S’expatrier au Canada hors Québec : pourquoi c’est le moment de se lancer

Le Québec, traditionnellement très accueillant envers les Français, change drastiquement de politique : le nombre de permis d’immigration devrait chuter au moins de moitié, dès l’an prochain. En revanche, les provinces anglophones du Canada annoncent la mise en place de programmes spécifiques pour attirer des travailleurs francophones qualifiés.

Résultat : un nombre croissant de Français partent tenter l’aventure au Canada anglophone. Alors, comment dépasser le “réflexe québécois” et réussir son expatriation ailleurs au Canada ? Le point avec Cécile Lazartigues-Chartier, consultante en interculturel à La Maison de l’Expatriation, et forte de 27 ans d’expatriation au Canada.

Réduire le nombre de permis d’immigration de 30 à 60%, dès 2026 : tels sont les objectifs annoncés par le gouvernement québécois. Pourquoi ce revirement, de la part d’une région historiquement très ouverte à l’immigration ? Parce que le Québec connaît aujourd’hui une sérieuse crise du logement, et une saturation de ses services sociaux. Résultat : la “Belle Province “ a décidé de mettre en pause sa politique d’accueil des étrangers.

De leur côté, les provinces anglophones ont annoncé leur intention d’accueillir plus de francophones qualifiés. Résultat : les candidats français à l’expatriation vers ces régions se font de plus en plus nombreux.

Comment se préparer à cette aventure, et saisir les opportunités offertes par ces régions ? Cécile Lazartigues-Chartier, conseillère interculturelle à la Maison de l’Expatriation, livre ses conseils.

Cibler les bassins d’emploi émergents… et bien connaître leur politique d’accueil des étrangers

Chaque province canadienne édicte ses propres règles en matière d’immigration, en fonction de ses besoins de main-d’œuvre et de ses enjeux économiques. Par exemple, l’Alberta, longtemps tournée vers l’exploitation pétrolière, s’engage aujourd’hui sur les filières vertes. La Colombie-Britannique accélère sur la tech santé, tandis que le Nouveau-Brunswick investit dans le numérique et l’économie circulaire.

Toutes ces régions ont annoncé ouvrir leur politique d’accueil aux immigrés francophones… à condition qu’ils répondent à leurs besoins de main-d’œuvre. “Chaque province définit ses objectifs, observe Cécile Lazartigues-Chartier. Il est donc essentiel de bien se renseigner en amont sur le nombre de permis accordés chaque année et sur les conditions d’éligibilité spécifiques à chaque province”.

Le Nouveau-Brunswick, l’Ontario et la Colombie-Britannique figurent parmi les plus ouvertes à l’accueil de Français : elles déploient des programmes d’accueil pour les expatriés francophones, afin de faciliter leur intégration.

Se préparer à un changement culturel profond

Le Canada, souvent perçu comme plus fluide et souple que la France, peut aussi sembler déroutant au premier abord : langage direct, hiérarchies plus plates et tendance à appeler un chat un chat paraissent parfois abrupts aux Français.

“Les employeurs cherchent des candidats capables de leur apporter, au-delà d’une expertise ou d’un diplôme, une capacité d’engagement. Il faut s’interroger, avant de partir, sur ce qu’on va apporter à l’entreprise, à la communauté, sur ce qu’on est prêt à donner, précise Cécile Lazartigues-Chartier. Et ne pas hésiter à s’engager vers de nouvelles voies professionnelles : le Canada, en pleine transformation, offre des opportunités à ceux qui savent se remettre en cause, pour s’adapter à la demande du marché local. Même ceux qui ne parlent pas un anglais parfait ont leurs chances, dans ces régions ouvertes sur le reste du monde”.

Anticiper les aspects budgétaires de l’expatriation

Au Canada comme ailleurs, l’inflation a connu un pic post-Covid. L’emballement des prix se calme aujourd’hui pour les produits de la vie quotidienne, mais le coût du logement continue de flamber (+6% en 2024) de même que les taux d’intérêt. Or, les salaires restent sensiblement équivalents à ceux de la France et ne progressent guère.

“Il faut donc repenser ses priorités, résume Cécile Lazartigues-Chartier. Définir ce qui est négociable ou pas, pour soi et sa famille : tient-on à vivre en centre-ville, ou préfère-t-on garder des ressources pour voyager, quel équilibre veut-on construire entre sa vie professionnelle et personnelle ? Le rapport à l’argent va forcément devoir évoluer, dans un pays où certaines dépenses incompressibles, comme la santé, coûtent plus cher qu’en France”.

Adopter le mode de vie anglo-saxon

Même très différents des Américains, les Canadiens restent imprégnés de culture anglo- saxonne : des horaires de travail allégés (plus personne dans les bureaux après 17H) mais moins de vacances : les congés payés se limitent à deux semaines par an, puis augmentent en fonction de l’ancienneté. Dans les entreprises, les progressions de carrière se font plus vite qu’en France, mais au prix d’emplois moins sécurisés : les licenciements se passent « à l’américaine », avec un préavis express : une à huit semaines selon l’ancienneté du salarié.

“Plus globalement, l’État-providence n’existe pas au Canada, résume Cécile Lazartigues-Chartier. Par exemple, les allocations chômage s’élèvent au maximum à 1770 euros par mois, et ne durent pas plus de 45 semaines ! En revanche, les employeurs donnent plus facilement leur chance à des profils atypiques, et valorisent toutes les expériences : si on a dû passer par une case “petit boulot”, il faut le mentionner dans son CV, ce sera toujours apprécié comme une preuve d’adaptabilité”.

Se faire accompagner pour sécuriser son projet

Les démarches d’immigration, la préparation psychologique, la compréhension des codes culturels… tout cela ne s’improvise pas. La Maison de l’Expatriation propose un accompagnement sur mesure : « Nous aidons les candidats à clarifier leur projet, à comprendre les réalités du terrain et à optimiser leurs chances d’intégration dans ce pays exigeant mais passionnant », explique Cécile Lazartigues-Chartier. Pour un échange en live avec plusieurs experts du Canada, la Maison de l’Expatriation propose une conférence gratuite, à suivre en présentiel ou à distance, le 18 juin 2025 à 18H.


Un lieu unique pour aider les futurs expatriés à préparer leurs démarches : la Maison de l’Expatriation à Paris, du 14 mai au 17 juillet 2025

Situé au 16 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne à Paris (9 ème ), ce lieu ouvert à tous et gratuit est proposé par lepetitjournal.com, quotidien de référence de la communauté des Français expatriés et des francophones. Il permet de s’informer et d’échanger, grâce à un ensemble de tables rondes et de conférences autour de thèmes tels que la santé, la retraite ou la scolarité à l’étranger, et de la mobilité internationale en général.

Des événements seront également organisés autour de destinations spécifiques. Des rendez-vous gratuits de 30 minutes seront également proposés avec des conseillers spécialisés. « Nous proposons, en un seul lieu, le maximum d’éléments permettant de bien préparer son expatriation, reprend Hervé Heyraud. Notre rôle, en tant que porte-parole de cette communauté des Français vivant à l’international, consiste à informer et à orienter les futurs expatriés, pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté ».

 

 

La rédaction

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