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Olivier de Préville, un Serial entrepreneur autodidacte

Olivier de Préville se définit volontiers comme un « serial entrepreneur autodidacte ». Avec une passion, un engagement, la « chasse de têtes » de profils « Middle » et « Top management ». Avant de démarrer dans l’univers de la chasse de têtes il y a 30 ans, Olivier de Préville a été ingénieur commercial chez Minolta de 1989 à 1993, en vente de photocopieurs où il a appris la vente. Après une période de janvier 1993 à 1996 en qualité de manager de Nicholson International (où il apprend le métier de chasseurs de têtes), il devient Président fondateur en 1996 de OP SEARCH, activité de chasse de têtes de profils cadres dirigeants qu’il poursuit jusqu’à ce jour. Il a à son actif le recrutement de nombreux dirigeants de grands Groupes (CAC, SBF…).

En 2016, Olivier de Préville décide de disrupter le marché du recrutement en créant Headhunting Factory, le premier cabinet de chasse œuvrant sur le recrutement de postes très pénuriques et/ou techniques, et ce…sans minimum de salaire ! Le marché français et européens souffrant de pénurie de candidats, la demande explose et l’entreprise croît en 8 ans de 30 à 200 salariés.

L’entreprise fera cette année, pour la deuxième fois consécutive, partie du classement des Échos “Les Champions de la Croissance”. Par ailleurs, Olivier de Préville a eu un début de carrière militaire de commando parachutiste. Il est également diplomate, ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte auprès de la République du Niger.

GPO Magazine : Pouvez-vous nous présenter Headhunting Factory ?

Olivier de Préville : Il y a presque 30 ans, j’ai démarré la chasse de têtes en créant d’abord OP SEARCH en 1996, qui correspondait à une activité de chasse de têtes de profils cadres dirigeants. Avec l’arrivée des réseaux sociaux, notamment LinkedIn, notre profession a pris une orientation différente. En effet, les entreprises se sont tournées vers les réseaux sociaux, pensant trouver le candidat idéal. Je me suis alors aperçu très rapidement que de nombreux talents échappaient aux radars des réseaux sociaux professionnels et que la chasse de têtes resterait la meilleure façon de trouver les perles rares les plus discrètes. C’est ce que l’on appelle « le marché caché » des salariés qui ne sont pas à l’écoute d’opportunités, et qu’aucun cabinet ne sait identifier et contacter directement sur leur portable sans passer par les réseaux sociaux.

En outre, ces dernières années, particulièrement depuis la crise sanitaire du Covid, il y a eu un accroissement des tensions sur le marché de l’emploi, et près de 4 TPE/PME sur 5 se sont retrouvées confrontées à des difficultés de recrutement. Les tensions sur le marché de l’emploi touchent de nombreux secteurs, et spécifiquement les postes dits pénuriques (industrie, restauration, médical, …). Face à cette réalité, j’ai décidé de créer Headhunting Factory en 2016, tout en conservant OP SEARCH sur les postes de dirigeants.

GPO Magazine : Qu’est-ce que vous appelez « le marché caché » ou « invisible » ?

Olivier de Préville : Le marché visible est le marché constitué des candidats ouverts au changement, ayant un CV à jour et étant présents et actifs sur les réseaux sociaux ou répondant aux annonces. Ce marché correspond à 25% des salariés. Il y a donc 75% des salariés qui passent au travers des mails et ne sont approchés par personne et non identifiable si l’on est un simple cabinet de recrutement habitué à aller sur LinkedIn ou autres jobboards. Actuellement, les cabinets de recrutement classiques sont impuissants car ils adressent le marché visible et attendent que les candidats répondent sur les canaux « habituels » (jobboards, réseaux sociaux, base de données de CV…). Chez Headhunting Factory, nous sommes les seuls en Europe à chasser exclusivement les 75% du marché caché. Dans notre jargon d’ailleurs, on appelle les candidats du marché caché des gens qui « hibernent ». Ils sont hors marché, la plupart du temps en poste et ont en quelque sorte mis de œillères sur le monde extérieur (ils ne sont pas sur LinkedIn, ne répondent pas à des annonces…).

C’est là où nous intervenons car nous sommes convaincus que les candidats pénuriques n’existent pas. Il faut simplement aller les chercher, les identifier là où ils sont.

GPO Magazine : Quelle est la méthodologie utilisée par votre entreprise ?

Olivier de Préville : Nous utilisons une méthodologie très pointue afin de cibler en profondeur le marché et dénicher les profils cachés. Nous menons des investigations poussées afin d’approcher un candidat. Nous identifions d’abord les entreprises ciblées et redessinons leurs organigrammes, nous identifions les identités dissimulées derrière les fonctions et in fine, nous établissons le dialogue avec les candidats afin d’appréhender leurs motivations potentielles ou leurs insatisfactions afin de les diriger vers les opportunités correspondantes.

Ce savoir-faire permet aux entreprises d’embaucher des talents qualifiés et motivés, résolvant ainsi leurs problématiques de postes vacants sur les métiers en tension. Il n’existe pas de formation reconnue pour exercer la profession de chasseur de têtes. Nous avons donc une école de formation en interne afin d’apprendre notamment comment effectuer des investigations. En interne, chez Headhunting Factory, nous avons d’ailleurs recruté d’anciens journalistes d’investigation, ou du monde de l’intelligence économique. Il faut que nos collaborateurs aiment le côté ludique de notre profession, s’agissant d’une enquête à mener. En effet, à partir de quelques indices, vous devez remonter l’information. Il faut donc des profils ayant un esprit de débrouillardise et une certaine curiosité.

GPO Magazine : En quoi, la « chasse de têtes » est vraiment essentielle aujourd’hui ?

Olivier de Préville : La chasse de tête est essentielle compte tenu des tensions existantes sur le marché de l’emploi. Les industriels manquent de techniciens de maintenance, mais également d’infirmières, de comptables, de chargés de clientèle… Mais ont également du mal à recruter dans des secteurs comme le BTP, la production industrielle, le commerce de détail ou encore les services aux entreprises. Il faut donc aller chercher les candidats. Nous sommes les seuls chasseurs de tête à pouvoir le faire en Europe. Et nous sommes d’ailleurs passés de 30 salariés à 200 salariés en 8 ans. L’accès aux réseaux sociaux ou autres jobboards est interdit chez nous, seule la vraie chasse dite « à l’ancienne » est pratiquée, et c’est la seule qui fonctionne sur les postes pénuriques.

GPO Magazine : Comment voyez-vous l’avenir de Headhunting Factory dans quelques années ?

Olivier de Préville : Il y a un an, nous avons fait rentrer un fonds d’investissement qui va nous accompagner dans notre croissance à la fois en France et à l’international. Actuellement, nous avons un effectif de 200 collaborateurs et ambitionnons de devenir 350 en 2026.

Chiffres clés 2023 de HEADHUNTING FACTORY 

  • 200 collaborateurs
  • Bureaux en France, Lisbonne, Montréal, Île Maurice et prochainement Dubaï 

Linda Ducret

Linda Ducret a une double formation : littéraire (hypokhâgne, licence de philosophie) et juridique (maîtrise de droit des affaires, DESS de Contrats Internationaux). En 1987, elle devient avocate et crée son cabinet en 1990. Elle exerce pendant 15 ans dans différents domaines du droit (droit des affaires, droit pénal, droit de la famille…). Depuis 2005, elle est journaliste avec comme terrains de prédilections : les dossiers stratégie du dirigeant, propriété intellectuelle, nouvelles technologies, Incentive...Mais également les visions et les portraits d’entrepreneurs. Écrire est l’une de ses passions. En 2009, elle publie un roman policier Taxi sous influence, finaliste du Prix du Premier roman en ligne. Elle a publié un recueil de nouvelles : Le Ruban Noir ainsi qu’un polar : L’inconnue du Quai Henri IV.

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