Les retards de paiement, talon d’Achille des entreprises

À l’occasion de la journée des petites et moyennes entreprises du 27 juin 2025, GoCardless, fintech spécialisée dans le paiement, alerte sur les difficultés rencontrées par ces structures indispensables à la croissance économique, l’emploi et l’innovation. En France, les TPE et PME représentent 99,9 % des entreprises, génèrent 42 % de la valeur ajoutée et contribuent à 34 % du chiffre d’affaires national (1).

Et pourtant, leur fragilité reste criante face à un fléau tenace : les retards de paiement. En 2024, le délai moyen de règlement interentreprises atteint 51 jours, contre 48,2 jours en 2023 (2). Ces retards – souvent systématiques – expliquent à date 25 % des défaillances d’entreprises (3).

Les retards de paiement : un triple fardeau pour les PME

Les retards de paiement ont des conséquences directes sur la santé financière des TPE/PME. En premier lieu, ils exercent une pression constante sur la trésorerie des organisations les empêchant d’investir ou tout simplement de s’acquitter de leurs propres charges. Dans un contexte où les marges sont déjà sous tension, ce manque de liquidités menace directement la pérennité de nombreuses de ces TPE/PME.

Au-delà de cette pression financière, les retards engendrent également des coûts cachés. Pour pallier les décalages et insuffisances de trésorerie, les TPE/PME peuvent avoir recours à des solutions coûteuses de financement court terme.

À cela s’ajoute une charge administrative non négligeable : selon une étude récente, 41 % des dirigeants de TPE/PME consacrent chaque semaine du temps à la gestion manuelle des factures (4). Un temps perdu inutile, obstacle à la croissance.

Enfin, la répétition de ces retards mine durablement la rentabilité et la compétitivité des organisations. Selon la Banque de France, le simple fait de subir des retards de paiement accroît de 25 % leur probabilité de défaillance, ce risque grimpe à 40 % dès lors que les retards excèdent un mois (5). Un engrenage qui empêche les TPE/PME de se projeter, d’investir, ou de recruter.

Reprendre le contrôle sur sa trésorerie, dès maintenant

Face à ce constat, les TPE/PME doivent adopter une posture proactive pour restaurer la maîtrise de leur trésorerie.

Et plusieurs leviers concrets peuvent être activés. Tout d’abord, il est important d’établir des conditions de paiement claires dès la contractualisation, avec des échéances fermes, des acomptes systématiques et des pénalités explicites en cas de retard. La synchronisation entre facturation et paiement constitue un autre levier à considérer.

La généralisation prochaine de la facturation électronique en 2026-2027 offre en effet un contexte idéal pour automatiser ces processus. On estime que les TPE/PME européennes pourraient économiser jusqu’à 13500 euros par an en digitalisant leurs processus de facturation (4), économie à laquelle s’ajoutent celles possibles au titre de l’automatisation de leurs paiements.

D’autres PME indiquent que la combinaison de la facturation électronique et de l’automatisation des paiements leur permet d’économiser quatre à cinq jours de travail administratif par mois. Elles peuvent ainsi réduire leurs coûts administratifs et améliorer leurs marges (6).

Les paiements bancaires automatisés, en particulier les prélèvements automatiques, constituent à cet égard une solution particulièrement efficace. En permettant le recouvrement direct à la date d’échéance prévue sans attendre que le payeur agisse, ils permettent aux entreprises de reprendre le contrôle sur le moment et la manière dont elles sont payées, et de garantir des flux de trésorerie plus réguliers.

L’essor de nouveaux moyens de paiement comme ceux basés sur l’open banking, qui permet des paiements instantanés – comme les cartes bancaires mais sans les frais élevés des cartes -, est une autre piste à explorer car ils offrent la possibilité de transférer de l’argent directement d’un compte bancaire à un autre.

Enfin, l’adoption d’une approche incitative peut modifier les comportements clients. Des remises conditionnées à un règlement anticipé, même modestes, permettent d’accélérer les flux sans entrer dans un rapport de force.

« Réduire les retards de paiement n’est pas un simple geste de bonne gestion : c’est un levier stratégique. Et dans un contexte économique incertain, c’est une nécessité pour préserver les marges, libérer de la trésorerie, et protéger un tissu entrepreneurial qui soutient des millions d’emplois. Je suis convaincue que la modernisation des infrastructures de paiement peut aider les entreprises à passer d’une logique réactive à une approche proactive, afin qu’elles puissent retrouver le contrôle sur leurs encaissements et leur croissance », indique Borja Valiente, VP of Sales and General Manager, EMEA chez GoCardless.


Sources

(1) Insee, 2022 – Statistiques sur les PME, microentreprises, valeur ajoutée et emploi

(2) Coface, 2024 – Baromètre des retards de paiement

(3) Banque de France, 2024 – Étude sur les causes de défaillances

(4) Étude Sage – Digitalisation des factures, juin 2024

(5) Banque de France, 2022 – Retards de paiement et probabilité de défaillance

(6) Cas client GoCardless

 

 

La rédaction

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