Environnement : contrainte ou opportunité à saisir !
Le concept du développement durable fera assurément partie des grands bouleversements de l’Humanité de ce début du XXIème siècle. En attendant, le dirigeant de 2008 est bel et bien confronté à des choix pratiques, affectant l’environnement, qui engagent le fonctionnement de son entreprise dans tous les registres, notamment sociaux. Explications.
Mettre en œuvre une politique de développement durable est-il rentable pour mon entreprise ?». Sans se voiler la face, telle est la question brutale que se posent nombre de chefs d’entreprise, plus soucieux que jamais de leur profitabilité. La question frise déjà le politiquement incorrect ; y répondre «non» est carrément une provocation aux yeux des écologistes.
Il n’en demeure pas moins vrai que la conscience de l’entrepreneur sur ce terrain est parfois difficile à réveiller, tant la volumétrie des réductions obtenues semble potentiellement faible. C’est l’histoire des petites rivières qui font les grands fleuves !… Réduire la consommation de papier, d’eau ou d’électricité n’est possible et pérenne, qu’à deux conditions : que tout le monde s’y mette d’une part, que les résultats soient clairement mesurés et communiqués en interne, d’autre part.
«Cela peut et d’une certaine façon, cela doit devenir un véritable jeu dans l’entreprise», nous dit le dirigeant d’une PMI spécialisée dans la fourniture de composants électriques de première monte de l’industrie automobile. Offrir une dimension ludique à la mise en œuvre d’une politique environnementale, est une idée originale intéressante.
Un excellent moyen de motiver les troupes
Il semble avéré que le développement durable soit un très bon thème pour l’optimisation du dialogue social. Parmi les éléments immatériels de la motivation et de la fidélisation, quel autre thème peut soulever autant de questions et de réponses ? De plus, du haut en bas de la hiérarchie, chacun peut avoir une idée. Ce côté universel et socialement transverse du développement durable est un de ses grands atouts.
Du directeur financier qui réduit la consommation de papier en supprimant les imprimantes personnelles au profit de plates-formes centrales d’édition, au responsable de l’entretien qui a l’idée de mettre plusieurs petites poubelles de couleur dans chaque bureau pour opérer un premier tri sélectif…, l’origine de l’idée est souvent née lors d’une réunion en interne, où chacun parle, émet des idées, discute… dialogue.
Intervenir dans les domaines à grand levier d’efficacité
Une entreprise qui fait rouler des dizaines ou des centaines de véhicules (force de ventes, livraison, SAV…etc) trouvera un intérêt immédiat à fixer des objectifs de réduction des kilométrages, plutôt que d’inventer une usine à gaz pour utiliser les crayons à mine jusqu’au bout. A propos de gaz, la société Gaz Est Distribution (une filiale du Groupe Antargaz) vient par exemple de lancer son programme Eco-Salarié. Elle demande à ses chauffeurs-livreurs de réduire de 8 % le kilométrage annuel, en prenant le soin d’annoncer le gain total escompté : plus de 160.000 km soit, compte tenu de sa flotte de camions, de l’ordre de 30.000 litres de gazole. La société a de plus fourni toutes les astuces au personnel concerné pour atteindre cet objectif, y compris des cours de formation à la conduite économique. Dialogue et politique sociale disions-nous ?
Autre exemple, le cadre de travail des entreprises de support à distance. L’ergonomie des plates-formes téléphoniques et Internet doit être particulièrement soignée, quitte à envisager son évolution régulière. Le poste de travail est la seule et unique perspective des salariés, assis six ou huit heures par jour face à leur PC. Veiller à la qualité des écrans, à leur remplacement et recyclage réguliers, est de nature à optimiser les relations sociales et à protéger l’environnement, tout en augmentant l’efficacité individuelle.
L’énergie, cœur des préoccupations environnementales
S’il est un domaine où les différences sur les factures peuvent très vite se faire sentir, c’est bien celui de l’électricité et du gaz, a fortiori dans l’industrie. Avec l’ouverture des marchés, Europe oblige, cela tombe très bien ! C’est le moment de choisir. «Il ne faut pas hésiter à nous solliciter», affirme Stéphane Chambon de Tegaz, sous entendant que les opérateurs alternatifs semblent sûrs de la qualité de leurs services et de leurs tarifs. Il faut effectivement l’être pour entendre son confrère d’Altergaz, Yves Meyrueis, déclarer «…nous garantissons le gaz le moins cher». Gageons que les nouveaux opérateurs centrés sur l’électricité ont à peu de chose près la même démarche.
Il faut mettre en concurrence les opérateurs historiques, chiffres en main, en demandant des études énergétiques aux fournisseurs alternatifs. L’adoption d’une loi permettant de revenir aux prix réglementés réduit le risque. Cela n’engage à rien, ne coûte rien et peut rapporter gros : pour l’entreprise, pour la couche d’ozone mais aussi, pour la fierté du personnel d’appartenir à une entreprise qui défend activement l’environnement !
Il y a d’autres contributions possibles à la réduction des gaz à effet de serre. Pour les entreprises qui ont des frais de voyages importants, réduire ce poste va de paire avec les économies d’énergie. Il existe des logiciels (Ex. : GetThere, leader de l’achat de voyages en ligne) qui permettent aux acheteurs de transports de voir s’afficher sur leur écran le comparatif entre avion et chemins de fer en terme d’émission de CO2. Il ne s’agit pas de voyager moins, mais de voyager mieux en sensibilisant l’utilisateur. Car pour voyager moins, la solution téléconférence reste évidemment la meilleure option !
Des efforts, tous les grands industriels en font. Airbus dont le géant A380 consomme moins de 3l/100 km(1) par passager, soit l’équivalent d’une petite voiture de tourisme à moteur diesel. La SNCF qui augmente la vitesse de ses TGV tout en réduisant la consommation électrique par passager. Les pétroliers qui recherchent des carburants alternatifs. Les constructeurs automobiles qui allègent leurs véhicules tout en réduisant leur puissance. Le secteur du bâtiment qui développe ses techniques HQE(2)…etc.
Tout cela souligne à quel point le développement durable est une chaîne dont il devient impossible de s’exclure. D’autant plus, qu’elle peut réunir les salariés en interne sur des objectifs et des thèmes non susceptibles d’être politisés, tout en établissant des liens et des intérêts croisés entre toutes les entreprises.
Le développement durable peut-il avoir une limite d’efficacité ?
Appartenant à l’univers de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise, il en est un des pans majeurs. Question : avec son «sustainable development», le concept anglo-saxon d’origine n’est-il pas plus réaliste ? Il est permis de se poser la question.
Tout en maintenant l’idée fondatrice, le qualificatif soutenable apporte une certaine limite au cadre dans lequel les actions du dirigeant doivent s’inscrire.
En clair, autant le développement durable est un guide permettant d’élaborer les règles d’une nouvelle gestion, autant il ne doit pas devenir un diktat et le prisme déformant par lequel toute problématique serait perçue.
Dans tous les cas, il apparaît que toute action destinée à protéger l’environnement puisse parfois présenter une face positive et une autre négative ou une limite.
L’exemple des filières de recyclage assuré par les éco-organismes est intéressant, notamment les Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques. Chaque année en France, quelques 2 millions de tonnes de DEEE(3) sont générés (dont 600.000 t par les entreprises).
Les quatre éco-organismes agréés (Ecologic, Eco-Systèmes, ERP et Recylum) auront géré le recyclage de 300 et 400.000 t/an de DEEE en 2008 et le législateur (Directive européenne de 2003 et, en France, le décret applicatif de juillet 2005) pousse les fabricants de matériels à adopter les principes d’éco-conception pour les produits neufs qu’ils fabriquent.
Mais il y a une face cachée moins réjouissante à terme. Aux dires des responsables des éco-organismes eux-mêmes, il arrivera un moment où le bilan carbone de la filière pourrait bien être déficitaire en terme de CO2. En clair, les efforts à opérer pour recycler l’intégralité des DEEE (logistique de collecte, transport, consommation d’énergie, process divers…etc) généreraient plus de pollutions qu’ils n’en économiseraient. Le remède serait-il pire que le mal ?
Le développement durable ne dérogerait donc pas à une règle de gestion immuable et universelle : toute décision doit être prise en fonction d’une projection fondée sur un bilan global.
Pour l’entreprise, le développement durable, nouvelles contraintes ou nouveau mode de gestion primant sur tout le reste ?…En vous fournissant quelques éléments de réponse, la rédaction de GPO est dans son rôle. Aller plus avant ferait entrer sur le terrain de la polémique où le bon sens cède le pas au dogme. Un principe en revanche demeure valable : si le développement durable est un nouveau défi difficile pour l’entreprise, une nouvelle visite de l’ensemble de ses process ne peut que profiter à sa performance globale et à sa compétitivité.
Epilogue.
«C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas», écrivait Victor Hugo. A vous de juger !
Par Philippe Dermagne
Un nouveau média de communication postale Le groupe GPV, spécialiste de l’emballage postal et fabricant d’enveloppes et la société de marketing direct Mail’Inside se sont associés par contrat de licence pour lancer un nouveau média de communication postale : Le concept Mail’Inside, très innovant, utilise l’enveloppe postale comme support de communication et permet ainsi aux déposants de courrier d’intégrer des messages et des visuels sur la face interne des enveloppes, qu’il s’agisse d’envois de marketing direct ou de gestion. Par ailleurs, GPV a développé un système d’ouverture facile et ingénieux, également breveté, qui permet de dégager un très large espace de communication sur la face interne de ces mêmes enveloppes. |