Thierry Mosa, un dirigeant à la conquête de l’international

Après un diplôme d’ingénieur (ITECH Lyon) en 1995, Thierry Mosa complète sa formation en intégrant l’EM Lyon Business School en 2007. Il débute sa carrière en septembre 1998 chez Dickson Coatings et reste plus de 20 ans dans le groupe Dickson . Enfin, en février 2020, il est nommé Président d’Otego (ex Dickson PTL), un poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. Avec une mission : améliorer chaque jour la protection des hommes et des machines dans l’ensemble des secteurs dans lesquels Otego intervient, apporter des réponses adaptées grâce à une parfaite connaissance de ses marchés, mais aussi des besoins et des spécificités de ses clients à travers le monde, tout en visant un objectif d’excellence et d’innovation.

GPO Magazine : Pouvez-vous nous présenter l’entreprise Otego ?

Thierry Mosa : Plastique Textile Lyonnais (PTL) a été créée en 1948 à Lyon. En 1988, l’entreprise intègre le groupe Dickson avant de rejoindre le groupe Glen Raven en 1998. Au début de l’année 2020, la société prend son indépendance en quittant le groupe Glen Raven/Dickson et devient Otego, qui veut dire protéger en Grec (les hommes et les machines) et couvrir (en déposant des polymères).
Aujourd’hui, l’entreprise est reconnue mondialement sur les textiles techniques pour les applications nécessitant une protection contre la chaleur, les flammes, les produits chimiques, les revêtements anti-adhérents et la résistance à l’abrasion. Otego est à la fois designer et fabricant : nous gérons l’ensemble du processus de fabrication d’une large gamme de textiles dédiés au secteur industriel.
Notre entreprise est composée d’une centaine de collaborateurs qui sont pour la plupart polyglottes et multiculturelles. En effet, Otego est présent sur tous les continents et ses équipes maîtrisent 13 langues. La mission d’Otego est d’améliorer la protection des hommes et des machines, de façon responsable, partout dans le monde.
La congruence est essentielle pour moi. Il faut que les choses soient dites clairement avec une position d’alignement entre nos paroles et nos actions. Si nous avons une congruence collective, on prend beaucoup de plaisir. Et si en plus on peut être efficace en prenant du plaisir, c’est encore mieux.

La congruence est essentielle pour moi. Il faut que les choses soient dites clairement avec une position d’alignement entre nos paroles et nos actions Thierry Mosa

GPO Magazine : Otego est une entreprise responsable, quels sont les engagements forts de votre entreprise concernant le développement durable ?

Thierry Mosa : Nous avons une démarche RSE laquelle est inscrite dans la stratégie et les actions d’Otego. Nous avons un objectif d’être net zéro en 2030. Cette volonté d’être partie prenante vers une approche durable et responsable fait partie de nos trois piliers de croissance (Otego Lead : Loyauté, Équité, Accompagnement, Décarbonation).
Nous avons fait un bilan carbone en 2019 et nous sommes en train d’en finaliser un cette année. Nous travaillons avec un logiciel afin de calculer la trajectoire de la décarbonation (impact carbone chez nous et chez nos clients). On est cofondateur (avec Chanel, la SNCF, les peintures Blanchon, les emballages iso thermique Emball’iso) d’une chaire sur l’Économie Circulaire Industriel (ECI) qui va nous permettre d’avancer collectivement sur les enjeux climatiques pour développer de nouveaux Business Model en économie circulaire. En effet, il s’agit là d’entreprises ayant les mêmes problématiques que nous (traçabilité, logistique, réemploi des produits en fin de vie…).
Nous avons inscrit l’entreprise dans une démarche de Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) laquelle existe partout en France.

 

otego equipe

GPO Magazine : Quels sont les conseils clés que vous donneriez à un entrepreneur pour exporter à l’international ?

Thierry Mosa : L’élément central pour développer la stratégie à l’international chez Otego est d’avoir une vision « temps long ». Il s’agit d’une stratégie axée sur nos marchés et l’écoute du client, notamment le client final. Un élément important : nous n’avons jamais mis de frontières au niveau des zones.
Au-delà des valeurs d’écoute, il convient également d’avoir de la persévérance (en anglais : grit), avec de l’audace. Ce sont ces valeurs qui nous ont permis de nous développer grandement à l’international.
Bien entendu, pour qu’une exportation soit réussie, il faut avoir fait une préparation minutieuse et une adaptabilité face aux défis imprévus. Au-delà de bien étudier le marché et d’adapter son produit et son prix à la zone dans laquelle on souhaite commercialiser, il est crucial d’établir des partenariats locaux. Ces alliances facilitent l’entrée sur le marché, permettent de surmonter les obstacles culturels et renforcent la compréhension des dynamiques locales. Si je devais donner quelques conseils à un entrepreneur pour une exportation réussie, je lui dirais d’avoir une stratégie d’entreprise bien ficelée (connaître les forces et faiblesses de son entreprise), définir le mode d’entrée le plus adéquat (passer par une marketplace ou déployer une force de vente directement dans le pays…), écouter et s’adapter aux marchés locaux (parler la langue locale, comprendre les codes des pays cibles, avoir une équipe multiculturelle…).

GPO Magazine : Otego a créé Oteplace dédiée à la protection industrielle, comment accompagnez-vous les PME et les ETI industrielles françaises à se développer à l’étranger avec succès ?

Thierry Mosa : La marketplace Oteplace est venue de l’envie de se rapprocher du client final et d’accompagner nos clients. Elle propose ce que Otego sait faire, c’est-à-dire, comment avoir une vision internationale. Au départ, on a rencontré nos clients et ensuite l’écosystème de nos clients (partenaires). Il faut que cela soit des industriels qui ont besoin d’un accompagnement à l’international (stratégie digitale, conditionnement de leurs produits à l’international, livraison, dédouanement…).
Oteplace est une marketplace révolutionnaire qui ouvre de vastes horizons pour les professionnels de la protection industrielle en leur permettant de se connecter et de prospérer à l’échelle mondiale, en proposant leurs produits sur un seul et même site. Cette plateforme est accessible aux acheteurs du monde entier et elle offre aux professionnels de la protection industrielle une visibilité accrue auprès d’une audience mondiale. Oteplace élargit l’horizon commercial et permet aux entreprises de toucher des clients potentiels dans des pays qu’elles n’auraient peut-être jamais envisagés.

GPO Magazine : Comment voyez-vous l’avenir d’Otego dans quelques années ?

Thierry Mosa : On parle de plus en plus d’IA et de digital mais le capital humain dans l’entreprise et les clients est un élément central. La Marketplace Oteplace est une plateforme en ligne exceptionnelle, mais ce qui est remarquable également, c’est l’accompagnement personnalisé, donc humain, aux professionnels de la protection industrielle. Il s’agit là d’une assistance individualisée effectuée par l’équipe d’Oteplace.
Les enjeux climatiques sont également une réalité qui implique de revoir l’organisation, la stratégie et le management. Les entreprises jouent un rôle crucial dans la protection de l’environnement et la création d’une transition vers une « économie écologique ». Il y aura encore d’autres changements peut-être encore plus radicaux au sein de l’entreprise induits par le réchauffement climatique. La bascule est nécessaire et pourra déboucher sur de réelles opportunités pour l’entreprise comme pour ses collaborateurs.

  • Chiffres clés 2023 d’Otego
  • N° 1 mondial des textiles techniques
  • Chiffre d’affaires 2023 : 28 M euros
  • 90 % du CA d’Otego à l’international
  • Exportation dans 110 pays sur les 5 continents
  • Plus de 3000 clients

Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…). Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs. Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne. Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.

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