IA et Travail : 2025, l’heure des choix
Le Cercle de la Transformation du Travail publie aujourd’hui son 2ème rapport consacré à l’impact de l’intelligence artificielle générative (IAG) sur le travail. Cette réflexion met en lumière la transformation invisible mais profonde qui redéfinit les méthodes de travail, les compétences nécessaires et l’organisation des entreprises. Alors que seulement 8 % des entreprises françaises ont déployé l’IAG à grande échelle, ce sont déjà 12 % des salariés qui l’utilisent quotidiennement, générant des gains de productivité significatifs.
Le rapport appelle à une mobilisation collective pour intégrer cette technologie de manière stratégique et responsable. Composé de personnalités issues du monde politique, de l’entreprise et des partenaires sociaux, le Cercle de la transformation du travail va plus loin en proposant des pistes d’action pour réussir cette transformation.
L’IA générative : une transformation en profondeur du travail
L’IAG marque une étape décisive dans l’automatisation, s’étendant aux tâches cognitives comme le raisonnement ou la prise de décision. Cette évolution touche particulièrement les professions qualifiées et impose une refonte des organisations. Selon Moustafa Zouinar, ergonome cité dans le rapport : « L’IA étend progressivement l’automatisation aux aspects cognitifs des activités humaines ».
Cependant, cette transformation reste inégale : si 30 % des entreprises françaises ont lancé des projets pilotes, seules quelques-unes ont franchi le cap du déploiement massif. En parallèle, les salariés montrent un engouement croissant pour ces outils, souvent utilisés sans validation hiérarchique.
D’après les différentes études sur lesquelles s’appuie le rapport, 12 % des collaborateurs français utilisent déjà l’IA au quotidien, avec un taux de satisfaction de 92 % et un gain de productivité qu’ils estiment à 1 à 3 heures par jour. Cependant, 55 % de salariés utilisent l’IA sans en informer leur hiérarchie.
Une approche stratégique et collective pour réussir la transition
Parmi les recommandations clés du rapport pour passer d’un usage individuel à une stratégie globale basée sur l’investissement humain et le dialogue social :
Acculturation à l’IA. Former tous les collaborateurs, du dirigeant à l’opérateur, aux enjeux et opportunités de l’IAG.
- Approche test & learn. Démarrer sur quelques cas d’usage à fort impact sur les emplois et les compétences, avec la possibilité de revenir en arrière si les gains de productivité escomptés ne sont pas au rendez-vous.
- Gestion proactive des compétences. Mettre en place des plans d’adaptation des compétences (upskilling et reskilling) pour anticiper les mutations des emplois et veiller à l’employabilité future des salariés.
- Complémentarité homme/machine. Ouvrir la réflexion sur une redéfinition de certains emplois optimisant la synergie entre les capacités humaines et celles de l’IA.
- Dialogue social technologique. Associer partenaires sociaux et décideurs dans la définition des usages pertinents et la protection de l’emploi (cf. les initiatives telles que le projet Dial-IA et l’accord-cadre européen sur la transformation numérique).
Une vision systémique des enjeux liés à l’intégration massive de l’IA au travail
Un autre point remarquable du rapport est de proposer des pistes d’action pour certains défis sociétaux tels que l’intérêt au travail, la prise de décision, l’explicabilité, le rôle de l’école et de l’université, sans oublier les impacts écologiques et le risque de disparition massive d’emplois, tout en proposant des pistes d’action pour chacun.
Bruno Mettling, président du Cercle de la Transformation du Travail, souligne : « L’IA au travail sera ce que nous choisirons d’en faire. Il est essentiel de repenser fondamentalement la façon dont le travail est organisé et exécuté, en impliquant tous les acteurs de l’entreprise dans cette transformation. La notion de travail hybride s’élargit et va se focaliser sur l’organisation de la synergie entre le travail des hommes et celui des intelligences d’artificielles ».