques du conflit en Ukraine : hausse du prix des matières premières, rupture de chaînes d’approvisionnement, suspension de paiements en provenance de Russie ou d’Ukraine, perte de débouchés commerciaux en raison de sanctions internationales…

Ce dispositif s’applique jusqu’au 31 décembre 2022. Le PGE Résilience permet de couvrir jusqu’à 15 % du chiffre d’affaires annuel moyen au cours des 3 dernières années et peut se cumuler avec le PGE.

Le Prêt Participatif Relance (PPR) s’adresse, pour sa part, aux entreprises ayant des projets de développement nécessitant de renforcer leur solvabilité. Avec le PPR, les entreprises ont la possibilité de financer dans la durée des opérations d’investissement ainsi que des projets de développement.

Ce dispositif de soutien représente une alternative pour les entreprises n’ayant pas accès aux instruments de marché et ne souhaitant pas de modification de gouvernance, et ce à un coût attractif grâce notamment à la garantie d’État. Relancé en novembre 2021, cet instrument de financement exceptionnel, sera distribué jusqu’au 31 décembre 2023.

Enfin, même quand le banquier refuse de prêter de l’argent, l’entreprise dispose d’autres solutions. Elle peut notamment ouvrir son capital à des investisseurs extérieurs, notamment en recourant à du « crowdfunding » (ou financement participatif). Il s’agit d’un outil de financement alternatif qui ne passe pas par les circuits et outils traditionnels, notamment bancaires, mais fait appel à des ressources financières auprès des internautes afin de financer un projet. Ce financement peut prendre la forme de dons, de prêts rémunérés ou de participations dans l’entreprise.

Le rôle des outils de gestion de trésorerie

Alors que l’argent est actuellement devenu rare et cher, l’entreprise « cash pauvre » n’a d’autre choix que de piloter son besoin en fonds de roulement très finement. Une démarche dans laquelle l’accompagne un logiciel de trésorerie.

Ce dernier offre une visualisation complète de la trésorerie disponible afin de faire un suivi du cash, d’identifier les avoirs et les dettes, et de définir une prévision à court ou à long terme. Il permet donc de connaître les ressources à disposition en temps réel et d’anticiper le besoin en fonds de roulement sur une durée bien déterminée.
Philippe Cheron

« Connectable aux différentes banques de l’entreprise ainsi qu’à son outil comptable, ce logiciel permet à l’entreprise d’avoir une vision temps réel mais aussi à venir de ses différents flux financiers et d’adapter ainsi ses actions en fonction de son prévisionnel de trésorerie, précise Philippe Cheron, directeur général France d’Agicap. Elle peut ainsi arbitrer sur des placements, relancer un client, transférer du cash entre un compte créditeur et un compte qui va devenir débiteur. Un logiciel de gestion de trésorerie contribue ainsi à limiter les découverts bancaires et donc les agios. Par exemple, un de nos clients a économisé des milliers d’euros en renégociant ses coûts bancaires avec ses partenaires bancaires et en diminuant ses agios grâce à une meilleure distribution de sa trésorerie entre sa holding et ses filiales, pour éviter les découverts. De la même manière, il est possible de diminuer sa trésorerie dormante afin de la placer sur des comptes rémunérés (2 à 3 % sur 12 mois) ».

Outil précieux pour les entreprises « cash pauvres », les logiciels de gestion de trésorerie accompagnent donc également les entreprises « cash riches ».


Pour en savoir plus :

Pour accompagner les entreprises au plus près de leurs préoccupations, nous vous proposons de visualiser, ci-dessous, le Webinar du 13 octobre dernier construit avec les experts de KPMG, Crédit du Nord et Agicap sur la thématique : « Comment faire prospérer son entreprise dans la conjoncture actuelle ? ».



 

Un contexte de hausse des taux favorables aux entreprises « cash créditrice »

La hausse actuelle des taux offre également des opportunités de placement intéressantes pour les entreprises qui disposent de plus de trésorerie qu’il n’en faut pour financer leur besoin en fonds de roulement.

« Par exemple, les comptes à termes ou NEU CP sont de nouveau plébiscités », précise Franck Recasens, directeur commercial Île-de-France de Crédit du Nord.

Les comptes à terme assurent un taux minimum garanti et fixé à l’avance pour une durée déterminée (de 1 mois jusqu’à 4 ans). Les billets moyen terme négociables, désormais intitulés titres négociables à court terme ou Negotiable European Commercial Paper (NEU CP), représentent également une opportunité de placement pour les entreprises.

Il s’agit de titres négociables d’une durée initiale supérieure à un an. L’entreprise qui souhaite avoir recours à ce type d’emprunt doit émettre des NEU CP sur le marché financier. Ces NEU CP sont achetés par d’autres agents économiques qui, quant à eux, ont des facilités de trésorerie et souhaitent placer leur excédent de liquidité. Le titre négociable à court terme constitue ainsi un mode alternatif de financement de l’activité d’une entreprise pour les sociétés émettrices, et un moyen de placement rentable pour les entreprises acheteuses.

« Plus globalement, nous encourageons les entreprises « cash créditrices » à mettre en place des échéanciers de placement afin de tirer bénéfices de la courbe des taux d’intérêts qui repart à la hausse », conclut Franck Recasens

Comment l’entreprise peut-elle faire face à l’inflation ?

Lu 8675 fois Dernière modification le mercredi, 14 décembre 2022 14:25
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.