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Transition énergétique : misez sur des solutions locales !

La crise énergétique est sur toutes les lèvres et l’enjeu prioritaire actuel est notamment de permettre aux PME et ETI industrielles de trouver les meilleures façons de résoudre l’équation économique et écologique qui leur est posée.

Les solutions doivent couvrir à la fois des impératifs de court terme induits par les hausses de prix, les tensions sur les approvisionnements et les difficultés de recrutement, et la nécessité d’engager à long terme la production industrielle française vers plus de sobriété énergétique et de décarbonation.

Tous les choix à acter doivent de surcroît tenir compte d’un point de vigilance : un industriel est à la fois un acheteur et un vendeur, il doit donc sans cesse veiller à établir un équilibre (fragile) entre les prix qu’il pratique vis-à-vis de ses clients et les prix que lui appliquent ses fournisseurs…

Le baromètre Banque Palatine-METI sur le financement des ETI notait début octobre qu’ « une ETI sur deux anticipe une augmentation de sa facture énergétique de plus de 50 % en 2022 par rapport à 2021 et de plus de 100% en 2023. Seules 9 % des ETI concernées sont en capacité de répercuter totalement ces hausses sur leurs prix de vente ». L’équilibre est complexe à trouver en 2022 et le sera sans doute encore plus en 2023 !

Deux approches à combiner pour investir : conjoncturelle et structurelle

Pour traiter les sujets sous-tendus par ces enjeux, les industriels vont devoir combiner deux approches et deux échelles : conjoncturelle (afin de sécuriser leurs approvisionnements et d’éviter les coupures de gaz et d’électricité) et structurelle (afin de gérer les transitions énergétique et climatique). Un point commun aux deux : la nécessité d’investir. En dépit des délais requis pour leur déploiement, les investissements deviennent en effet plus rapidement rentables du fait du contexte inflationniste. Et ils concourent à la réindustrialisation du tissu économique français.

C’est par exemple ce que sert la démarche de transformation qu’a menée Schneider Electric. Le groupe a en effet travaillé sur les questions énergétiques dans le cadre de sa stratégie climat visant une baisse de -10 % de sa consommation d’énergie sur 2018-2020 et un objectif de -15 % d’ici 2025. Le projet s’est appuyé sur trois principes : doter le projet d’une gouvernance solide comprenant notamment son animation par les dirigeants du groupe ; digitaliser la gestion de l’énergie pour un monitoring fin et robuste des consommations et des émissions ; et développer les achats intégrés en investissant sur la production sur site d’ENR afin de réduire la dépendance au réseau. Le groupe vise une sortie totale des énergies fossiles en 2030, ce qui, au regard du chemin déjà parcouru – 80 % de l’énergie consommée vient des énergies renouvelables –, est un objectif réaliste pour le groupe industriel.

Bâtir des solutions sur-mesure en misant sur les acteurs de proximité

Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de solutions prêtes à l’emploi et valables pour toutes les entreprises. Chacun va devoir bâtir sa propre solution avec les offres disponibles sur le marché en tenant compte des multiples différences qui existent : types d’activité industrielles, intensité énergétique, besoin de consommation de matières, localisation, patrimoine matériel et immatériel industriel détenu, l’histoire de chaque entreprise, etc.

De plus, la transformation en cours des industries est certes énergétique et environnementale, mais elle est aussi numérique (avec une accélération depuis la crise de la Covid19) et humaine (au travers d’un mix entre les pénuries de compétences et les nouvelles relations homme-machine). Ce qui sera déterminant dans les mois à venir est d’évaluer les possibilités et de trouver des solutions de proximité pour être davantage numérique et souple tout au long de la chaîne de production.

Face à des perspectives de croissance économique plombées par la guerre en Ukraine, les tensions sur les approvisionnements et l’inflation énergétique, face aussi au risque de repli à venir des activités manufacturières, les industriels doivent se tenir plus prêts que jamais à assortir leurs mesures d’austérité d’une démarche de projection dans l’avenir.

Sur tous ces sujets et pour les accompagner dans leurs efforts de transformation en contexte de crise, les acteurs publics des territoires lancent des initiatives pour accompagner les entreprises. C’est le cas de la Région Grand Est, avec le #BusinessAct2, ou encore Mulhouse Alsace Agglomération avec le programme « Blue Industries Sud Alsace ».

Des événements comme BE 4.0 apportent quant à eux des faisceaux de contact pour trouver des partenaires, faire des arbitrages et préparer le futur, ensemble. Alors l’industrie française montrera à nouveau sa résilience, celle qui lui a permis de traverser déjà plusieurs grandes crises au XXème siècle.

Par Laurent Grain, Directeur général de Parc Expo Mulhouse
Cette thématique sera notamment abordée dans l’espace conférences-congrès du salon BE 4.0 Industries du Futur de Mulhouse dont la 6ème édition a lieu à la fin du mois de novembre.

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