Trumponomics : l’autre bonne raison de créer (enfin) une zone Euro forte pour la réussite de nos PME sur les marchés mondiaux
Alors que la prise de fonction de Donald Trump sera effective d’ici un peu plus d’un mois, les entrepreneurs français vont à la fois avoir besoin d’une zone Euro forte et fiscalement unifiée, et de travailler sur leur stratégie de développement et leur business model pour continuer à faire performer leur entreprise sans devoir passer sous pavillon américain.
Les Américains ont choisi : Donald Trump sera leur prochain Président. Cette élection va avoir des incidences directes pour nos PME si l’Europe ne réagit pas rapidement maintenant. La politique qui sera mise en place outre-Atlantique à compter du 20 janvier 2017 sera tournée vers le marché intérieur américain avec, comme volonté, de booster l’économie domestique et de créer des emplois aux Etats-Unis. Corollaire direct attendu à très court terme : une augmentation des taxes sur les produits importés. Un relèvement de 45% a déjà été évoquée pour le taux appliqué sur les importations chinoises. Les traités NAFTA (libre-échange nord-américain) et TPP seront quant à eux certainement très vite renégociés par la nouvelle administration Trump. Sans compter les incertitudes sur le maintien des Etats-Unis dans l’OMC.
Au final, les cartes du jeu économique mondial vont être rebattues à l’aune des Trumponomics. Face à ces évolutions annoncées, il serait contre-productif de rester des spectateurs complaisants. Ce reviendrait à hypothéquer le potentiel de croissance de nos PME tout en déroulant chez nous le tapis rouge à leurs concurrentes américaines. Surtout, cela risque d’inciter un nombre encore plus grand de nos entreprises à se laisser séduire par les sirènes des capitaux américains et à changer de pavillon. Or on ne peut pas se féliciter de voir des entreprises françaises ayant le potentiel de devenir des leaders mondiaux être cédées à des fonds étrangers (cf. point de vue d’août 2016).
Il est donc plus qu’urgent que l’Europe se mette en ordre de bataille pour agir sur et contrer les nouveaux rapports de forces économiques qui vont se mettre en place – non seulement du fait de l’arrivée de Trump à la tête des Etats-Unis mais aussi suite au vote du Brexit au Royaume-Uni qui auront l’un et l’autres des incidences sur les règles du commerce mondial.
Tout d’abord, il est indispensable de créer une zone Euro forte avec une fiscalité unifiée afin de jouer à armes égales avec les Américains lors des négociations commerciales. On ne doit en aucun cas se résoudre à admettre que les produits et services français soient lourdement taxés pour être vendus aux Etats-Unis sans que les produits américains le soient dans les mêmes proportions dans l’Hexagone. En outre, une zone Euro forte contribuera à une valorisation plus élevée de nos entreprises sur les marchés boursiers face à leurs compétitrices américaines.
Autre point à travailler : il faut trouver des dispositifs qui encouragent les échanges commerciaux avec les autres régions du monde, comme ce qui a été fait au Vietnam, pays qui connaît une croissancede+6% par an.
Quant aux entrepreneurs, ils doivent dès aujourd’hui anticiper ce nouvel équilibre mondial des affaires. Deux points devront tout de suite retenir toute leur attention. En premier lieu, ils auront à s’interroger sur leur stratégie de développement en se demandant si elle est adaptée au nouveau contexte macro-économique. Ils devront notamment se demander pourquoi il est impératif pour leur entreprise de se développer sur le marché américain, voire de s’y implanter, en identifiant ce qu’il serait incontournable d’y faire et à quelle échéance. Ensuite il leur faudra ajuster, ou dans certains cas, complètement repenser leur business model pour que ce dernier soir performant face à la nouvelle donne concurrentielle.
On le voit : l’arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis va impacter les équilibres et pratiques économiques d’un grand nombre d’acteurs. Elle impose non seulement aux dirigeants politiques de prendre des décisions fortes à l’échelle de l’Union Européenne ; mais aussi aux entrepreneurs français de se projeter autrement, de repenser leur business et de l’inscrire dans une démarche de transformation continue qui intègre les modifications de l’environnement économique pour en faire des levers de croissance et non plus des freins au développement. Mais cela pour en sortir ragaillardis et encore plus solides et performants.
Alors, n’hésitons plus : GO GO GO !