6 conseils pour améliorer sa gestion du transport en 2023
L’année 2023 s’annonce stimulante pour la gestion du transport avec de multiples défis : maîtriser à la fois les coûts et le niveau de service tout en faisant progresser l’entreprise pour qu’elle devienne plus résiliente, mais aussi pour surmonter les problèmes de main d’oeuvre et avoir un impact positif sur l’environnement.
Alors que l’année 2022 s’est terminée avec le retour des importations de conteneurs au niveau de 2019, la baisse rapide des tarifs des transporteurs maritimes et l’ouverture à d’autres modes de transport, on aurait pu s’attendre à une année 2023 plus tranquille pour la gestion du transport… Raté !
Certaines problématiques liées à la période Covid / post Covid ne sont toujours pas résolues. La hausse globale des coûts implique un examen minutieux de chaque dépense des entreprises et aujourd’hui, les clients ne tolèrent plus d’avoir un niveau de service déprécié. La pression augmente sur les épaules des acteurs du transport pour maximiser leurs performances tout en minimisant les dépenses et en étant plus résilients, même dans un contexte de pénuries de ressources. De plus, 2023 marque aussi l’arrivée de nouvelles exigences réglementaires pour faire des entreprises de meilleures ambassadrices de la protection de l’environnement.
Pour y voir plus clair, voici 6 points grâce auxquels les entreprises peuvent influencer positivement leur gestion du transport en 2023.
1. Optimiser encore les contrats de transport
Même avec la baisse significative des coûts de transport (surtout maritime), en 2023 les chargeurs sont toujours focalisés sur les dépenses qui y sont liées, en raison de l’impact continu de l’inflation et des coûts élevés des matières premières.
Compte-tenu de la baisse de la demande de tous les modes de transport, les chargeurs et les 3PL peuvent tirer avantage d’un surplus capacitaire qui n’existait pas sur le marché ces dernières années. Les offres vont être plus compétitives pour trouver preneur. Chargeurs et 3PL peuvent aussi se tourner vers des modes de transport moins chers, avec peu d’impact sur les performances de l’entreprise.
De l’approvisionnement et de l’automatisation du suivi à la négociation des prix et au choix de modes de transport alternatifs, ils vont devoir adapter leur stratégie et s’outiller pour tirer parti des évolutions rapides du marché.
2. Faire de la qualité de service un vrai facteur de différenciation
La qualité de service des acteurs du transport a été sévèrement impactée ces dernières années, ce qui a grandement nuit aux relations entre les chargeurs et leurs clients. Alors que les chargeurs demandent aux transporteurs et aux 3PL de revoir leur copie en matière de prix, ils sont aussi plus exigeants sur les performances de service, en demandant de mesurer leur impact plus précisément et plus souvent. Et ils sont même déjà prêts à payer plus pour cela.
Les chargeurs sont particulièrement attentifs au suivi de leur marchandise et donc aux outils digitaux proposés par les transporteurs et les 3PL pour avoir plus de visibilité sur le transport et mieux contrôler les expéditions en cours. Le suivi des expéditions en temps réel et le respect des dates de livraison figurent en tête de liste des attentes des chargeurs en 2023, et ce, pour tous les modes de transport.
3. Être plus agile tout en se diversifiant
Alors que les entreprises tentent de rendre leur supply chain plus résiliente, les acteurs du transport vont devoir devenir plus agiles et proposer des modes de transport plus diversifiés pour minimiser leur impact et tirer le meilleur parti d’un marché du transport en pleine transformation.
Ceci est particulièrement vrai dans le domaine du B2C où les offres cross-canal sont de plus en plus appréciées. Quid du transporteur qui pourra offrir ou faciliter à la fois un service de livraisons à domicile mais aussi de transferts entre magasins ou vers des points relais et consignes de retrait ?
Il faut également s’appuyer sur tous les modes de transport pour augmenter ses capacités de traitement au-delà des méthodes de transport traditionnelles, notamment pour réduire les risques liés aux impondérables (comme lors de la pandémie par exemple ou lors du blocage du canal de Suez).
4. Intégrer les aléas de main-d’oeuvre et prendre soin de ses chauffeurs
La pandémie a occulté un problème de main-d’oeuvre démographique et macroéconomique. Malgré ce qui semble être un ralentissement de la demande des consommateurs, il n’y a toujours pas assez de main-d’oeuvre pour combler les postes vacants. Le nombres de candidats qui arrivent sur le marché du travail diminue alors que le nombre de « boomers » qui partent à la retraite s’accélère…
Dans la logistique, le problème est que la chasse aux candidats ne se joue pas uniquement entre concurrents mais pour toutes les entreprises et dans tous les secteurs.
La fidélisation des équipes et la baisse du recours à l’intérim pendant les pics d’activité sont aujourd’hui essentielles, en utilisant au mieux les ressources dont disposent déjà les entreprises.
Par exemple, réduire le stress des chauffeurs en priorisant des itinéraires simplifiés et prendre le temps de leur faire adopter en douceur de nouvelles technologies qui vont faciliter leur travail, permettent d’accroître leur motivation et leur bien-être dans l’entreprise.
Pour la période de forte charge, le nombre de chauffeurs disponibles restera limité, donc l’amélioration de la productivité des équipes est un facteur clé pour répondre aux exigences des clients.
5. Créer de nouvelles opportunités grâce à la durabilité
La pression des consommateurs et des politiques met l’accent sur les stratégies de verdissement des transports. Les consommateurs veulent savoir quels modes de livraison sont les plus éco-responsables et quelle est l’empreinte carbone de leurs commandes.
Avec cette sensibilisation accrue des consommateurs, offrir des options de livraisons plus responsables n’est pas seulement important pour l’expérience client, c’est souvent une opportunité financière de réduire les coûts de transport puisque de nombreuses options plus respectueuses de l’environnement sont aussi plus efficaces que les livraisons « traditionnelles ».
Les objectifs des politiques RSE des entreprises incitent aussi les entreprises à mesurer l’empreinte carbone de leur supply chain et de tous leurs modes de transport. Selon les pays, cette information peut même être importante pour profiter d’avantages fiscaux.
6. « Faire la révision » de sa stratégie de transport
Les acteurs de la logistique doivent pouvoir évaluer si leur stratégie de transport a eu un impact positif ou négatif sur leur entreprise ces dernières années.
- Ont-ils été suffisamment agiles pour trouver des solutions aux grands défis du transport ?
- Sont-ils capables de réinventer leur stratégie pour s’adapter à un marché en perpétuelle évolution ?
- Peuvent-ils suivre en temps réel leurs opérations pour prendre de meilleures décisions dans la gestion de leur entreprise tout en restant informés de potentiels impondérables sur le marché ?
Si la réponse à ces questions est négative, alors en 2023, c’est le moment de revoir sa stratégie et ses outils de gestion du transport pour être plus fiable et résilient.
« En 2023 va se jouer dans le monde du transport une bataille pour contrôler ses dépenses et son niveau de service, tout en apportant plus de résilience, pour mieux se saisir des problématiques de main d’oeuvre et avoir un impact positif sur l’environnement. Pour beaucoup d’entreprises, cela veut dire repenser entièrement sa stratégie et évaluer les performances des outils technologiques en place. Cela impose souvent aux entreprises d’avoir des points de vue extérieurs pour tirer le meilleur profit de la gestion du transport, et ce, dans toutes les sphères de l’entreprise et au-delà », précise Fabien Petitjean est Senior Solutions Consultant chez Descartes System depuis 2017.