Gestion de données : savoir les récupérer avant de les stocker
Sauvegarder et stocker ses données c’est comme le ménage de fin de journée, enfin, en informatique. Nous rangeons nos données avec la certitude qu’elles seront en sécurité et faciles à retrouver. Et pourtant rien n’est moins sûr…
De plus en plus d’employés manipulent chaque jour une volumétrie croissante de données, en tous lieux et sur toutes sortes d’appareils, ceci rendant plus vulnérables les informations. Pour éviter les pertes de données, les entreprises ont presque toutes un plan de sauvegarde et de stockage centralisé. C’est là qu’il y a débat, voire même problème stratégique. Les adeptes convaincus du cloud, n’hésitent jamais à souligner qu’à un moment ou à un autre, toutes les sauvegardes sur disque dur se perdent, et que rien ne permet autant de capacité de stockage, de flexibilité et de facilité d’utilisation que le cloud. À l’autre extrême, les prudents, plus méfiants vis-à-vis du cloud, rappellent les faits sans cesse plus nombreux, en citant par exemple la récente étude Symantec1, qui révèle que 68 % d’entreprises se sont trouvées dans l’incapacité de récupérer les données stockées dans le cloud. Forrester recommande même d’effectuer des sauvegardes de toutes leurs données stockées sur le Cloud.
Une réalité des entreprises complexe
Surtout celle des PME et TPE. Les départements IT travaillant avec des budgets restreints, ils se laissent de plus en plus tenter par la sécurité et les avantages offerts par un fournisseur cloud bien établi. On trouve souvent un système hybride de stockage et de sauvegarde des données : des serveurs sur site pour les informations les plus importantes et les plus confidentielles, des bandes et des disques placés en lieu sûr, en plus du cloud, pour les données moins importantes et moins utilisées.
Résultat, les données sont bien rangées, bien protégées à peu de coût, et l’équipe IT peut se consacrer à des tâches plus stratégiques. Enfin, jusqu’à ce que les employés réclament des données qu’ils ne retrouvent plus. Du coup, beaucoup d’équipes IT, prises par surprise, ne sont pas armées pour répondre à ce type de demandes.
En 2014, nous avons avons interrogé des professionnels de l’informatique aguerris en France, en Allemagne, en Hollande, en Espagne et au Royaume-Uni2. Nous avons alors découvert que dans certaines entreprises, les demandes de récupération des données peuvent augmenter de 60 % chaque année. Certains souhaitent retrouver des documents qu’ils ont accidentellement supprimés ou égarés, ou accéder à des données d’entreprise centralisées dont l’accès est contrôlé. Et qui s’est déjà retrouvé dans cette situtation, sait bien que ce peut être une expérience frustrante (surtout quand on se souvient à peine du sujet ou du contenu de ce qu’on recherche), et que souvent on a besoin d’un expert extérieur. De surcroît, toutes les demandes d’accès ne sont pas internes. Un nombre croissant de demandes sont formulées à des fins légales. Il est alors tout à fait impossible de ne pas retrouver et présenter les données requises dans les plus brefs délais.
Prendre en compte la facilité de récupération des données
Je ne saurais conseiller une approche hiérarchisée, en séparant les informations contenues dans des dossiers fréquemment consultés, comme des données clients, de celles qui ne seront probablement jamais utilisées ou presque, comme les polices d’assurance. Les premières peuvent être stockées sur des serveurs à portée de main, tandis que les dernières peuvent être clairement indexées et stockées à distance, éventuellement via un fournisseur extérieur, pour pouvoir être rapidement récupérées si besoin était. Avec une approche mixte, l’entreprise optimisera ses coûts, tout en minimisant la charge pesant sur les ressources IT et les risques de perte de données.
Alors oui, réfléchir à comment stocker ses données et comment les récupérer n’est pas la réfléxion la plus intéressante pour un chef d’entreprise ou un directeur informatique. Mais si jamais vous n’y réfléchissez pas, vous prenez le risque de le payer très cher. Pensez-y, sauvegarde, stockage et récupération sont aussi importants que les données elles-mêmes.
Edward HLADKY
Directeur général d’Iron Mountain France
www.ironmountain.fr
1 Étude Symantec, Avoiding the Hidden Costs of Cloud 2013
2 Opinion Matters for Iron Mountain, avril 2014. Des professionnels des services IT d’entreprises entre 50 et 10.000 salariés des secteurs de la fabrication industrielle, de la santé, des télécommunications, des services financiers, des services aux entreprises, de l’hébergement, des médias et de la diffusion, de la publicité, de la vente au détail et des logiciels, ont été interrogés, à raison de dix entretiens dans chacun des pays de l’étude : Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas et Espagne.