Arrêtons de considérer la communication interne comme un simple accessoire de la transformation des entreprises
Pour une entreprise, la transformation est toujours un chantier long et délicat. Quelle que soit la nature du changement, son ou ses enjeux, la réussite du projet passe par l’adhésion et l’engagement des collaborateurs. Un défi pour la communication interne qui doit être parfaitement intégrée au projet de transformation. Nous constatons chaque jour le recours et l’efficacité du motion design pour accompagner ces projets.
Si la communication interne reste un défi permanent pour la plupart des entreprises, la crise sanitaire et le télétravail ont aggravé les choses. Que l’entreprise s’engage dans une transformation, et cela peut virer au casse-tête…
Par transformation des entreprises, qu’entend-on au juste ? Pour une société, il s’agit de se remettre en question et en quelque sorte de se réaligner suite à un décalage constaté entre l’entreprise, ses activités, ses pratiques, et le monde extérieur. Objectif : être plus pertinente sur son marché.
Aujourd’hui, on peut identifier deux principaux sujets de transformation. Le digital, d’abord, sur la table depuis plusieurs années mais que la crise du COVID a érigé en question de survie. Et, par ailleurs, les enjeux de développement durables et de RSE qui sont devenus inévitables pour se conformer à une législation plus contraignante ainsi qu’aux attentes des consommateurs et des collaborateurs.
Expliquer clairement et recruter des ambassadeurs
Ces deux gros chantiers concernent un nombre considérable d’entreprises qui sont souvent désarmées pour mener la bataille. Car transformer une entreprise, c’est aussi changer sa culture. Et cet enjeu culturel pose bien des problèmes. Et même si ce métier n’existe pas encore, il faudrait inventer au sein des entreprises des responsables des valeurs et de la culture, des Valueness Officers comme on a des Happiness Officers, qui auraient toute leur importance en temps de mutation.
En attendant, ce sont les collaborateurs qui sont les premiers vecteurs de la transformation. La première question à se poser est donc : « a-t-on mis en place tout ce qu’il faut, en matière d’organisation, de management, et a-t-on assez d’outils pour que les salariés comprennent et surtout adhèrent à ce changement ? ».
À cet égard, on voit encore trop souvent la limite de solutions prêtes à l’emploi délivrées par des cabinets de consulting extérieurs qui sont autant de coups d’épées dans l’eau. Pour convaincre, le projet de changement doit être porté sur le terrain par les salariés eux-mêmes. D’où la nécessité de recruter au sein de l’entreprise des ambassadeurs reconnus, écoutés, quelle que soit leur place dans l’organigramme. Epaulés par des spécialistes de la transformation qui disposent de tous les outils méthodologiques, techniques et de diagnostic, ces collaborateurs seront les véritables vecteurs de la transformation.
Enfin, il faut une exemplarité : tout le monde, à tous les échelons, se doit d’être cohérent, faute de quoi la nécessité du changement ne convaincra personne.
Très concrètement, le tout premier des outils reste donc la communication. Il faut expliquer clairement aux collaborateurs ce qu’on veut faire et où on veut les emmener. Trouver un dialogue impactant, faire passer le message aux collaborateurs, trouver le ton juste pour les motiver, les intégrer dans le projet, et surtout transformer ces messages en actions et/ou en « engagement ». C’est moins simple qu’il n’y paraît et cela ne peut en aucun cas se résumer à une communication interne classique.
Communiquer efficacement : un motion design bien fait est aujourd’hui l’outil qui fait le plus ses preuves
Tout aussi inefficaces, l’abus de communication verticale, les directives et les e-Learnings de vingt minutes délivrés à heure fixe par la dircom à des salariés isolés devant leurs écrans. Ces mauvaises pratiques peuvent lasser pour ne pas dire braquer les collaborateurs, et au final être complètement contre-productives.
En matière de communication interne des entreprises, il existe pourtant une solution : le Motion Design. La vidéo permet de faire passer simplement et quasiment tous les messages, elle dit beaucoup en peu de temps –une minute ou une minute trente-, ne sollicite pas trop du temps disponible du salarié. Parce qu’elle a un aspect plutôt ludique, la vidéo d’animation crée un engagement immédiat chez celui qui la reçoit.
La vidéo permet de mixer interviews et motion design pour partager une vision de manière pédagogique mais aussi incarnée. On peut prévoir plusieurs vidéos, au fil de l’avancement du chantier de transformation : annonce du projet, explication de la vision, fixation des objectifs, premier bilan des acquis et des reste-à- faire… Autant de jalons bien pratiques qui permettent de conserver l’engagement des salariés dans la durée.
Reste à déterminer le meilleur canal de diffusion de ces vidéos : le mail, le réseau social de l’entreprise, le présentiel ? Il n’existe pas un média plus pertinent que l’autre, mais il dépend de l’entreprise. Gardons à l’esprit l’efficacité d’une bonne vieille réunion en présentiel de dix minutes avec tous les salariés pour lancer le projet, diffuser une première vidéo courte, qui permet à tous de comprendre et de s’approprier le projet, qui suscite un échange. C’est un idéal, parfois certes compliqué à mettre en œuvre, mais ça fonctionne.
Ce qui est certain, c’est qu’il n’est plus tolérable de dire que la communication n’a rien à voir avec la transformation des entreprises. Il faut définitivement arrêter de considérer la communication comme une sorte d’accessoire. Pour faire passer le message de la transformation, une vraie organisation solide et une stratégie globale doivent être mises en place. En temps de transformation, il n’est bien sûr pas question de se substituer aux communicants, mais se servir de tous ses outils pour faire adhérer.
Par Rémy Koné, CEO de l’agence GORILLE
(L’agence GORILLE a été élue Meilleur Motion Designer 2D/3D de l’année 2017)