S’expatrier au Québec : 5 conseils d’experts de la Maison de l’Expatriation

Les 80000 Français résidant dans la circonscription de Québec1 constituent le plus gros bataillon d’expatriés de la région. La Belle Province, avec son célèbre sens de l’accueil et ses 1,6 million d’emplois à pourvoir d’ici 20312, fait souvent figure d’eldorado pour les Français. Mais comment, concrètement, réussir son expatriation au Québec, et en faire un atout dans son parcours professionnel ?

Pour répondre à ces questions, et à celles de tous les candidats à l’expatriation, lepetitjournal.com, quotidien de référence des Français à l’étranger, a créé la Maison de l’Expatriation. Ce lieu, ouvert à tous jusqu’au 20 juillet 2024, propose notamment de rencontrer des experts.

Parmi eux, Francis Gagnon, Conseiller en prospection et attraction à la Délégation générale du Québec à Paris.

Voici ses conseils pour réussir son expatriation au Québec.

Comprendre et anticiper les attentes des employeurs québécois… et les démarches administratives

Malgré sa réputation (justifiée) de « terre d’accueil des Français », le Québec impose des démarches administratives aux candidats à l’expatriation. Inutile donc d’y partir en touriste en espérant trouver un job sur place : les démarches se préparent depuis la France. Les 18-35 ans peuvent demander un PVT (permis vacances-travail).

Accordé à 8 000 Français environ chaque année, il fonctionne par tirage au sort : les chances de l’obtenir tournent autour de 44%. Autre solution : trouver un emploi depuis la France, par exemple au cours des Journées Québec, dont la prochaine session démarre le 30 septembre 2024. Plusieurs dizaines d’entreprises y participent, et proposent environ 500 postes à pourvoir à chaque session.

Enfin, procéder par candidatures spontanées auprès des entreprises canadiennes reste une option à tenter, notamment pour les profils disposant de trois à cinq ans d’expérience dans les secteurs en tension (santé, éducation, technologies de l’information, génie, construction…).

Ce sera alors à l’employeur d’entamer les démarches administratives. Le candidat, lui devra demander un permis de travail temporaire, puis, le cas échéant, le transformer en permis de travail permanent.

Penser évolution future

Les Français travaillant au Québec l’affirment : ils ont souvent commencé leur vie professionnelle à un niveau plus modeste que prévu… mais se sont rattrapés par la suite. L’évolution dans les entreprises s’avère nettement plus rapide qu’en France, surtout dans les secteurs en tension.

Nombreux sont ainsi les Français reconnaissant que leur expatriation au Québec leur a donné des opportunités professionnelles qu’ils n’auraient sans doute pas obtenues en restant en France.

Se préparer à un mode de vie à l’anglo-saxonne

Même francophone, le Québec reste un pays fortement imprégné de culture anglo-saxonne. Ce qui signifie que ses habitants se montrent globalement directs, chaleureux, ponctuels, respectueux des réglementations… Côté professionnel, les horaires de travail différent de ceux de la France, puisque les journées démarrent vers 8 h 30 et se terminent vers 16 h 30, ce qui laisse le temps de mener une vie personnelle riche.

En contrepartie, les vacances se font nettement plus rares : les congés payés se limitent à deux semaines par an, mais augmentent en fonction de l’ancienneté, plus ou moins rapidement selon les entreprises et leur besoin d’attirer des salariés Dans les entreprises, la hiérarchie se révèle plus plate, mais… les emplois moins sécurisés.

Les licenciements se passent « à l’américaine », avec un préavis rapide (une à huit semaines selon l’ancienneté du salarié). Enfin, les ménages Canadiens affichent un taux d’endettement très anglo-saxon : 180% de leur revenu disponible, contre 96% en France.

Ouvrir ses chakras

Humour, musique, festivités et traditions : toute la société québécoise apprécie les moments de partage, de convivialité naturelle et de simplicité. Les Français, pas toujours spontanément à l’aise avec cette ambiance décontractée, se laissent en général vite convaincre… à condition d’aller vers les autres sans préjugés.

Tous les expatriés français conseillent de rapidement s’inscrire dans des associations, des clubs de sport, des activités de bénévolat… afin d’intégrer les codes locaux, différents de ceux de la France malgré la proximité linguistique. Il reste d’ailleurs utile d’apprendre, et d’utiliser, quelques mots ou expressions québécois, ne serait-ce que pour se faire mieux comprendre qu’avec son « Français de France ».

Repenser son rapport à l’argent

Négocier un salaire, un achat, la rentabilité d’un investissement… autant de sujets relativement tabous en France, mais pas au Québec. Parler argent n’est pas mal vu, demander à ses collègues le montant de leur salaire (pour négocier le sien) paraît naturel.

Bon à savoir également : si le logement à Montréal reste nettement plus abordable qu’à Paris, les prix ont malgré tout fortement augmenté au Québec (+9% en un an)3, et la vie quotidienne s’avère globalement plus chère qu’en France… alors que les salaires ne suivent pas toujours.

Le salaire minimum brut horaire canadien (10,77 euros) demeure ainsi inférieur à celui pratiqué par la France (11,65 euros). Mais, encore une fois, la progression professionnelle peut arriver plus vite. Raison de plus pour négocier sans complexes !

Sources :
1 Consulat des Français à l’étranger janvier 2024
2 Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec – février 2024
3 Source Rentals.ca et Urbanation, mars 2024


Pour se renseigner, échanger, se préparer : La maison de l’expatriation à Paris, ouverte à tous jusqu’au 20 juillet 2024

Situé au 16 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne à Paris (9ème) ce lieu ouvert à tous et gratuit permettra de s’informer et d’échanger, grâce à un ensemble de tables rondes et de conférences autour de thèmes tels que la santé, la retraite ou la scolarité à l’étranger, et de la mobilité internationale en général. Des événements seront également organisés autour de destinations spécifiques comme le Canada.

« Notre but est de proposer, en un seul lieu, le maximum d’éléments permettant de bien préparer son expatriation, précise Hervé Heyraud, fondateur de lepetitjournal.com.. Un nombre croissant de Français se montrent tentés par ce type de projet, mais veulent minutieusement le préparer. Notre rôle, en tant que porte-parole de cette communauté des Français vivant à l’international, consiste à les informer et à les orienter, pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté ».

La rédaction

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