Frédéric Oriol : Cap sur l’innovation et la personnalisation de l’offre

Au mois de janvier 2000, Frédéric Oriol devient Directeur général de Muller foie gras durant 4 ans. Il reste, ensuite, 11 ans chez Delpeyrat en qualité de Directeur général. Puis, Directeur général, successivement, chez Delmas Poissons et Marée, Beauvallet et Directeur des opérations industrie et Supply Chain au Groupement Les Mousquetaires. Enfin, en avril 2018, il rentre chez Daunat en qualité de Directeur général jusqu’à aujourd’hui.
GPO Magazine : Pouvez-vous nous présenter l’entreprise Daunat ?
Frédéric ORIOL : Créée en 1976, l’entreprise Daunat a vu le jour grâce à Jean-Claude Daunat, ancien coureur cycliste professionnel. L’idée du snacking lui est venu à l’esprit car lorsqu’il rentrait de ses courses à vélo, il ne trouvait rien pour se restaurer dans les stations-services. Il a alors l’idée de mettre à disposition des sandwichs dans des bacs réfrigérés. Il commercialise les premiers sandwichs en 1977, d’abord dans l’ouest de la France et développe la marque dans le reste de l’hexagone.
En 1994, Daunat est rachetée par le groupe Norac. C’est sous l’impulsion de Bruno Caron que la marque est commercialisée dans la grande distribution. Plusieurs sites de production sont alors construits en France. La gamme ne cesse de s’étendre au fil des ans en proposant toujours des produits équilibrés et plus responsables.! Les sandwichs formats XXL en 2008, les minis en 2009, les Wraps en 2009, les snacks chauds et burgers en 2013, les salades en 2014. La gamme Love Veggie est, quant à elle, proposée depuis 2017. En 2019, Daunat met au point une nouvelle gamme de sandwichs « Les tartinades ».
À la fin de l’année 2020, la marque Daunat se développe encore, sous l’impulsion d’Alexis Gérard, fondateur et Directeur Général de la start-up « Horizon des Mets » détenant So’Nigiri, en mettant au point des Onigiri (triangle à base de riz vinaigré). Au fil du temps, les engagements ont évolué : la coque carton rentre sur le marché en 2011, le nutriscore s’affiche en 2019 et depuis 2021 le jambon blanc est origine France.
GPO Magazine : Pouvez-vous nous parler de votre programme « mieux » ?
Frédéric ORIOL : Le programme « mieux » a été initié en 2018 : l’objectif est de faire toujours mieux chaque jour qui passe. Ce programme a été développé selon trois axes : l’amélioration nutritionnelle de nos recettes, la réduction des emballages et leur recyclabilité et enfin, le travail sur les filières de viandes françaises. En 2020, nous avons fait évoluer notre programme « mieux » en intégrant des notions de développement durable au travers de trois piliers : Planète (environnement), People (social), Profit (économie).
À l’époque, on a défini notre raison d’être : faire toujours mieux et offrir aux consommateurs plus de goût, d’accessibilité et de responsabilité pour faire le plein de vie.
Nous avons beaucoup travaillé sur l’amélioration continue de nos produits, que ce soit d’un point de vue nutritionnel ou santé (réduire les addictifs), sur le sourcing de nos matières premières (origine française) ou encore sur la recyclabilité de nos emballages.
GPO Magazine : Comment s’articule votre politique RSE ?
Frédéric ORIOL : Notre politique RSE découle de notre programme « mieux ». En réalité, lorsque notre entreprise a commencé à se développer, nous faisions du RSE sans l’avoir vraiment formalisé. Cela fait évidemment très longtemps que nous travaillons sur le gaspillage que ce soit le gaspillage de nos matières premières, d’eau ou d’énergie.
Dans les années 2020/2021, nous avons cherché à structurer, rendre visible et accessible à tous nos salariés notre politique RSE. Nous serons toujours là dans cent ans et il s’agissait de voir comment rendre durable notre entreprise par les choix que l’on fait. Il faut travailler pour laisser le moins d’impact possible aux générations futures. Nos produits doivent donc être les plus respectueux possible de la planète. Nous avons voulu construire, d’une façon pragmatique, un développement durable à la portée de tout le monde. Il fallait qu’il soit compris par tous nos collaborateurs. En effet, nous avons pour mission d’informer et de former chacun d’entre eux au développement durable.
Daunat est une entreprise Bretonne et le propre des bretons c’est d’être plutôt des « faiseux » que des « diseux ». On fait des choses compréhensibles, pas de grands discours et on communique après.
Nous avons créé une gouvernance « développement durable » pour l’entreprise qui regroupe différentes fonctions. C’est une fonction transverse comprenant une mission complémentaire pour les collaborateurs. En fait, je ne voulais pas que l’on ne fasse du développement durable uniquement au siège social. Dans mon esprit, il fallait que chacun des collaborateurs soit impliqué.
GPO Magazine : L’innovation fait parIe de l’ADN de Daunat, de quelle manière innovez-vous ?
Frédéric ORIOL : D’une façon générale, nous observons beaucoup ce qui se passe en matière de tendances de consommation (pas les mêmes suivant les âges de la population), de marché en France et à l’étranger. Il y a une évolution dans la façon de se restaurer pour les plus jeunes qui ne choisissent pas la même gamme de produits que leurs parents.
C’est pour cette raison que nous avons innové et mis en place une gamme de produits assez large plaisant à toute la famille (petits et grands). Nous avons également créé des dizaines de sauce différentes alors qu’il y a dix ans, il n’y avait que quelques sauces sur le marché, notamment ketchup, mayonnaise… Nous travaillons sur les évolutions sociétales afin d’être au top des besoins de consommation. Il y a également une évolution concernant la variété de fromages car les jeunes enfants et adolescents préfèrent les fromages à pâte molle.
Par ailleurs, au niveau du service R&D, nous abordons la question nutritionnelle de nos produits, nous calculons le nutriscore et nous nous fixons des objectifs (produits moins salés, moins sucrés, moins gras). Nous avons chez Daunat cette responsabilité de mettre des produits de plus en plus sains sur le marché. Mais nous avons aussi une gamme « plaisir » (sandwich roseMe beurre) car il faut aussi pouvoir se faire plaisir de temps à autre.
GPO Magazine : Daunat est une entreprise en mouvement, comment voyez-vous son avenir ?
Frédéric ORIOL : Le marché du snacking est relativement dynamique globalement car le temps de préparation des repas est de plus en plus réduit et le temps alloué au repas du déjeuner, notamment, est de plus en plus court. Naturellement, il y a une évolution de la demande des produits de snacking car chacun a son propre régime alimentaire ou ses préférences. Et notre objectif est d’être apporteur de solutions de repas individuel non pas pour être seul (on peut être plusieurs), mais avec des propositions de restauraJon différentes.
D’ailleurs, on voit bien que dans les centres villes, les cuisines sont de plus en plus petites, on cuisine de moins en moins. Et nos produits sont là pour apporter de la praticité en termes de choix, de commodité, de rapidité et de prix abordables.
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