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Le Motion Design, pour rendre la Compliance ludique

Pas facile de communiquer sur les enjeux de la compliance en entreprise. Il s’agit pourtant d’enjeux vitaux sur lesquels les collaborateurs doivent être sensibilisés. Comment communiquer sur ces enjeux sans tomber dans une communication rébarbative ? Il semble que le motion design devient l’outil préféré des « compliance officers » qui s’appuient de plus en plus sur cet outil simple, efficace et ludique.

La compliance. Derrière ce terme anglicisant que l’on pourrait grossièrement traduire par « conformité », se cache une activité aussi méconnue qu’essentielle : celle d’assurer que l’entreprise respecte l’ensemble des normes auxquelles son activité est soumise, qu’il s’agisse des normes juridiques, éthiques ou environnementales. Née dans le secteur financier et assurantiel, cette fonction est sortie de l’ombre suite aux crises de 2008 et au renforcement des normes qui s’en est suivi.

Avec la loi Sapin 2, destinée à juguler les conflits d’intérêt et la corruption, puis la montée en puissance des sujets environnementaux, sociétaux et éthiques, la compliance concerne dorénavant toutes les grandes entreprises et, par ricochet, la plupart des secteurs et des entreprises. Dans une société de plus en plus normée et judiciarisée, entre les lois nationales type Sapin 2, les normes européennes type RGPD, les normes particulières à certaines professions, le « millefeuille » normatif est devenu si épais et complexe qu’il a contraint les entreprises à créer de nouveaux services affectés à la compliance. De plus en plus nombreux, et obligatoires dans les très grandes entreprises, les « compliance officers » occupent une fonction stratégique : au-delà de sa seule sécurité juridique, ce sont eux qui garantissent la responsabilité de l’entreprise, voire celle de ses partenaires.

Un sujet rébarbatif et un manque d’outils

Comme les services achats, les services compliance peuvent influer sur les partenaires de l’entreprise, dans des situations de sous-traitance ou en cas de rachats…Ils doivent aussi – c’est une obligation légale imposée aux entreprises par cette même loi Sapin 2 – faire appliquer les normes et les bonnes pratiques. Qui dit appliquer dit d’abord informer l’ensemble des collaborateurs sans exception.

C’est précisément ici que se situe la difficulté de l’exercice quotidien de ces hommes et femmes de l’ombre. Toute indispensable et stratégique qu’elle soit devenue, leur tâche s’avère compliquée et ingrate. Qu’ils soient compliance officers, responsables juridiques, éthiques, dircoms ou parfois responsables de la sécurité, ces responsables conformité manquent cruellement d’outils pour communiquer sur un sujet qui, reconnaissons-le, peut s’avérer sacrément barbant !

On peut toujours expliquer les contraintes et les normes dans un courrier, dans un mail, une newsletter ou, pire encore, dans un livret écrit long et fastidieux. Je dis « pire encore » parce que personne ne prendra le temps et la peine de lire tout ça !

Ils sont cependant de plus en plus nombreux à découvrir l’intérêt de la vidéo animée, ou motion design.

Le motion design, un outil engageant de mise en situation

Son succès peut s’explique par le fait que la vidéo d’animation permet de délivrer de nombreux messages en peu de temps, de manière claire, rapide, rassurante, accessible. D’apparence ludique, elle est fortement impactante et s’adapte à tous les sujets avec une grande liberté créative. Elle peut être produite rapidement et c’est le format qui crée le plus d’engagement auprès des collaborateurs.

Dans le cas de sujets plutôt rébarbatifs, comme ici la compliance, la vidéo d’animation va permettre d’ « immerger » le collaborateur dans le propos en créant des situations concrètes dans lesquelles il pourrait se retrouver. À chaque fois, en fonction de l’entreprise, de son secteur d’activité, de ses besoins, on peut créer des scénarii sur mesure. Mis en situation, le collaborateur/spectateur peut se projeter et comprendre le message devenu simple, concret et digeste.

Comme toujours avec le motion design, les vidéos doivent être courtes- une minute ou une minute trente, deux au maximum – pour ne pas empiéter sur le temps disponible du salarié. Le mieux est de décliner les vidéos en thématiques. Par exemple, « Qu’est-ce que la corruption ? », qui met par exemple en scène un salarié en train de corrompre un fournisseur sans en avoir conscience. « Si un collaborateur offre des places pour un match de foot à un fournisseur, c’est grave ? » ; « C’est quoi, le code de conduite de l’entreprise ? » ; « Qu’est-ce que le RGPD ? » ; « C’est quoi l’accessibilité numérique ? » ; « Je fais quoi si je suis témoin d’une situation de corruption ? » : les sujets ne manquent pas.

Reste à trouver un canal et un agenda de diffusion des vidéos. Idéalement, on peut mettre en place une régularité, un rendez-vous hebdomadaire sur 1 ou 2 mois « La minute compliance ». On peut imaginer des formats hybrides alliant diffusion vidéos+ réunions de groupe pour échange d’expériences…

En d’autres temps, en cas de crise, pour la communication interne ou les services achats, la vidéo d’animation a déjà démontré sa redoutable efficacité. Pour la communication compliance, le motion design que certaines entreprises expérimentent déjà avec succès démontre encore une fois que c’est un outil innovant sur lequel on peut miser pour changer la donne.

Par Rémy Koné, CEO de l’agence GORILLE, spécialiste du motion design 2D/3D

La rédaction

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