Sobriété numérique des entreprises, un levier sous-estimé pour une performance durable

Dans un contexte marqué par une pression écologique croissante et des coûts énergétiques en constante hausse, les entreprises doivent repenser en profondeur leur rapport au numérique. La gestion des données et des infrastructures informatiques, longtemps considérée comme un simple enjeu technique, se positionne désormais comme un levier stratégique essentiel.

La sobriété numérique s’impose comme une réponse incontournable, non seulement pour optimiser les ressources, mais aussi pour répondre aux attentes sociétales et environnementales.

Bien plus qu’une tendance, cette démarche représente un véritable tournant pour les organisations cherchant à concilier compétitivité, responsabilité et résilience dans un monde en constante mutation.

En 2023, selon Statista, le volume mondial de données a atteint des niveaux vertigineux, dépassant 50 zettaoctets. Les experts estiment que ce chiffre pourrait même aller jusqu’à doubler d’ici 2025, porté par des facteurs tels que l’essor de l’IA, de l’Internet des objets (IoT), l’utilisation croissante des réseaux sociaux, les technologies mobiles et le Cloud Computing.

Cette expansion sans précédent oblige les entreprises, tous secteurs confondus, à relever un triple défi : améliorer leur efficacité opérationnelle, réduire leurs coûts et limiter leur empreinte carbone.

Pour relever ces enjeux, il est impératif d’adopter de nouvelles approches, combinant des solutions technologiques innovantes et une mobilisation collective des collaborateurs autour de pratiques numériques responsables. Ce virage ne se limite pas à répondre aux contraintes environnementales et économiques, mais ouvre également la voie à des organisations plus agiles, durables et compétitives.

À l’heure où les préoccupations environnementales transforment nos habitudes de consommation et de production, la sobriété numérique s’impose comme un impératif pour beaucoup d’entreprises aujourd’hui. Pourtant, au sein de beaucoup d’organisations, elle reste souvent une ambition plus déclarée que concrétisée.

Une étude récente, par l’institut de sondage IFOP réalisée pour IDECSI, met en lumière un paradoxe révélateur : si 85% des salariés considèrent la sobriété numérique comme un enjeu majeur, une majorité d’entre eux se disent incapables de s’engager activement dans cette démarche.

Le poids du volume et de la complexité

Le problème ne réside pas dans le manque de bonne volonté mais dans une réalité opérationnelle : submergés par le volume croissant de données (mails, fichiers divers), 74% des salariés peinent à gérer efficacement leurs informations. Le tri, perçu comme une tâche fastidieuse et chronophage, est souvent relégué au second plan, et près de la moitié (49%) avouent trier rarement leurs fichiers.

Ces pratiques entraînent une accumulation massive de données inutilisées, augmentant l’empreinte carbone numérique des organisations et freinant leur efficacité opérationnelle. 

Face à ces défis, les salariés appellent à l’aide : 82% plébiscitent des outils de gestion de données intuitifs et automatisés pour alléger cette charge mentale et technique. Cet engouement témoigne d’un besoin croissant de solutions qui allient simplicité et efficacité. Plus qu’un choix technologique, il s’agit d’une opportunité stratégique pour les entreprises de redéfinir leur approche des données.

Repenser la gestion des données comme un levier stratégique

Face à ce défi, les entreprises ont besoin de trouver des moyens pour maîtriser ces enjeux croissants de volumes de données de façon pérenne. Une des solutions qui se transforme en véritable tendance est d’impliquer les employés dans la gestion de leurs propres données. L’objectif est clair : transformer la gestion des données en un levier de performance durable.

En ayant accès à des interfaces intuitives, les employés peuvent collectivement contribuer à mieux maîtriser les volumes de données des entreprises et à même les sécuriser. Ce type de démarche ne se limite pas à réduire l’empreinte carbone des entreprises, mais améliore également leur agilité et leur compétitivité.

Vers une sobriété numérique incarnée

Pour que la sobriété numérique devienne une réalité concrète, elle doit s’intégrer au quotidien des salariés grâce à des outils simples et une culture d’entreprise orientée vers la gestion responsable des données.

Les organisations qui feront ce choix stratégique bénéficieront non seulement d’une empreinte carbone réduite, mais aussi d’une meilleure efficacité et d’une plus grande adhésion de leurs équipes.

L’accumulation massive de données inutilisées ne se limite pas à une empreinte carbone ; elle entraîne aussi des coûts économiques tangibles liés au stockage, à la consommation énergétique des Data Centers et au ralentissement des performances IT.

Dans un monde où chaque gigaoctet compte, agir dès aujourd’hui est une nécessité pour bâtir une performance durable et responsable.

Par Daniel Benabou, cofondateur et directeur général IDECSI

 

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