La confiance des PME-ETI reprend des couleurs en juin !
Grant Thornton, groupe d’audit et de conseil, présente ce jour les résultats de son Baromètre des PME-ETI. Cette étude a été réalisée du 28 mai au 18 juin 2025, auprès de 222 dirigeants d’entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 20 millions d’euros, par l’Institut Opinionway, en partenariat avec le magazine Challenges.
L’optimisme des dirigeants pour leur activité recule, mais reste élevé
Après une hausse continue depuis le début de l’année 2025, la confiance des dirigeants de PME et d’ETI françaises concernant l’activité de leur entreprise marque une nouvelle inflexion pour la 2ème fois consécutive. Avec 83% de dirigeants confiants (-3% vs mai), l’indicateur se stabilise au-dessus du seuil des 80% depuis janvier.
Cette confiance reste néanmoins prudente : seuls 13% se déclarent « très confiants » (+3% vs. mai) et la part des patrons « assez inquiets » progresse de 5 points pour atteindre 17%. La majorité adopte toujours une position plus mesurée, 70% des patrons de PME-ETI s’estimant « assez confiants » pour leur activité dans les six prochains mois.
Parmi les secteurs d’activité, avec 78% (-8%), l’Industrie/Construction recule nettement par rapport à mai, le Commerce quant à lui perd 6 points à 83 %. Seul le secteur des Services est en progression, à 90 % (+ 3%).
Économie française : une nette amélioration de la confiance
Après une forte rechute (-28%) observée en mai, la confiance dans l’économie nationale connaît une nette amélioration à l’approche de l’été : 50% des dirigeants (+12%) s’estiment optimistes pour les perspectives des six prochains mois. À contrario, 33% (+4%) d’entre eux se déclarent « assez inquiets », et la part des « très inquiets » est en diminution de 16% pour atteindre 17%.
L’amélioration concerne tous les secteurs, et particulièrement celui de l’Industrie/Construction (48%, soit +14% vs. mai). Le Commerce et les Services progressent chacun de 10%, atteignant respectivement 53% et 48%.
Si ce regain de confiance peut surprendre dans un contexte économique morose, la Banque de France a revu à la baisse pour la deuxième fois en trois mois ses prévisions de croissance 2025. Plusieurs éléments peuvent néanmoins expliquer cette évolution plutôt positive.
Après un ralentissement en mai, en partie dû aux nombreux jours fériés, l’activité a rebondi en juin, un mois de juin sans ponts. L’approche de l’été marque traditionnellement la fin d’une période d’incertitude notamment liée à l’adoption de nouvelles lois. Cela pourrait offrir aux chefs d’entreprise une meilleure visibilité à court terme, favorisant ainsi le retour d’une confiance jusqu’alors contenue.
L’écart entre la cote de confiance pour l’économie française (50%) et celle pour l’économie mondiale (30 %, -5 points) s’établit à 20 points en faveur de la France.
La baisse se poursuit pour la confiance dans l’économie mondiale
A 30% (-5%), la confiance dans l’économie mondiale est toujours orientée à la baisse, pour le deuxième mois consécutif. Pour rappel, l’indicateur avait atteint 60% en avril. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les incertitudes commerciales liées aux droits de douane américains, font craindre des perturbations majeures, notamment sur les routes pétrolières stratégiques comme le détroit d’Ormuz.
Si la baisse reste contenue pour le secteur de l’Industrie/Construction (-3%, à 36%), elle est plus marquée pour les Services (-6% à 29%) et surtout pour le Commerce : seuls 27% sont optimistes, soit un recul de 10% vs. mai et une chute de 37% en comparaison avec le niveau observé en avril (64%).
L’emploi en net progrès
Avec 10% des entreprises qui envisagent de recruter, les intentions d’embauche sont en progression (+2 points). Il s’agit du 2ème meilleur score de l’année 2025. En parallèle, à 2 %, les intentions de réduction des effectifs sont également orientées à la baisse (-2 points). Le solde d’emploi* s’établit donc à 8% (+4%) en juin.
*différence entre les entreprises qui prévoient d’embaucher et celles qui envisagent de réduire le nombre de salariés
La priorité des dirigeants reste le maintien des effectifs : 89% (+6 points) des dirigeants de PME-ETI déclarent vouloir tout mettre en œuvre pour garder leurs collaborateurs.
Questions d’actualité : les ETI et l’International
Les dirigeants d’ETI misent sur l’international malgré les incertitudes économiques mondiales
Malgré une confiance en berne dans l’économie mondiale (30% en juin), les patrons d’ETI françaises souhaitent accroître leur présence à l’international. Aujourd’hui, 62% des ETI sont déjà présentes hors des frontières hexagonales, et cette dynamique devrait s’intensifier. L’intérêt reste fort : 58% envisagent de développer leurs activités à l’étranger dans les 12 prochains mois.
L’Union Européenne en tête des destinations privilégiées
Dans un environnement global incertain, l’Union Européenne s’impose comme la première zone d’intérêt pour 80% des chefs d’entreprise : grâce à sa proximité géographique, la fluidité des échanges et un cadre réglementaire stable.
L’Asie-Pacifique arrive en deuxième position (51%), tandis que l’Amérique du Nord (41%) est perçue avec plus de nuances, notamment en raison de l’incertitude liée aux décisions politiques et commerciales américaines (droits de douane), citée par 79% des patrons comme un frein potentiel. L’Amérique du Sud (28%) et l’Afrique (21%) sont moins plébiscitées, souvent considérées comme des zones plus risquées.
Des freins persistants dans un contexte géopolitique et logistique complexe
Les ambitions internationales des ETI se heurtent à plusieurs obstacles majeurs. Les barrières douanières (79%) et les incertitudes géopolitiques (74%) — incluant les conflits au Proche-Orient, la guerre en Ukraine ou encore les tensions entre l’Inde et le Pakistan — sont les freins les plus fréquemment cités.
D’autres difficultés, plus opérationnelles, sont également identifiées : les coûts et la complexité logistique (48%), la difficulté à trouver des partenaires locaux (25%), la forte concurrence sur les marchés ciblés (23%) et l’inadéquation de l’offre (23%).
Un accompagnement stratégique plébiscité par les dirigeants
Pour surmonter ces défis, 81% de dirigeants sollicitent des partenaires externes pour soutenir leur développement à l’international.
Le financement reste un levier clé, mobilisé via les banques (62%) et les assureurs-crédit (23%). L’expertise des cabinets de conseil (39%) et des organisations professionnelles (34%) joue également un rôle déterminant. Enfin, 19% des entreprises bénéficient d’un accompagnement global à travers des dispositifs publics et/ou institutionnels.
« Malgré un contexte économique et géopolitique complexe et incertain, les dirigeants de PME et d’ETI françaises font preuve d’un optimisme mesuré : leur confiance en leur propre activité reste élevée, l’emploi repart à la hausse, et l’ambition internationale demeure forte (en particulier vers l’Union européenne). Ce regain de confiance, porté par une meilleure visibilité à court terme, contraste avec une perception toujours préoccupante de l’économie mondiale », déclare Adam Nicol, Président de Grant Thornton.