Comment l’intelligence artificielle va-t-elle changer notre rapport à l’immobilier de bureau ?

Si l’IA est utilisée depuis longtemps dans différents domaines comme l’aérospatial ou la médecine, elle a connu ces derniers mois une avancée inédite, inondant de nombreux secteurs. L’immobilier de bureau, par ailleurs très bousculé depuis la Covid, ne sera pas épargné et il y a fort à parier qu’il devienne un lieu de prédilection pour l’IA. De la simplification de bout en bout d’un projet jusqu’à la création des bureaux rêvés, comment ce nouveau modèle va-t-il changer notre rapport à l’immobilier de bureau ?

Le bureau idéal plus vite et plus simplement

Superficie, aménagement, services… Toutes ces notions sont essentielles lorsque l’on souhaite développer un espace de travail mais le résultat n’est pas toujours en alignement avec la projection initiale. Pour que le rêve devienne réalité et qu’une entreprise parvienne à distinguer ce dont elle a vraiment besoin, il lui faut bien souvent être accompagnée. Cependant, le processus reste long et fastidieux. Mais avec l’IA qui tient compte de toutes les variables d’une entreprise (nombre de collaborateurs, valeurs, besoins de leurs salariés…), les agents immobiliers vont pouvoir accélérer toute la phase de recommandation et faire en sorte qu’elle soit la plus optimale possible, rassurant ainsi le client point par point.

Mais encore, grâce à la puissance de la Data Intelligence qui agrège et analyse les données, l’IA pourra éclairer une entreprise sur toutes les formalités d’accès à l’immobilier et faciliter sa prise de décision, du contrat le plus adapté pour elle (location traditionnelle en 3/6/9, bail précaire, coworking, prestation de services…) à la détection d’éventuelles clauses abusives permettant de déterminer ce qui peut être négocié. Autrement dit, l’IA va offrir aux entreprises les capacités d’un “agent immobilier augmenté” et les guider tout au long de leur processus de recherche et d’aménagement sans même qu’elles aient besoin de se questionner !

Les bureaux de demain à portée de main

Ce n’est plus un secret, l’immobilier d’entreprise est de plus en complexe et demande un certain nombre de ressources intellectuelles pour répondre aux nouvelles réglementations et contraintes architecturales mais aussi au bien-être de ses utilisateurs (ergonomie des espaces, acoustique, impact carbone en amont des travaux pour savoir comment le réduire au maximum, impact de l’utilisation des espaces pour les rendre les plus écologiques possible…).

Autant de sujets d’ingénierie et de problématiques difficilement mesurables au lancement d’un projet qui pourraient être minutieusement calculées par les IA, alors comparables à des “architectes augmentés”. D’ailleurs, les outils autour de cette thématique se développent, à l’instar de Finch 3D, Veras, Dall-e, Mid-journey ou encore Swapp. Ils permettent la création de plans 2D, la modélisation des espaces, ou encore la création automatique de fichiers cotés.

L’objectif étant d’utiliser la technologie pour rendre les espaces toujours plus performants voire “intelligents”. Le concept né avec la domotique, puis le smart building, n’est certes pas nouveau mais il a laissé place à une notion qui est apparue avec l’IA : le SmartOffice. Cette expression désigne avant tout des bureaux capables de s’autogérer sans l’intervention humaine pour répondre aux enjeux énergétiques. De fait, les dispositifs qui associent technologie spécifique et IA se développent à vive allure pour créer à terme des bureaux autosuffisants.

Une ambition que les organisations sont de plus en plus nombreuses à partager quand on sait que 67 % des jeunes Français âgés de 20 à 29 ans considèrent l’impact climatique comme un critère important dans le choix de leur future entreprise, voire considèrent qu’il est prioritaire1.

Il est indéniable que l’IA va avoir un impact sur notre manière de concevoir l’immobilier de bureau et surtout de le vivre. Les entreprises doivent s’en emparer si elles veulent pouvoir répondre aux défis de demain, tout en gardant bien à l’esprit que l’humain aura toujours un rôle clé pour la rendre encore plus performante, plus éthique et plus sûre.

Par Denis Granger, fondateur et CEO du groupe M2DG

1 Source : Enquête de la Banque européenne d’investissement

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