Horizon 2025 pour les achats : contrôles des coûts et défis opérationnels freinent l’adoption stratégique de l’IA et les initiatives RSE
Amazon Business dévoile son quatrième Rapport annuel sur l’état des achats. Bien que les prévisions indiquent une hausse des budgets d’achats pour 2025, les inquiétudes persistantes concernant les coûts et les inefficacités opérationnelles freinent l’avancement vers des objectifs stratégiques tels que l’intégration de l’IA et le déploiement d’initiatives RSE.
Le rapport met en évidence les tendances et les perspectives globales concernant les besoins, les priorités et les défis en matière d’achats en France, mais aussi au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie et en Allemagne.
En France, les impératifs du court terme ralentissent les avancées
L’économie française montre des signes encourageants de croissance, avec une augmentation du PIB de 0,4% au troisième trimestre de 2024, surpassant celle des deux trimestres précédents [1].
Le dernier rapport d’Amazon Business révèle une tendance similaire pour les budgets d’achat. Bien que 57% des décideurs en France prévoient des budgets 2025 supérieurs à ceux de 2024, ils restent sceptiques et économiquement vigilants.
Pour 35% des entreprises sondées, la hausse du coût des achats demeure un défi externe primordial, laissant entendre que l’inflation des biens et services entrave l’exploitation optimale de ces budgets en augmentation.
Alors que le rapport de l’année dernière montrait que les responsables des achats anticipaient une évolution vers des décisions stratégiques à forte valeur ajoutée – comme l’utilisation des budgets dans des outils d’analyse ou de reporting pour comprendre les performances et identifier les tendances – cette évolution tarde à se concrétiser.
Aucune évolution significative dans l’adoption de ces technologies n’a été observée par rapport à l’année dernière. Les préoccupations demeurent centrées sur les défis opérationnels quotidiens, avec près de la moitié (48%) des dirigeants des achats pointant l’efficacité et la complexité comme enjeux principaux, tandis que près des deux tiers (64%) perçoivent la complexité des systèmes et processus internes comme un obstacle majeur.
« Notre étude met en évidence un décalage clair entre les ambitions des responsables des achats et leur capacité à les appliquer », déclare Mélissa Essengué, Directrice Commerciale d’Amazon Business en France. « Si l’accroissement des budgets offre de nouvelles opportunités, les services d’approvisionnement ont besoin d’outils et de connaissances pour faire face aux aléas économiques et rationaliser leurs opérations, visant ainsi à créer de la valeur tant dans l’immédiat que sur le long terme ».
La valeur stratégique à long terme reléguée au second plan
La priorité accordée à la réduction des coûts immédiats par les responsables des approvisionnements oriente leur approche de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle.
Malgré l’intention quasi unanime des sondés (98%) d’investir dans des outils d’IA, leur priorité est de l’utiliser pour réduire les coûts, avec 37% d’entre eux visant l’analyse des dépenses, tandis que 28% envisagent des applications plus stratégiques comme l’analyse prédictive.
Aussi, les résultats montrent que le potentiel de l’IA est reconnu mais qu’il n’est pas encore pleinement exploité. Cela pourrait expliquer pourquoi 43% des décideurs en matière d’achats aspirent à mieux comprendre comment exploiter ce potentiel pour des analyses de données plus poussées à l’avenir.
Un constat similaire peut être fait au sujet de la RSE. La loi AGEC de 2020 et les directives européennes sur les achats publics et la RSE renforcent le cadre législatif français des achats responsables, imposant un contrôle accru des pratiques durables dans l’approvisionnement.
Cependant, malgré une véritable impulsion des dirigeants, avec plus de la moitié des répondants (58%) annonçant une hausse des objectifs RSE de leur organisation pour cette année, les services d’achats continuent d’éprouver des difficultés à concrétiser ces ambitions.
Alors que l’an passé, près de la moitié (44%) des dirigeants des achats considéraient la durabilité comme l’une de leurs trois priorités majeures, cette proportion a chuté à moins d’un cinquième (19%) cette année.
Cette situation met en lumière un décalage entre les ambitions stratégiques de l’entreprise et le quotidien opérationnel des services d’achats, qui privilégient la gestion des urgences immédiates plutôt que la création de valeur durable à travers la RSE.
[1] Source : Insee