UBIFRANCE, l’Agence française pour le développement international des entreprises a accueilli dans ses locauxMimoza KUSARI-LILA, vice-Première Ministre et Ministre du commerce et de l’industrie de la République du Kosovo, Besim BEQAJ, Ministre du Développement économique du Kosovo ainsi que des représentants de l’Agence pour la promotion des investissements au Kosovo.

Plus jeune république des Balkans, le Kosovo y occupe une place centrale et présente une économie dynamique (5% de croissance en 2011) et stable (une inflation maitrisée à 3% et la dette publique la plus basse d’Europe à 5,8% du PIB). Peu connu des investisseurs français, le pays affiche pourtant de gros besoins, notamment en infrastructures et dans les services publics et ce dans tous les domaines de l’économie.

Doté d’une population jeune, 27 ans de moyenne, et bien formée (15 000 diplômés sortent chaque année des universités kosovares), le Kosovo s’est lancé dans un programme de modernisation de son économie. Dans le même temps, pour attirer les capitaux étrangers, le pays met en œuvre toute une série de mesures politiques visant à faire éclore un environnement favorable à l’accueil des capitaux étrangers.

Malgré des atouts considérables, les investisseurs français restent minoritaires dans le pays à l’inverse des autres pays européens et des Etats-Unis. Valdrin LLUKA, Directeur Exécutif de l'Agence pour la promotion des investissements au Kosovo (IPAK) a ainsi indiqué que la France avait réalisé 5 millions d’euros d’investissements dans le pays sur la période 2007-2011. Dans le même temps, l’Allemagne investissait 292 millions, le Royaume-Uni 251 millions et les Etats-Unis 31 millions.

Les savoir-faire français, notamment dans le domaine des infrastructures, sont pourtant plébiscités dans le pays.Lorik FEJZULLAHU, Chef d’unité du département Partenariat public-privé du Ministère des finances de la République du Kosovo a ainsi présenté certains des projets prioritaires appuyés par le gouvernement. « Le Kosovo a besoin de développer ses infrastructures pour améliorer son efficacité économique », a-t-il exposé.« Le pays doit combler son retard et a besoin d’un investissement de 5 milliards d’euros dans les 3 à 5 ans à venir, notamment dans le domaine des télécommunications, du transport et des travaux publics ». A ce titre, le développement des Partenariats Public-Privé a été décrété priorité nationale par le gouvernement du Kosovo. Plusieurs projets d’envergure sont en cours de construction ou prévus à moyen terme, tels que l’aéroport international de Priština, les autoroutes reliant le Kosovo à la Macédoine et à l’Albanie, le réseau de distribution d’électricité du pays ainsi que les infrastructures de gestion des déchets. Autant de domaines dans lesquels les entreprises françaises proposent une expertise approfondie.

Le ministre du Développement économique, Besim BEQAJ a rappelé les objectifs de la politique d’investissement du Kosovo et désigné les secteurs prioritaires. « Notre objectif est d’accroître la part du secteur privé dans les investissements en cours et à venir au Kosovo », a-t-il expliqué. « Elle était de 60% en 2010, nous souhaitons la faire passer à 76% à l’horizon 2014. Pour atteindre cet objectif, nous avons mis en œuvre une politique de promotion des investissements privés basée sur une privatisation des actifs publics, une incitation au partenariat public-privé, la levée des barrières économiques et la création de zones franches. »

Le ministre a mis l’accent sur les opportunités qu’offre le secteur des télécommunications, avec notamment la privatisation en cours de l’opérateur public historique PTK qui détient 70% du marché de la téléphonie mobile et 95% de celui de la téléphonie fixe dans le pays. Il a également insisté sur le secteur énergétique avec la mise en œuvre d’un projet de modernisation des sites de production et de distribution, sans oublier l’incitation au développement des énergies renouvelables. Enfin, le secteur minier présente de belles perspectives avec notamment la mise en évidence de 11 nouveaux sites d’intérêt dans le pays et la possibilité d’exploiter la mine de Sibovc, dont les ressources en charbon sont évaluées à 430 millions de tonnes.

Les intervenants lors de cette matinée consacrée au Kosovo ont insisté sur la culture des affaires en grande partie basée sur le principe du « premier arrivé, premier servi », tout en exhortant les entreprises hexagonales à venir combler les besoins du pays pour l’aider à se développer. A condition de faire preuve de réactivité.

Tous les participants et intervenants de cette matinée se sont accordés pour se donner rendez-vous à Sofia en Bulgarie début juillet 2012 à l’occasion d’un grand forum régional de rencontres d’affaires organisé par UBIFRANCE pour matérialiser certains des partenariats identifiés.

Le Président de la Chambre franco-kosovare ayant de son côté assuré vouloir y conduire une délégation importante de chefs d’entreprises animés par une volonté de concrétisation.