Les dirigeants français donnent la priorité à la relance
La Fondation d’entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur interroge les dirigeants sur leur état d’esprit et leur forme physique à l’heure de la reprise économique. L’enquête, conduite avec OpinionWay par téléphone auprès de 1502 chefs d’entreprise (TPE/PME/ETI), dresse le portrait de femmes et d’hommes qui se veulent combatifs et abordent la relance économique moins inquiets qu’en 2020, davantage ressourcés auprès de leur entourage.
La crise sanitaire et économique s’est révélée être un élément déclencheur pour la mise en place de nouvelles pratiques à la fois sur le plan professionnel et personnel. Si la forte reprise de l’activité engendre une augmentation du niveau de stress, les dirigeants veulent malgré tout pérenniser ces bonnes résolutions mises en place durant la crise.
« La Fondation interroge chaque année depuis 7 ans les dirigeants français sur leur état de santé physique et mentale. La crise sanitaire a fragilisé le tissu économique français, cependant lors de notre précédente étude réalisée en juin 2020, dans un contexte de début de pandémie de Covid-19 et au sortir d’un premier confinement, nous avions constaté que les dirigeants demeuraient confiants pour l’avenir de leur entreprise. En cette période de forte reprise économique, nous avons souhaité reprendre le pouls de ces dirigeants. Ce nouveau baromètre révèle une perception de la crise et des sources d’inquiétudes très différentes selon les secteurs d’activités et les territoires. Le soutien de leur entourage (famille, collaborateurs, clients) semble plus que jamais impacter la santé mentale des dirigeants. Notre mission est d’accompagner les entrepreneurs durant cette période de reprise décisive tout en les aidant à trouver un équilibre dans leur quotidien », déclare Patrick Miliotis, Délégué général de la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur.
Moins inquiets qu’en 2020, les dirigeants se veulent combatifs
À l’heure de la relance économique, les chefs d’entreprise affichent un très fort sentiment de combativité (89 %) et d’investissement (88 %).
Le moral des dirigeants semble au beau fixe en cette rentrée 2021 : les dirigeants apparaissent moins inquiets qu’en 2020 (39 % contre 44 % en juin 2020), excepté les agriculteurs dont le niveau d’inquiétude se maintient à 50 % (dont 24 % « très inquiets »).
Cet état d’esprit apparait très disparate selon les territoires : 53 % se disent inquiets en Bourgogne-Franche-Comté contre seulement 21 % en Pays de la Loire.
Une crise jugée déstabilisante, qui a touché de manière hétérogène les dirigeants selon les secteurs d’activité et les territoires
La crise sanitaire été perçue comme déstabilisante (68 %) et fragilisante (56 %) par une majorité de dirigeants français.
Pour autant, elle les a touchés de manière très hétérogène selon leur secteur d’activité : déstabilisante pour 80 % des dirigeants dans les services aux particuliers, elle a été vue comme transformatrice pour 70 % des dirigeants dans le secteur de la santé.
C’est aussi le cas pour les territoires, qui ne sont pas tous logés à la même enseigne : la région Grand Est, durement frappée lors de l’épidémie de Covid-19, compte 80 % de dirigeants déstabilisés et 71 % fragilisés par cette crise.
Des chefs d’entreprise confiants quant à la mobilisation de leurs équipes
Dans un contexte de relance économique, les chefs d’entreprise sont globalement confiants concernant la mobilisation et la redynamisation de leurs équipes (75 %) et le retour sur site de leurs salariés (82 %).
Motivés pour la suite, 88 % des dirigeants se disent attentifs au vécu de leurs collaborateurs et 69% animés par une forte dynamique collective notamment dans les PME (76 %) et ETI (91 %).
Leurs sources d’inquiétudes concernent logiquement les premières ressources des entreprises : le recrutement cité par 42 % des personnes interrogées et l’approvisionnement évoqué à 41 %. Sans surprise, la crainte de faire face à des difficultés d’approvisionnement monte à 64 % pour les chefs d’entreprise dans le secteur du BTP. Dans les ETI, 61 % des chefs d’entreprise avouent leur inquiétude quant au renforcement des équipes et à l’embauche de nouveau personnel.
En Nouvelle-Aquitaine, la question de l’embauche reste problématique pour 55 % des dirigeants, tandis qu’en région Grand Est, les dirigeants craignent un manque de nouvelles opportunités (46 %).
Les principales sources de stress chez les dirigeants
La crise, une opportunité pour repenser son activité
La crise sanitaire et économique a permis à de nombreux dirigeants d’identifier de nouveaux relais de croissance et de repenser leur activité : rationalisation des coûts (38 %), transformation digitale (30 %) et diversification de leurs services (29 %). Au total, 7 dirigeants sur 10 ont mis en place de nouvelles actions pour maintenir leur activité.
À l’heure de la relance, ces actions bénéfiques, inscrites dans les process des entreprises françaises durant la crise, ont pour vocation à perdurer : 87% des dirigeants comptent pérenniser au moins une action mise en place durant la crise sanitaire. Parmi les dirigeants ayant rationnalisé les coûts durant la crise, 47 % souhaitent pérenniser cette action, 37 % entendent poursuivre la digitalisation de leurs process et 32 % la diversification de leurs services.
Sans surprise, les actions mises en place diffèrent selon les secteurs d’activité ; 48 % des dirigeants dans les services aux particuliers souhaitent pérenniser la digitalisation des process quand 43 % des chefs d’entreprise dans le secteur du commerce veulent poursuivre la diversification de leurs services.
Depuis la crise covid-19, l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle est devenu un pilier pour les chefs d’entreprise
Si une majorité de dirigeants (55 %) s’avouent prêts à donner la priorité à la relance de l’activité plutôt que de favoriser un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle – 63 % pour les commerçants qui ont été parmi les plus impactés par les arrêts d’activité – ils aspirent également à pérenniser les bonnes habitudes prises durant la crise concernant leur équilibre vie professionnelle / vie personnelle.
La Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur a souhaité interroger les dirigeants d’entreprise sur leur vie personnelle, notamment sur les activités mises en place pour se sentir en forme. Depuis le début de la crise sanitaire, 2 dirigeants sur 3 indiquent avoir mis en place de nouvelles pratiques, pris de nouvelles habitudes pour prendre soin d’eux.
out en haut du podium, les chefs d’entreprise confirment l’envie de profiter de leur famille et de leurs proches (75 %, en hausse de + 13 points depuis 2020). 98 % d’entre eux ont l’intention de préserver cette habitude.
53 % des dirigeants ont démarré une activité sportive durant la crise, et 96 % de ces derniers souhaitent la poursuivre.
Les chefs d’entreprise sont en bonne forme, mais restent débordés et stressés par leur travail
Les chefs d’entreprise sont dans une forme psychologique meilleure qu’il y a 6 mois. 80 % se déclarent en forme psychologiquement sur le plan personnel et 75 % au niveau professionnel, en 2020 ils étaient respectivement 71 % et 65 %. Aussi, 4 dirigeants sur 10 abordent cette rentrée sans souci de santé, hormis un mal de dos pour 44 % d’entre eux.
Pour autant, la forte reprise d’activité se traduit par des niveaux de charge de travail et de stress plus élevés qu’en juin 2020 : 56 % des chefs d’entreprise se sentent débordés (+ 2 points par rapport à 2020) et un dirigeant sur deux se dit stressé (+ 6 points par rapport à 2020).
Les dirigeants d’entreprises se sentent certes débordés, mais ils s’estiment majoritairement soutenus par leurs proches (87 %).
La santé des dirigeants semble fortement impactée par leur entourage immédiat. L’engagement des collaborateurs (69%) et le soutien des clients (69 %) sont les deux paramètres qui impactent le plus la forme des dirigeants de manière positive. Chez les commerçants, le soutien des clients est primordial pour leur donner le moral (75 %).
Méthodologie :
Étude réalisée par l’institut OpinionWay pour la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur auprès d’un échantillon de 1502 chefs d’entreprise, directeurs, gérants ou membres de CODIR/COMEX de TPE, PME et ETI (1 à 4999 salariés). L’échantillon a été interrogé du 30 août au 22 septembre 2021 par téléphone. La représentativité de l’échantillon est assurée par un redressement sur les critères de taille d’entreprise et de secteur d’activité, après stratification par région de résidence.