Comment réduire le coût de détention de sa flotte

Les gestionnaires de parc ont recours à la télématique pour faire baisser la consommation de carburant et les coûts de maintenance des véhicules. Afin d’éviter une lourde fiscalité sur les voitures de fonction, ils se tournent davantage vers le crédit Mobilité, voué à les remplacer ou à les compléter. Et l’adoption de solutions d’auto-assurance partielle leur permet de diminuer le montant des réparations de carrosserie et de réduire les primes d’assurance.

Pour diminuer le coût de détention (ou TCO) du parc de véhicules qui représente le deuxième poste de dépenses des entreprises, celles-ci peuvent jouer sur plusieurs leviers. À commencer par l’usage des véhicules où les gestionnaires de flotte peuvent trouver de belles sources d’économie, notamment dans la consommation de carburant ou d’électricité et dans la maintenance des véhicules.

« Le poste carburant qui constitue 15 % du TCO des véhicules est le premier levier d’économie. En représentant 8 à 10% du TCO, leur maintenance est également une source importante de réduction des dépenses », indique Laurent Hauducoeur, directeur général adjoint de Traxall France, gestionnaire de flottes externalisées.

La télématique réduit de 10% la consommation de carburant et le coût de maintenance

Pour cela, les gestionnaires de parc recourent à la télématique qui permet de suivre les comportements de conduite des collaborateurs et l’état de leurs véhicules, grâce à des boîtiers embarqués sur les véhicules qui remontent bon nombre d’informations de la sorte à un logiciel de traitement des données, exploité par le gestionnaire.

En général, les télématiciens s’appuient sur l’exploitation des données transmises par des boîtiers qui équipent en première monte les véhicules des constructeurs. Mais ils peuvent en fournir, comme Targa Viasat France le fait si les véhicules en sont dépourvus. Le télématicien couvre le suivi de 200 000 véhicules d’entreprise de 2 600 clients en France.

Exploitant également les données des boîtiers embarqués, la start-up CleanMob analyse, de son côté, notamment les comportements de conduite qu’elle mesure par un système de notation attribué à chaque conducteur. « Cela permet de détecter les conduites nerveuses qui peuvent être rectifiées par une formation à l’écoconduite plus raisonnable et plus sécurisée, et engendrer une économie de 10 % sur la maintenance des véhicules », expose Salah El Hajji, président et cofondateur de CleanMob.

Kilométrage, température d’huile moteur, freins, pression des pneus… mais aussi accélérations, freinages, vitesse du véhicule, virages… sont ainsi scrutés à la loupe par les boîtiers embarqués. Traitées par un logiciel dédié, toutes ces données servent au gestionnaire de parc à lancer des actions correctives pour les conduites nerveuses, ou pour l’entretien des véhicules qui le nécessitent. Du coup, la télématique permet de réduire jusqu’à 10 % la consommation de carburant.

« On estime en moyenne à 15 % l’économie de carburant engendré par notre système et à 20 % sur le coût de la maintenance », affirme Samia Arfaoui, country Manager de Targa Viasat France. La télématique peut aussi contribuer à réduire de 10 à 20 % le nombre de véhicules de la flotte, en détectant les usages inutiles de véhicules.

Entre 15 et 45 % d’économie sur les réparations de carrosserie et les cotisations d’assurance

En permettant d’augmenter la sécurité des déplacements, la télématique agit indirectement sur la sinistralité des flottes. Mais pour faire de réelles économies sur ce poste, Autogriff première e-carrosserie d’expertise et de réparation des véhicules, propose aux entreprises de limiter leurs déclarations d’incidents de carrosserie à leur assurance, afin de réduire leurs cotisations.

« On conseille aux gestionnaires d’accroître le montant de leur franchise, en dessous duquel ils s’autoassurent en payant les réparations au bon prix forfaitaire chez le bon carrossier en s’appuyant sur notre réseau de 1 100 carrossiers répartis sur le territoire », explique Franck Keller, président fondateur de Autogriff. Pour cela, Autogriff offre son diagnostic de l’incident en seulement 4 heures, donne le prix de la réparation et conseille l’entreprise sur la déclaration à faire ou pas à son assurance.

« Avec un coût de réparation maîtrisé et une baisse sensible de 80 à 30 % des déclarations d’assurance, la flotte fait entre 15 et 45 % d’économie », ajoute-t-il. D’autant qu’Autogriff garantit une prise en charge plus rapide du véhicule et un délai d’immobilisation deux fois plus court que les carrossiers traditionnels.

Le crédit Mobilité pour baisser la fiscalité des voitures de fonction

Enfin, à l’heure où la réforme fiscale des avantages en nature (AEN) des collaborateurs disposant d’une voiture de fonction, double en quelque sorte les charges patronales et salariales, contribuant à faire flamber le TCO des véhicules, les gestionnaires se tournent davantage vers le crédit mobilité. Ce dernier consiste à remplacer la voiture de fonction par une enveloppe forfaitaire de services de mobilités (train, bus, autopartage, covoiturage…) pour le collaborateur.

« L’idée est de changer le véhicule de fonction par un véhicule électrique plus petit et éco-scoré dont la fiscalité est faible, couplé à un crédit mobilité utilisable par le salarié pour le week-end ou les vacances. C’est là que les économies se font », conclut Thierry Cosme, directeur général de RoadMate, fournisseur d’une solution de Pass Mobilité.

 

Bruno Mouly

Journaliste économique, avec près de 20 ans d'expérience en journalisme économique et en communication d'entreprise. Spécialisé en numérique, achats logistiques et mobilité. Il collabore également avec les Échos et le JDD.

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