Les salariés français, prudents, préfèrent évoluer dans leur entreprise plutôt que de gagner plus d’argent
En cette fin d’année mouvementée, comment le contexte politico-économique affecte-t-il les salariés ? Comment se projettent-ils par rapport à leur entreprise, qu’attendent-ils d’elle ? Telles sont quelques-unes des questions que Review Jobs by Custplace a posées à 510 salariés, entre le 26 et le 29 novembre 2024.
Bilan : les salariés redoutent que leurs conditions de travail se durcissent à l’avenir, mais se projettent dans leur entreprise. Ils attendent d’elle, plus encore qu’un meilleur salaire, de se voir confier des tâches plus stimulantes et variées, et de pouvoir évoluer.
Les principaux enseignements de ce sondage :
Le contexte actuel : des perceptions différentes selon le niveau hiérarchique
Les salariés français manifestent, dans l’ensemble, un certain recul par rapport au contexte socio-politico- économique actuel : réalistes, mais pas catastrophistes, ils sont 27% à considérer que, si leur emploi n’est pas menacé, leurs conditions de travail devraient se durcir dans les mois à venir. 24%, de leur côté, affirment craindre pour leur emploi.
Mais derrière cette moyenne, apparaissent de fortes différences selon le type de poste occupé dans l’entreprise. Ainsi, 35% des techniciens et ouvriers craignent pour leur emploi, contre seulement 24% des cadres.
Une envie majoritaire de rester dans la même entreprise, à condition d’y évoluer
En revanche, tous les salariés se retrouvent lorsqu’il s’agit d’évaluer les relations avec leur hiérarchie : 41 % les jugent satisfaisantes ou excellentes, ce qui explique que 34% des répondants affirment vouloir, dans les deux ou trois ans à venir, rester dans leur entreprise, à condition d’y évoluer.
Cette envie d’évoluer, bien que moins marquée chez les employés et ouvriers, (21% expriment ce souhait) se retrouve dans toutes les tranches d’âge, et plus encore chez les seniors : 41% des plus de 51 ans expriment ce souhait d’évolution.
La variété des tâches, plus importante que l’augmentation de salaire
Est-ce une conséquence du contexte actuel ? En tout cas, les salariés, qui habituellement placent le salaire en tête de leurs revendications, expriment aujourd’hui une autre attente prioritaire : se voir confier des tâches plus variées et plus stimulantes que celles qu’ils effectuent au quotidien. Cette proposition recueille 57% des suffrages, et même 59% chez les employés, ouvriers et techniciens.
Le fait d’obtenir un meilleur salaire reste malgré tout important pour 54% des salariés, et pour 60% des moins de 35 ans. En troisième marche du podium des attentes se trouve la possibilité d’évoluer, de suivre des formations, attendue par 46% des répondants, et 36% des cadres.
Quant au désir d’obtenir une plus grande liberté dans l’organisation de son travail, il ne se classe que quatrième au rang des priorités des salariés, quelle que soit leur tranche d’âge et leur niveau hiérarchique.
Les salariés désimpliqués ou irréalistes : une vision dépassée de la réalité
“ Cette étude bat en brèche bon nombre d’idées reçues sur les salariés et leur rapport à leur entreprise, note Nicolas Marette, fondateur de Review Jobs. Les salariés, globalement en bons termes avec leur hiérarchie, se projettent dans leur entreprise. Ils souhaitent s’y investir et progresser, et attendent qu’elle leur en donne les moyens. On est assez loin des caricatures de collaborateurs désimpliqués, ou manifestant des exigences démesurées. Ils manifestent, au contraire, une envie de faire croître leurs compétences et de prendre en main leur évolution professionnelle ”.
En revanche, les traditionnels événements d’entreprise de fin d’année, souvent considérés comme de forts leviers d’engagement des collaborateurs, ne semblent guère faire recette : 58% des salariés s’y rendront sans problème, mais pourraient s’en passer, et 18% se forceront à y aller… ou trouveront une excuse pour sécher !