Épuisement professionnel/burn-out : 66 % des Dirigeants concernés

La nouvelle étude de LHH ICEO sur l’état d’esprit des « dirigeants » (CEO, CFO, membres de comex) dans plusieurs pays, montre que plus de 6 sur 10 se trouvent en état d’épuisement professionnel en France. Instabilité, turn-over des équipes, exigences stratégiques et pression sur la performance : ils doivent composer avec un environnement de travail qui ne cesse d’évoluer. Faute d’accompagnement adapté, la prise de fonction devient un défi, qui perdure une fois en poste, et leur charge mentale explose.

L’épuisement professionnel progresse chez les dirigeants

Le sentiment d’épuisement professionnel a fortement progressé en France : près de 66 % des dirigeants déclarent en souffrir, contre 40 % en 2023 (au niveau monde, ils sont 56 %). Cependant, ce phénomène reste souvent invisible. Alors que la qualité de vie et les conditions de travail (QVCT) sont de plus en plus abordées pour les salariés, le sujet reste encore largement tabou lorsqu’il concerne les dirigeants.

Ils peinent à faire face à l’ensemble des attentes et des pressions qui pèsent sur eux, exprimant parfois le sentiment de ne pas disposer des ressources ou des compétences suffisantes. Cette situation s’explique par une combinaison de facteurs externes — comme les enjeux environnementaux (29 % les déclarent comme défi externe majeur), les tensions géopolitiques (27 %) ou les incertitudes économiques et commerciales (26 %) — et de facteurs internes, liés au développement de compétences (21 % le déclarent comme défi interne majeur), à la performance des équipes (20 %) ou encore à la gestion des attentes des collaborateurs (20 %).

Une instabilité croissante au sein des équipes dirigeantes

En France, près de la moitié des dirigeants déclarent avoir connu un taux de turn-over de plus de 50 % dans leur équipe de direction en 2024 (vs 43 % au niveau monde). Cette dynamique s’accompagne d’une forte mobilité professionnelle : plus de 4 dirigeants français sur 10 envisagent de changer de poste dans les trois prochaines années, que ce soit par une mobilité interne (32 %) ou en quittant leur entreprise (23 %). Cette tendance est particulièrement marquée chez les plus jeunes, notamment les 18-24 ans, dont 37 % déclarent vouloir changer d’entreprise d’ici trois ans.

Cette instabilité rend plus difficile la construction d’une cohésion durable au sommet de l’organisation, pourtant essentielle à l’alignement stratégique et à l’efficacité des prises de décision. Près d’un tiers des dirigeants interrogés soulignent d’ailleurs un manque de clarté dans les objectifs stratégiques de leur entreprise, ce qui complique l’exercice de leur leadership.

Pour Anne-Caroline Moeller, directrice générale LHH ICEO : « On demande aux dirigeants d’incarner la stabilité, alors qu’eux-mêmes évoluent dans un environnement profondément instable, jusque dans leurs propres équipes. Beaucoup sont confrontés à des défis pour lesquels ils ne sont pas préparés : crises géopolitiques, pénuries, pression sur les résultats, évolution des pratiques… Il est nécessaire de penser un accompagnement à la fois individuel et collectif. En effet, la cohésion au sein des comités de direction est indispensable pour prendre des décisions rapides et stratégiques. On parle de teambuilding et cohésion d’équipe pour des niveaux hiérarchiques inférieurs mais c’est encore assez tabou chez les dirigeants ».

Un accompagnement insuffisant pour les dirigeants

Les CEO, CFO et autres membres des comex interrogés déclarent faire face à un manque d’accompagnement, tant lors de leur prise de poste qu’au cours de leur parcours. Près d’un quart affirment ainsi craindre d’échouer dans l’exécution des plans stratégiques et de ne pas être assez performant.

L’étude révèle que près de 74 % expriment le besoin de disposer de plus d’options d’accompagnement comme le mentorat, la planification de la succession, des formations pour développer leurs compétences, ou encore un suivi de carrière.

« Bien que leur motivation soit souvent alimentée par l’épanouissement personnel et la volonté de relever des défis, il est essentiel de les accompagner pour maintenir cette dynamique et garantir un leadership durable et efficace », estime Anne-Caroline Moeller, directrice générale LHH ICEO.


Méthodologie

Cette étude a été menée par LHH auprès de 2 675 dirigeants à travers le monde, répartis dans huit pays : Australie, Brésil, Canada, France, Allemagne, Singapour, Suisse et États-Unis. L’échantillon, représentant une large variété de secteurs d’activité comprend 286 PDG, 1 388 cadres dirigeants, 313 directeurs généraux et 688 vice-présidents. La France est représentée par un panel de 550 dirigeants interrogés.

 

 

 

 

 

 

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