La santé numérique des entreprises européennes

En 2024, un cinquième (20 %) des entreprises françaises étaient en bonne santé numérique, tandis que près d’un tiers (32 %) affichaient une santé moyenne et près de la moitié (48 %) une santé médiocre. C’est ce qu’indique une étude que Zoho Corporation, une entreprise technologique internationale de premier plan, a consacrée à la santé numérique des sociétés européennes.

Dans le cadre de cette enquête, les entreprises interrogées ont été évaluées en fonction des pratiques adoptées en matière de transformation numérique. En France, les grandes entreprises ont tendance à être légèrement plus performantes quant à leur santé numérique, un peu plus d’un cinquième d’entre elles (21 %) étant considérées en « bonne santé ». De même, 20 % des entreprises de taille moyenne obtiennent une bonne note, contre seulement 18 % des petites structures.

En revanche, les entreprises actives en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne obtiennent de meilleurs résultats : 33 %, 28 % et 27 % des entreprises interrogées y sont respectivement jugées en bonne santé numérique. Les Pays-Bas affichent pour leur part des résultats similaires à la France (19 % des entreprises en bonne santé numérique).

Par rapport à l’année précédente, les résultats sont en progrès pour la plupart des indicateurs de santé numérique et ce, sur tous les marchés.

L’IA joue un rôle croissant au sein des entreprises françaises

Selon les résultats de cette étude, les entreprises françaises en bonne santé numérique sont davantage susceptibles de considérer l’intelligence artificielle (IA) comme un outil essentiel et d’en récolter les fruits (44 %), que les entreprises dont la santé numérique est moyenne (21 %) ou médiocre (7 %).

En fait, 46 % des entreprises considèrent que l’IA joue un rôle très important dans leur activité et prévoient d’investir massivement dans cette technologie.

Évolution de la transformation numérique — Des améliorations, mais il reste encore du travail

Plus d’un tiers (36 %) des entreprises françaises interrogées déclarent conduire au moins la moitié de leurs activités en s’appuyant sur des outils numériques, un chiffre similaire à celui de l’année 2023 (39 %). Les entreprises qui gèrent la majorité de leur activité à l’aide d’outils numériques sont donc en hausse par rapport à l’année dernière (30 %), 18 % des entreprises françaises déclarant utiliser des outils numériques pour gérer moins de la moitié de leur activité, contre 23 % en 2023.

Il est à noter que les responsables français qui affirment que leur entreprise est à 100 % numérisée (11 %) sont environ deux fois plus nombreuses que celles qui indiquent entamer leur transformation numérique (6 %).

Il est nettement plus probable que les entreprises en bonne santé numérique soient à 100 % numérisées par rapport à leurs homologues dont la santé est « moyenne » ou « médiocre » (respectivement 25 %, 10 % et 6 %), ce qui démontre l’impact positif de la transformation numérique sur l’activité.

Près de la moitié (49 %) des entreprises françaises à la pointe de la transformation numérique ont déclaré utiliser deux à trois plateformes cloud, 45 % une à cinq applications, et 31%, soit un peu moins d’un tiers, 6 à 10 applications. Seulement 8 % des personnes interrogées en France n’utilisent aucune plateforme cloud, et seulement 7 % aucune application dématérialisée.

Par rapport à 2023, l’utilisation des plateformes cloud est en hausse au sein des entreprises françaises dont la santé numérique est médiocre : en effet, seulement 15 % n’utilisent aucune plateforme cloud contre 18 % en 2023. En revanche, seulement 1 % des entreprises en santé numérique moyenne et 2 % en bonne santé numérique n’utilisent aucune plateforme cloud.

De même, le pourcentage d’entreprises en mauvaise santé numérique qui n’utilisent aucune application dématérialisée (11 %) est beaucoup plus élevé que celles dont la santé numérique est moyenne (3 %) ou bonne (5 %).

Près de 9 entreprises sur 10 (88 %) rencontrent des problèmes dans leur parcours de transformation numérique. Les problèmes les plus fréquents sont les suivants : le recours à une aide ou à des ressources extérieures pour améliorer l’interopérabilité de leurs outils numériques (32 %) ; une infrastructure dont la gestion est devenue très compliquée (28 %) ; et l’adoption par les employés (26 %).

Avantages et prise de décisions numériques

Pour les leaders de la transformation numérique interrogés dans l’Hexagone, les principaux avantages de la numérisation sont les mêmes qu’en 2023, même s’ils sont jugés « importants » par un plus grand nombre de personnes en 2024 : amélioration de l’expérience client (40 % contre 36 % en 2023), efficacité (38 % contre 30 % en 2023) et automatisation (33 % contre 30 % en 2023), trois facteurs dont le rôle est actuellement déterminant pour la compétitivité et le succès des entreprises.

S’agissant de l’évaluation des applications cloud qu’elles sont susceptibles de mettre en œuvre, environ deux cinquièmes (39 %) des entreprises considèrent le rapport prix/coût comme l’un des critères les plus importants, devant l’intégration à d’autres applications numériques déjà utilisées (35 %), la façon dont elles s’imbriquent dans leur stratégie et leur infrastructure numériques globales (32 %), les économies réalisées après leur mise en œuvre (29 %) et, ex aequo à 26 %, la manière dont ces applications leur permettent de mieux servir les clients, ainsi que la facilité de prise en main et l’expérience utilisateur.

« Il apparaît clairement que les entreprises françaises ont encore un long chemin à parcourir pour numériser leur activité. Toutefois, il est encourageant de voir que des progrès ont été réalisés alors que nous débutons 2025, analyse Sridhar Iyengar, Directeur Général de Zoho Europe. Les avantages sont clairement compris, mais les entreprises et les fournisseurs de solutions numériques doivent encore accomplir beaucoup d’efforts en matière d’éducation et de formation pour aider les entreprises à relever les défis et à réaliser le plein potentiel des investissements qu’elles consacrent à la numérisation. Une bonne santé numérique est une base essentielle pour rentabiliser les investissements dans les outils et les technologies numériques  ».

« Les entreprises doivent davantage réfléchir à la création de partenariats à long terme avec les bons fournisseurs pour accompagner leur transformation numérique, ajoute Sridhar Iyengar. Nous conseillons aux entreprises françaises d’adopter une approche stratégique où l’alignement des outils, la consolidation des plateformes et le respect étroit des objectifs métier sont essentiels pour éviter certains des écueils soulevés dans l’étude, ainsi que pour améliorer leur santé numérique. L’alignement culturel doit également être sérieusement pris en compte. Pour mener à bien la transformation numérique, il est essentiel que les fournisseurs adoptent une vision à long terme des relations établies avec leurs clients et les aident à mettre correctement les outils en œuvre, à éduquer les utilisateurs, à favoriser l’adoption et à réaliser un retour sur investissement élevé. La transformation numérique est un long voyage où les utilisateurs d’outils numériques doivent comprendre qu’il ne suffit pas d’appuyer sur une touche pour en tirer des avantages immédiats et durables ».


Méthodologie et notes

Dans le cadre de cette étude, les grandes entreprises comptent plus de 1 000 employés, les moyennes entreprises de 250 à 999 employés, et les petites entreprises de 25 à 249 employés.

Censuswide a interrogé 1 503 décideurs senior spécialisés dans la transformation numérique appartenant à des entreprises de plus de 25 employés en Allemagne, en Espagne, en France, au Royaume-Uni, et aux Pays-Bas entre le 31 octobre et le 12 novembre 2024. Pour la France, l’échantillon se composait de 300 décideurs seniors répartis équitablement entre les trois catégories d’entreprise.

Un système de notation a été développé pour mettre en évidence les meilleurs résultats et processus informatiques en vue de classer les entreprises en trois catégories : « bonne santé numérique », « santé numérique moyenne » et « santé numérique médiocre ». Les domaines évalués sont les suivants : l’innovation, les problèmes techniques, la stabilité de la plateforme et la gestion IT. Plus la note est élevée, plus l’entreprise est performante dans ces domaines. Les scores ont ensuite été agrégés et classés pour permettre de comparer les répondants ayant obtenu les meilleurs scores à ceux qui ont obtenu les moins bons en vue d’identifier les domaines susceptibles d’être à l’origine de ce niveau d’excellence, ainsi que leurs points communs.

Autres enseignements

Avant d’être tout à fait prêtes, les entreprises qui adoptent des applications numériques rencontrent encore de nombreux problèmes. En 2024, les problèmes les plus courants sont les suivants :

  • Il n’est pas facile d’incorporer les données issues des applications numériques dans nos données globales pour obtenir une image complète de notre entreprise (31 %) ;
  • Nous avons dû investir pour obtenir l’aide d’un grand nombre de spécialistes afin d’utiliser des applications digitales de façon optimale (30 %) ;
  • Le prix des applications numériques choisies est nettement trop élevé pour que nous puissions continuer à les utiliser à long terme (26 %) ;
  • Les applications numériques ne nous conviennent plus, car nous avions une vision à court terme (24 %) ;
  • L’adoption des applications numériques a été médiocre ou incohérente dans l’ensemble de l’entreprise (24 %).

La réussite des initiatives de transformation numérique diffère entre les services des entreprises. Ainsi, les équipes Marketing et Finances ont adopté les nouvelles technologies avec succès et sans résistance (39 %), suivies par les Ventes et les RH (36 %), l’Assistance client et les Opérations (35 %), le Juridique (28 %) et l’Expérience client (23 %).

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La rédaction

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