IA, métiers, réglementations, les priorités des fonctions finance pour 2025-2026
Véritable moteur de la transformation des entreprises, la fonction finance connaît une métamorphose accélérée, entre impératifs technologiques, pression réglementaire et évolution des compétences. Talan, groupe international de conseil et d’expertises technologiques, publie aujourd’hui les résultats de son enquête, réalisée en avril 2025 par l’Ifop, sur les priorités des fonctions finances pour 2025-2026.
Celle-ci révèle la profonde mutation d’une profession dont la montée en puissance s’impose désormais comme un levier stratégique au sein des entreprises. Conscientes des défis à venir mais déjà engagées dans l’action avec l’intégration des dernières technologies, les fonctions finance expriment également certaines craintes face à l’essor de l’intelligence artificielle.
Vers une transformation profonde du rôle de la fonction finance
La perception d’une transformation du métier est largement partagée, notamment par les Directeurs Administratifs et Financiers (DAF) : 96 % d’entre eux estiment que leur rôle et leur positionnement évoluent. Cette mutation s’oriente vers une fonction plus transversale pour 37 % de l’ensemble des fonctions finance interrogées.
Ce chiffre atteint même 55 % chez les DAF, traduisant leur rôle de plus en plus prépondérant dans la gestion des données et la prise de décisions stratégiques au sein des entreprises.
39% des DAF interrogés perçoivent également une mutation technologique de leur métier. 65% d’entre eux considèrent même que la technologie est devenue un enjeu en soi et qu’elle doit être au coeur des préoccupations de l’ensemble des fonctions finance.
Cette transformation est avant tout portée par le besoin de gagner en productivité et de diminuer les coûts (47%), suivi par l’apparition de nouvelles réglementations (43%) – un facteur cité par 55% des DAF – et le besoin de gagner en qualité de pilotage et d’analyse (41%).
Ces changements s’accompagnent de défis majeurs à relever dont la nécessité de définir des priorités (45%), et le besoin de disposer de compétences internes nécessaires (44%).
IA et fonction finance : une adoption en marche malgré un déploiement encore fragile
L’intégration de l’intelligence artificielle dans les fonctions finance apparaît aujourd’hui comme une réalité tangible. 46% des personnes interrogées ont déjà mis en place des outils d’Intelligence Artificielle, un taux qui atteint 59% chez les DAF.
Parmi les outils les plus utilisés, les DAF privilégient les solutions qui automatisent leurs processus transactionnels (comme le lettrage ou les rapprochements) ainsi que celles qui renforcent leurs capacités d’analyse de données ou facilitent le reporting, avec des niveaux d’implémentation variables selon les entreprises.
En parallèle, les IA génératives – ChatGPT en tête, suivi par Gemini et Copilot – suscitent un intérêt croissant auprès des autres fonctions finance, même si leur usage reste encore majoritairement expérimental. Elles sont principalement utilisées pour des tâches d’assistance telles que la production de synthèses, l’aide à la rédaction, l’analyse documentaire ou la recherche d’informations.
Malgré une adoption croissante, des défis demeurent : 89% des professionnels ayant mis en place des outils numériques déclarent avoir rencontré des difficultés, liées principalement à la complexité de mise en oeuvre (40%) et à la résistance au changement (38%). À noter qu’un DAF sur trois a rencontré des difficultés dans le choix des outils à déployer.
Les défis de la fonction finance en 2025 : entre pression technologique, montée en compétences et contraintes réglementaires
Face à ces transformations, le renforcement de la cybersécurité (50%), l’amélioration de la qualité des données (45%), l’automatisation des processus (43%) et la mise en place de solutions d’IA (36%) figurent parmi les enjeux prioritaires identifiés par les fonctions finance.
Le traitement de données et l’IA s’imposent ainsi comme des leviers majeurs pour la profession. Pourtant, 71% des professionnels de la finance (55% des DAF) affirment ne pas être assez formés aux réelles capacités de l’IA. Ils sont même 48% à se sentir dépassés par l’arrivée de l’IA dans leur métier et 59% à considérer cette technologie comme un « véritable sujet d’inquiétude ».
Cette situation révèle ainsi un paradoxe majeur : une course à l’adoption technologique ne s’accompagne pas toujours d’une montée en compétence et d’une appropriation sereine des outils.
Le développement des compétences reste d’ailleurs un enjeu crucial au sein des fonctions finance. Alors que l’analyse de données (47%) et l’adaptabilité (45%) sont perçues comme des aptitudes clés pour l’avenir, les compétences digitales sont jugées essentielles par 49% des DAF. Ces derniers sont d’ailleurs 90% à souhaiter des équipes disposant d’une double compétence finance et technologique au sein de la direction financière.
La pression réglementaire figure aussi parmi leurs préoccupations majeures. 90% des DAF estiment qu’une simplification et un report de la mise en place de la CSRD seraient bienvenus. Plus largement, 73% d’entre eux considèrent que la mise en conformité réglementaire freine les investissements jugés plus utiles pour moderniser la fonction et améliorer les capacités de pilotage.
*Etude réalisée par l’Ifop pour Talan en avril 2025, auprès d’un échantillon de 301 personnes travaillant au sein de fonctions finance