Mobilité douce en entreprise : analyse des enjeux

Alors que les politiques publiques peinent à maintenir un cap clair sur les mobilités douces, les entreprises peuvent agir de façon très concrète. En facilitant l’usage et l’adoption du vélo, elles répondent à une attente forte des salariés : se déplacer de manière plus économique, plus écologique, plus agréable et souvent plus rapide en zone urbaine.

Ces initiatives constituent un moyen direct d’améliorer la qualité de vie au travail, de renforcer le lien avec les collaborateurs, et de construire une culture d’entreprise engagée qui facilite le recrutement et la fidélisation des talents. Elles participent également à la valorisation concrète de la politique RSE des entreprises.

Clément Schmitt, cofondateur de CycloCare, partage son expertise terrain et témoigne des évolutions et défis auxquels les entreprises font face.

La mobilité douce ne se limite plus à une simple tendance : elle constitue une solution concrète face à de nombreux défis contemporains. Dans un contexte où les entreprises doivent composer avec des enjeux économiques, sociaux et environnementaux, la question des déplacements des salariés s’impose comme un axe stratégique.

Au-delà des considérations individuelles, la mobilité douce devient un véritable levier d’attractivité, de performance et de fidélisation des talents : aujourd’hui, ce sont 67% des salariés qui souhaitent que leur employeur joue un rôle dans le développement des nouvelles mobilités (1).

Une convergence d’enjeux pour les entreprises et la société

Les entreprises doivent répondre à plusieurs impératifs, notamment la réduction de leur empreinte carbone et l’amélioration de la qualité de vie au travail. La mobilité est un domaine clé où ces préoccupations se croisent. La congestion urbaine, les coûts des déplacements, l’empreinte écologique des trajets quotidiens et l’accessibilité limitée des transports en commun dans certaines zones sont autant de défis sur lesquels les entreprises peuvent agir concrètement.

Parallèlement, les salariés recherchent des alternatives pour limiter leur stress, améliorer leur bien-être et équilibrer plus harmonieusement vie professionnelle et personnelle. L’essor du télétravail a renforcé cette aspiration à une mobilité plus souple et moins stressante, remettant en question le temps passé dans les transports.

La mobilité douce : une solution adaptée aux défis actuels

Dans ce contexte, les solutions de mobilité douce, et en particulier le vélo, apparaissent comme une réponse pertinente. Elles permettent non seulement de réduire l’empreinte carbone de l’entreprise, mais aussi d’améliorer la qualité de vie des salariés, jouant ainsi un rôle clé dans leur fidélisation.

Parmi les initiatives les plus courantes en matière de mobilité douce et partagée, on retrouve :

• Le covoiturage
• La mise à disposition d’une flotte de véhicules électriques
• La formation à l’éco-conduite pour les véhicules thermiques
• La mise en place de service vélos sur site (entretien)
• L’offre de vélos de fonction aux collaborateurs

Lorsque l’aménagement urbain s’y prête, le vélotaf (trajets domicile-travail à vélo) constitue une solution idéale à bien des égards. En favorisant l’usage du vélo, l’entreprise contribue à décongestionner les villes, à réduire son impact environnemental et à proposer à ses employés une alternative flexible et bénéfique pour leur santé.

Toutefois, pour garantir l’efficacité de cette démarche, il est essentiel d’accompagner les salariés en mettant en place des infrastructures adaptées (abris sécurisés, parkings dédiés) et des dispositifs d’accompagnement (formations à la conduite responsable, ateliers d’entretien des vélos). Cela permet d’assurer la sécurité des cyclistes et de favoriser une cohabitation harmonieuse avec les autres usagers de la route.

Des bénéfices tangibles pour les entreprises et les salariés

Encourager la mobilité douce en entreprise présente de nombreux avantages. D’un point de vue stratégique, cela renforce l’image de marque de l’entreprise, particulièrement dans un contexte où la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est devenue un facteur clé de différenciation. De plus, ces initiatives permettent de réduire les coûts liés aux déplacements grâce au Forfait Mobilité Durable, qui offre des exonérations de cotisations sociales sur certains modes de transport alternatifs.

À long terme, la promotion du vélo et des autres formes de mobilité douce contribue également à diminuer l’absentéisme en améliorant la santé des salariés. De leur côté, ces derniers bénéficient d’un meilleur confort quotidien : moins de stress lié aux transports, meilleure condition physique et gain de temps grâce à l’évitement des embouteillages et des aléas des transports en commun.

« Nous avons mis en place un programme de vélos de fonction et les effets ont été immédiats. Nos collaborateurs qui ont opté pour le vélo témoignent d’un bien-être accru et d’une motivation renforcée. Au-delà des bénéfices environnementaux, nous avons constaté un impact positif sur la productivité et l’engagement des équipes. C’est une initiative qui répond à une attente forte des salariés tout en alignant notre entreprise sur une démarche durable« , explique Valérie Carlet, Chargée de projets RSE chez LCL.

« Adopter le vélo pour aller au travail a été un véritable changement pour moi. Avant, je subissais les retards et la surcharge des transports en commun. Désormais, je gagne du temps et je commence ma journée en meilleure forme. C’est aussi une satisfaction personnelle de contribuer à la réduction de l’empreinte carbone. L’initiative de mon entreprise a été un signal fort : elle montre qu’elle se soucie de notre bien-être et de son impact environnemental« , témoigne un utilisateur.

En intégrant la mobilité douce dans leur politique interne, les entreprises s’inscrivent dans une dynamique de transformation durable, bénéfique pour toutes les parties prenantes. Cette démarche, bien pensée et accompagnée de mesures adaptées, représente une opportunité stratégique et humaine à ne pas négliger.

Par Clément Schmitt, Cofondateur et CEO de CycloCare

(1) Observatoire du Cycle 2022