État des lieux des comportements de paiement des entreprises

L’Association Française des Credit Managers et Conseils (AFDCC) publie les résultats de sa 22e enquête annuelle sur les comportements de paiement des entreprises. Réalisée auprès de 1 000 entreprises entre octobre 2024 et janvier 2025, cette étude dresse un état des lieux préoccupant des délais et retards de paiement en France. 

Une hausse alarmante des retards de paiement

L’édition 2024 de l’enquête met en évidence une progression marquée des retards de paiement. La situation est particulièrement tendue dans les secteurs de l’Industrie et des Services, où plus d’une entreprise sur deux signale une aggravation des retards.

  • 61 % des entreprises interrogées constatent une augmentation des retards de paiement, contre 54 % en 2023. 
  • De plus, la structure des retards se dégrade : 26 % des entreprises déclarent des retards compris entre 10 et 15 jours, tandis que 31 % font état de délais dépassant 15 jours. Cette tendance fait craindre une hausse des défaillances d’entreprises en 2025.

Les collectivités publiques et l’État s’améliorent, contrairement aux collectivités locales

Un point positif ressort de l’enquête : les délais de paiement de l’État et des collectivités publiques s’améliorent. 

  • 47 % des entreprises notent une diminution de leur DSO (Days Sales Outstanding) avec ces clients, et 48% constatent une stabilité.

Toutefois, les collectivités locales restent confrontées à des difficultés budgétaires qui impactent encore leurs délais de règlement.

Des outils légaux sous-exploités

Les pénalités de retard et l’indemnité forfaitaire de 40 euros prévues par la loi demeurent largement sous-utilisées.

  • En 2024, seulement 25 % des entreprises réclament systématiquement les pénalités de retard, et elles sont encore moins nombreuses à les encaisser. 
  • Quant aux frais de recouvrement, bien que 90 % des entreprises les mentionnent dans leurs CGV, seules 6 % les perçoivent de manière systématique.

Un crédit management en pleine mutation

Face à ces défis, la gestion du risque client demeure une priorité stratégique pour les entreprises.

  • 75 % des credit managers se déclarent pessimistes quant à l’évolution des délais de paiement, et 59% anticipent une augmentation des défaillances en 2025. 

En réponse, les entreprises renforcent leur gestion du recouvrement et s’orientent vers des solutions de dématérialisation.

  • 30 % des entreprises ont déjà entamé un projet de digitalisation de leurs processus de facturation.
  • Toutefois, 62 % n’ont pas encore choisi de plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), malgré les échéances réglementaires à venir.

 » Dans un contexte économique de plus en plus tendu, la fonction de credit manager subit une transformation significative, élargissant ses responsabilités au-delà de ses missions traditionnelles. Cette évolution répond à un besoin accru de fluidité dans la gestion des flux financiers et des risques. L’augmentation des contentieux et la nécessité de maintenir un dialogue constant avec les clients deviennent des priorités pour les professionnels, qui devront se concentrer sur la prévention des litiges et la gestion de la relation client en vue de 2025 « , déclare Nicolas Flouriou, Président de l’AFDCC.

 

La rédaction

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