Perte de confiance au travail : comment améliorer la relation entre le salarié et l’entreprise ?
En France, les nombreux troubles politiques et économiques ont décuplé l’anxiété des salariés, suscité la désillusion et impacté négativement leur niveau de stress. L’attitude positive au travail se fait alors plus rare. D’après de récentes études, seule une faible proportion des salariés se sentent soutenus par leur entreprise et vont même jusqu’à penser qu’elle ne fournit pas les efforts nécessaires pour améliorer leur bien-être au travail. Comment restaurer la confiance entre les salariés et leur employeur ? Quelles bonnes pratiques peuvent être mises en place ?
Quand la confiance des salariés français se détériore
Selon l’édition 2023 de l’Étude Internationale sur l’état d’esprit des salariés en matière de bien-être d’Alight, près d’un salarié sur cinq pense que la culture de son entreprise a un impact négatif sur son bien-être. L’augmentation du stress dans le milieu professionnel a grandement contribué à la détérioration de la confiance envers les employeurs : plus de trois salariés sur quatre (76 %) ont signalé un niveau élevé ou modéré de stress, et près de deux salariés sur trois (61 %) citent leur travail comme en étant la cause principale.
Cette pression au travail engendre une baisse de moral générale des salariés français. Beaucoup d’entre eux estiment qu’ils n’ont pas la capacité de remédier à ces problèmes eux-mêmes, et doutent aussi de la capacité (et de la volonté) de leur employeur à les aider. Et lorsque la confiance se détériore, la productivité décline également.
Des conseils destinés aux entreprises pour mieux soutenir leurs salariés, restaurer leur confiance, et améliorer leur bien-être
Renforcer et clarifier la communication
Restaurer la relation employeur-salarié et améliorer le bien-être au travail passe dans un premier temps par une communication bidirectionnelle plus claire, dépassant les stades de l’email ou des applications. Les employeurs doivent créer un environnement de travail sain où les salariés se sentent à l’aise d’exprimer leurs préoccupations, par exemple en organisant plus de moments d’échanges dédiés entre le salarié et son manager. Ces opportunités d’échanges permettront au salarié de s’exprimer plus librement s’il rencontre un problème ou un malaise au travail.
Les salariés semblent vouloir bénéficier également de plus de conseils de la part de leur manager et de leur direction. Cette approche doit impliquer une évaluation approfondie des outils et services dont les salariés ont besoin pour accomplir les tâches qui leur sont assignées. Les solutions de communication omnicanales (telles que les plateformes partagées ou encore les chatbots) peuvent être un moyen efficace de favoriser la transparence entre les collaborateurs et leur employeur et de communiquer plus facilement en cas de besoin.
Instaurer des avantages sociaux adaptés aux besoins des salariés
Les avantages sociaux représentent un facteur décisif pour les salariés lorsqu’ils envisageant de changer d’entreprise : un tiers d’entre eux affirme que des avantages salariaux solides favoriseraient leur bien-être. Pourtant, 40 % des Français déclarent n’avoir accès à aucun avantage destiné à cet effet.
Au-delà des avantages de base, les employeurs devraient s’efforcer d’en identifier de nouveaux – dits de « niche », comme le financement de séances collectives de sport, des abonnements à des services de divertissement et de bien-être, ou encore des indemnités pour les modes de transport alternatif, comme le vélo. L’important est surtout de sonder les salariés afin de savoir ce dont ils ont réellement besoin pour améliorer leur qualité de vie professionnelle comme personnelle.
Apporter plus de flexibilité au travail
Peut-être en raison de l’augmentation du niveau de stress, plus de la moitié (58 %) des salariés en France recherchent un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Près d’un salarié sur cinq (17 %) affirme qu’il envisagerait de changer de travail s’il favorisait un meilleur équilibre, et 57 % des sondés souhaiteraient bénéficier de plus de congés. La mise en place d’horaires de travail flexibles ainsi que plus d’autonomie pourraient être des facteurs clés pour une meilleure gestion du temps de travail, essentielle au bien-être des collaborateurs.
Si la semaine de 4 jours est de plus en plus plébiscitée par les salariés français et devient une tendance à prendre en compte en Europe, les employeurs de certains secteurs n’ont pas toujours la possibilité de la mettre en place. Certaines entreprises commencent, en contrepartie, à proposer des alternatives à leurs salariés, comme des heures dédiées au bien-être. Ce nouvel avantage, qui offre la possibilité de s’absenter du bureau pour se concentrer sur leur forme physique, ou juste de faire une pause loin de leur écran d’ordinateur, n’est encore que très peu répandu en Europe.
Les employeurs doivent trouver des solutions qui peuvent améliorer la situation de leurs collaborateurs et commencer à restaurer la confiance avant qu’ils ne cherchent un nouvel emploi ou que cela ait un impact trop important sur leur vie personnelle. Renforcer et clarifier la communication, mettre en place et améliorer les plateformes d’avantages sociaux pour les salariés et leur donner plus de contrôle et de flexibilité au travail, sont des moyens de répondre directement à leurs besoins et de regagner leur confiance. Cet engagement est nécessaire si les entreprises veulent renforcer leur marque employeur auprès des potentielles nouvelles recrues mais aussi auprès de leurs salariés, et rester compétitives sur un marché plus que jamais sous tension.
Par Hervé Truttmann, Country Manager France d’Alight