Transparence des salaires : les Français sont pour
À l’approche de la directive européenne sur la transparence des rémunérations d’ici juin 2026, un vent de changement souffle sur la manière dont les Français perçoivent la discussion salariale. Une étude réalisée par Deel et l’Ifop révèle que si les salariés commencent à briser le tabou entourant les salaires, des clivages demeurent quant aux implications de cette transparence.
Un tabou qui se lève progressivement pour certains salariés
La majorité des salariés français (66 %) se dit à l’aise pour discuter de leur salaire, bien que seuls 10 % se sentent « très à l’aise ». Cette aisance varie selon le profil : les hommes, les jeunes de moins de 35 ans, les CSP+ et les habitants de la région parisienne sont plus enclins à aborder le sujet. En revanche, les femmes et les personnes vivant seules expriment davantage de réticences.
Parmi ceux qui préfèrent éviter cette discussion, 24 % craignent d’être stigmatisés, tandis que 58 % estiment que le salaire est une question personnelle qui n’a pas à être discutée publiquement.
Les jeunes actifs et CSP+ plaident pour la transparence salariale
77 % des salariés jugent que la transparence des salaires est bénéfique. Cependant, des divergences se dessinent en fonction de l’âge et du statut socioprofessionnel. Les jeunes de moins de 35 ans et les CSP+ soutiennent majoritairement la transparence (8 sur 10), tandis que les plus de 35 ans et les CSP- font preuve de scepticisme.
Cette diversité d’opinions révèle les enjeux complexes autour de la transparence. Pour 60 % des partisans, l’avantage principal est la réduction des inégalités salariales, tandis que 40 % la voient comme un moyen d’encourager les augmentations de salaire. À l’inverse, les sceptiques craignent un ralentissement des augmentations, une pénalisation des collaborateurs performants et un impact négatif sur la productivité.
Des perceptions contrastées de l’équité salariale dans les entreprises
Concernant l’équité salariale, les avis sont partagés : ils sont autant à les percevoir comme équitables qu’inéquitables, soit deux salariés sur cinq. Ce sont principalement ceux à l’aise avec la transparence qui estiment que leur rémunération est juste.
Face à ces préoccupations, ⅔ des salariés souhaitent que les salaires soient fixés dans des fourchettes communes basées sur des critères tels que la fonction, l’âge et le secteur d’activité. Ce soutien est encore plus marqué chez les employés et professions intermédiaires, où il atteint 70 %.
Bien que la question de la transparence salariale demeure clivante au sein de la société française, les résultats de cette étude montrent un mouvement vers un dégel des tabous. Les entreprises, à l’aube de l’application de la directive européenne sur la transparence des rémunérations d’ici 2026, ont tout intérêt à s’engager dans cette voie.
Jérémy Mimoun, Country Leader France de Deel, déclare : ” La transparence salariale a déjà été mise en place par plusieurs entreprises, et les bénéfices sont visibles : attraction des talents, fidélisation, engagement…Au-delà de l’obligation légale, cette directive est l’occasion pour les entreprises de faire évoluer leur culture interne et de dessiner le contour de l’entreprise de demain, en phase avec les attentes des plus jeunes générations. “
Cadre de l’étude Cette étude a été réalisée pour Deel par l’Ifop du 11 au 13 septembre 2024 sur un échantillon de 1000 salariés Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’amélioration. |