Un référendum sur la dépense publique ? Ce qu’en disent les entrepreneurs

Alors que le Premier ministre François Bayrou évoque un référendum pour valider son futur « plan d’ensemble » de réduction des déficits, les entrepreneurs de CroissancePlus lui répondent par les chiffres de leur dernier baromètre illustrant la dégradation générale du climat des affaires. Face à l’instabilité politique et la conjoncture incertaine, les chefs d’entreprise réclament un cap budgétaire clair, et un renforcement de la compétitivité et de l’attractivité du pays.
Un climat économique tendu et fragile
Le climat d’attentisme provoqué par l’instabilité politique actuelle pèse déjà lourd sur la confiance des dirigeants. Les données issues de l’enquête de conjoncture du premier trimestre de CroissancePlus illustrent cet état de fait : commandes en baisse (54 %), investissements en baisse (51 %), difficultés de financement (28 %), effectif stable (46 %) une première pour ces entrepreneurs plus habitués à gérer la pénurie de main d’oeuvre que la réduction de leurs effectifs.
La part de celles enregistrant une baisse de chiffre d’affaires progresse légèrement (de 31,0 % à 33 %). Face à cela, plusieurs entrepreneurs choisissent de développer leurs activités à l’étranger, notamment dans le reste de l’Europe, où les perspectives de croissance sont plus fortes et l’environnement fiscal et règlementaire plus stimulant.
La volonté d’un débat ne doit pas dissimuler l’inaction
Dans ce contexte, un référendum serait un arbre pour cacher la forêt : avec plus de 1 600 milliards d’euros de dépense publique annuelle et le record Européen de la plus forte fiscalité, la France a besoin de réformes structurelles urgentes qui impliquent une baisse drastique de la dépense publique.
Il ne s’agit pas d’un débat idéologique entre « oui » ou « non », mais bien de décisions immédiates et lisibles se traduisant par un plan détaillé des réformes de l’État, des collectivités et de la Sécurité Sociale, avec un calendrier clair, des objectifs et des indicateurs de suivi, à l’initiative des parlementaires. L’heure est à l’action immédiate et non à de nouveaux débats conflictuels !
Deux lignes rouges pour nos entreprises
Si des efforts doivent être faits, ils ne doivent pas peser sur les forces productives. Dans un contexte de guerre commerciale exacerbée, CroissancePlus rappelle deux lignes rouges que le futur plan du gouvernement ne doit pas franchir :
- Aucune hausse de la fiscalité et des charges sociales des entreprises,
-
Un plan drastique de réduction de la dépense publique permettant de la ramener dans la moyenne de l’Union européenne sous 24 mois.
Audrey Louail, présidente de CroissancePlus déclare : « Les résultats de notre baromètre trimestriel sur les perspectives économiques de nos adhérents le confirment : les chefs d’entreprise font face à une visibilité réduite et des difficultés croissantes. Dans un tel climat, ils attendent des décisions rapides et lisibles. L’urgence n’est pas dans le débat, mais dans l’action : il faut réduire la dépense publique sans compromettre les ressorts de la croissance ».