Comment la durabilité façonnera le monde du travail et l’industrie en 2025

Alors que les préoccupations climatiques ne cessent de croître, la transition énergétique et l’efficacité des COP continuent de diviser, les questions environnementales ne sont plus une option dans les stratégies d’entreprise, c’est un impératif sociétal, qui dépasse même les contextes politiques mouvants. En 2025, une grande partie du monde subira une pression sans précédent pour concilier progrès technologique et durabilité environnementale. Et ce, même si les États-Unis prennent le chemin inverse, en revenant sur leurs engagements. Dans le monde entier, aucun secteur, aucune industrie, aucune génération n’échappera à sa part de responsabilité.

L’énergie “propre” est imparfaite mais l’inaction n’est pas une option

Si les énergies renouvelables sont essentielles pour réduire les émissions toxiques, même les solutions les plus “propres” ont leurs défauts. L’énergie nucléaire émet peu de carbone, mais produit des déchets ultimes radioactifs et nécessite une infrastructure à forte empreinte carbone.

Les technologies expérimentales de réacteurs soutenues par les géants du numérique pourraient résoudre certains de ces problèmes, mais elles sont encore peu abouties. Dans l’éolien, les pales de turbine, non recyclables, finissent souvent en décharge.

Ces imperfections nourrissent le débat, mais rappellent aussi une leçon essentielle : la recherche de la perfection ne doit pas entraver durablement le progrès. Mieux vaut reconnaître les défauts tout en faisant des choix qui réduisent notre impact environnemental.

Ce que nous apprend l’échec de la COP29

Le sommet COP29 de l’année dernière à Bakou devait insuffler une nouvelle dynamique dans la lutte climatique, mais il a laissé un goût amer pour beaucoup. L’engagement de 300 milliards de dollars par an pour les pays en développement d’ici 2035 reste très en deçà des 1300 trillions nécessaires.

Aucune feuille de route concrète n’a été définie pour aider les industries à aligner leurs activités avec les objectifs de réduction des émissions ou mettre en œuvre des solutions sectorielles. Ce vide reflète un manque persistant de décisions courageuses.

Pour les entreprises, une leçon s’impose, les progrès exigent des actions claires et mesurables, pas de vagues promesses. Construire un modèle de développement durable ne repose pas sur de grands discours, mais sur des stratégies concrètes, ancrées dans la réalité et qui inspirent la confiance.

La génération Z nous demandera des comptes

La génération Z est sans doute la plus informée et la plus engagée en matière d’environnement, avec de fortes attentes envers les employeurs. Les actions en matière de durabilité doivent refléter de vraies valeurs. Selon l’enquête Deloitte de 2024 sur les générations Z et les Millennials, 44% de la génération Z ont déjà refusé une offre d’emploi pour des raisons éthiques, et 54% incitent activement leurs employeurs à agir pour le climat.

Oui, cette génération est connectée, exigeante, et attend des actions concrètes de la part des entreprises et des gouvernements. Mais elle attend aussi que les générations précédentes, désormais au pouvoir, prennent des mesures réelles. Mais la lutte contre le changement climatique ne leur revient pas uniquement, c’est d’abord une responsabilité collective !

Le “laisser-faire” de l’IT arrive à son terme

Le secteur IT, bien qu’essentiel à l’innovation, consomme une part croissante de l’électricité mondiale, et pourrait dépasser les 10% d’ici 2030, selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Énergie. Enerdata avait déjà noté que les TIC représentaient 9% de la consommation électrique dès 2018.

Jusqu’ici, ce secteur a échappé à une réelle remise en question, attribuant cette responsabilité aux utilisateurs et aux entreprises. Mais ces excuses ne tiennent plus. Avec la montée en puissance de l’IA et des besoins en traitement de données, le secteur doit prendre ses responsabilités.

Au-delà de la sensibilisation des utilisateurs aux coûts énergétiques des avancées technologiques, des modèles d’IA et des giga Datacenters, l’industrie IT doit concevoir et encourager l’adoption de technologies plus économes, investir dans les énergies renouvelables dans une logique de durabilité globale.

Un monde aux ressources limitées

Alors que la population mondiale approche les 10 milliards d’habitants, l’idée que les ressources sont infinies est dangereusement obsolète. La pression sur les réseaux électriques, accentuée par les VE et l’IA, illustre cette crise imminente. Sans action rapide, les pénuries de ressources se feront vite sentir, forçant les industries à éliminer leurs inefficacités.

Mais il y a aussi des raisons d’espérer : grâce à des investissements ciblés dans la recherche, l’éducation et l’optimisation des ressources, les industries peuvent s’adapter. En concevant des technologies moins énergivores, en limitant le gaspillage, ou en sensibilisant le public à des choix plus durables, il existe une voie d’avenir, que les acteurs économiques peuvent emprunter dès maintenant.

Pour relever ces défis, les entreprises doivent repenser leurs priorités :

• Investir dans la R&D : stimuler l’innovation pour plus d’efficacité et de durabilité, avec une vision à long terme.
• Sensibiliser pour impacter : aider les consommateurs et les employés à évaluer l’impact durable de leurs choix, au travail comme à la maison.
• Optimiser les ressources : Identifier les inefficacités et réduire les gaspillages dans toutes les opérations.

La bonne nouvelle ? Des actions simples et mesurables, engagées dès aujourd’hui, peuvent faire une réelle différence, tout en renforçant la résilience des organisations et en préparant un avenir durable. Mais il faut agir maintenant, car bientôt, la question ne sera plus “Que pouvons-nous faire ?”, mais bien “Pourquoi ne l’avons-nous pas fait ?”.

Par Jonathan Bourhis, Country Manager France, Pure Storage