Comment se porte la compétitivité française ?
Coe-Rexecode publie son état des lieux de la compétitivité française pour l’année 2014 en présentant son analyse des performances à l’exportation ainsi que les résultats de son enquête exclusive sur le positionnement des produits français.
1/ 2014 a été marquée de nouveau par des pertes de parts de marché à l’exportation
Le déficit de nos échanges industriels a augmenté en 2014 (-26,4 Mds € en 2014, -24,0 Mds € en 2013).
Ainsi, si le solde des échanges extérieurs de l’ensemble des marchandises s’est réduit (-3,7 % du PIB en 2013, -3,3 % en 2014), cela est entièrement dû à l’allègement de la facture énergétique. Hors énergie, le déficit commercial français pour les produits industriels s’est creusé tandis que l’excédent sur les produits agricoles et agroalimentaires ainsi que sur les échanges de services s’est réduit.
Les parts de marché françaises à l’exportation ont de nouveau reculé en 2014, en valeur comme en volume, après un fort recul depuis 2000 puis une relative stabilisation depuis 2010 :
– Le poids des exportations françaises de marchandises dans les exportations de la zone euro est en recul par rapport à 2013 (respectivement 12,3 % vs. 12,5 %). Dans la zone euro, l’Allemagne est stable, l’Espagne regagne des parts de marché ;
– La part de marché française dans les exportations mondiales est tombée de 3,15 % en 2013 à 3,0 % en octobre 2014. Depuis 2000, parmi les pays développés, la France a connu le plus net recul de ses parts de marché.
2/ Les déterminants de la compétitivité-coût sont mieux orientés
Alors que le bilan des résultats de 2014 est décevant, la compétitivité-coût de la production française est mieux orientée :
– Grâce à un léger ralentissement des hausses salariales et à l’effet du CICE, le coût horaire du travail dans l’industrie manufacturière a augmenté sur un an de +0,6 % en France contre +2,3 % en Allemagne ;
– Le taux de marge de l’industrie française s’est redressé en 2014, de l’ordre de 2,5 points en un an. Cette amélioration est due pour un tiers au CICE et pour deux tiers à une augmentation des salaires inférieure aux gains de productivité.
3/ Des produits français de qualité mais encore considérés comme trop chers par les acheteurs professionnels
Depuis 20 ans, Coe-Rexecode mène une enquête auprès de 500 importateurs européens1 sur leur perception du positionnement des produits français par rapport à 9 de leurs principaux concurrents2.
L’« enquête compétitivité » 2014 analyse les caractéristiques hors prix3 des biens de consommation (équipements du logement, produits agroalimentaires, habillement et accessoires, produits pharmaceutiques et d’hygiène-beauté) :
– Sur les critères hors prix, les biens français sont presque toujours devancés par les produits allemands. Ils sont néanmoins presque systématiquement considérés comme « meilleurs » que les produits espagnols ou italiens. Par exemple, en termes de qualité, les biens d’équipement du logement, les produits agroalimentaires et les produits d’hygiène-beauté sont 2ème sur 10 pays, juste derrière l’Allemagne ;
– En revanche, le jugement sur l’habillement et les accessoires français est moins favorable et la dégradation amorcée en 2012 se confirme. Ces produits se placent au 7ème rang sur 10 en 2014 vs. 3ème en 2010.
Comme en 2012, l’appréciation du niveau de prix est globalement défavorable aux produits français qui sont considérés par les acheteurs comme un peu trop chers.
4/ Des efforts à poursuivre pour renforcer la compétitivité de la France
Les observations de 2014 et les résultats de notre enquête compétitivité montrent que la poursuite des efforts de compétitivité-coût et de compétitivité-prix restent indispensables pour reconquérir, ne serait-ce que partiellement, les parts de marché perdues.