Comment l’autoconsommation va permettre aux entreprises d’être plus compétitives ?

Avec la publication du projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) le vendredi 25 janvier 2019, la France a pu découvrir les objectifs fixés en matière d’énergie par le gouvernement pour les 10 années à venir. Parmi tous les sujets énergétiques traités par ce projet PPE, quelles sont les ambitions du gouvernement en matière d’énergie solaire ?

En effet, la PPE est une belle occasion de changer d’accélérer fortement la compétitivité énergétique de nos entreprises. Il est temps de réformer en passant du protectionnisme ambiant à un plan ambitieux et collaboratif.

En 2017, l’électricité d’origine photovoltaïque représentait seulement 1,7% de la production d’électricité française et 2 % de la consommation d’électricité dans l’Hexagone alors qu’elle atteignait les 7 % en Italie, en Grèce et… en Allemagne. L’objectif que fixe le projet de PPE est de porter la capacité installée en photovoltaïque à une fourchette de 35,6 à 44,5 GW en 2028 contre 8,8 GW au 30/09/2018. La surface de PV au sol installée en France devrait ainsi passer de 100 km2 en 2019 à environ 365 km2 en 2028. Pour les toitures, l’objectif est d’environ 175 km2 en 2028 contre 50 km2 aujourd’hui.

La chute continue du coût de production des panneaux et l’amélioration de leurs performances, à divisé par 8 le coût l’électricité photovoltaïque en 10 ans, permettant d’abord aux particuliers (qui payent leur électricité plus chère que les entreprises) d’envisager d’autoconsommer. En 2018, pour les entreprises françaises, la production d’électricité renouvelable via des installations solaires est désormais devenue compétitive avec leurs tarifs d’achat de l’électricité sur le réseau de distribution.

Autoproduire de l’électricité solaire sur un site d’entreprise en France à un coût moyen sur 25 ans situé aujourd’hui entre 50 et 100 euros / MWh (selon la situation géographique et le type d’installation : au sol, sur les toits ou sous forme d’ombrières sur des parkings), permet non seulement de s’extraire de la volatilité des marchés de l’énergie, mais aussi de démontrer concrètement son engagement dans la lutte contre le changement climatique.

Le projet de PPE reconnaît pour autant que le développement de l’autoconsommation passe notamment par un besoin de visibilité pour les acteurs sur le cadre qui leur est applicable et sur les différents facteurs susceptibles d’avoir une influence sur le niveau de rentabilité des opérations d’autoconsommation. Il propose donc plusieurs mesures qui vont dans le bon sens :

• Clarifier le cadre applicable au modèle de tiers investisseur, dans lequel le consommateur n’est pas propriétaire de l’installation mais bénéficie quand même de la production, afin de l’aligner sur le cadre de l’autoconsommation individuelle ;
• Ouvrir de nouvelles possibilités pour l’autoconsommation collective et faciliter leur financement ;
• Porter à 1 MW la taille maximale des installations éligibles à l’appel d’offres autoconsommation.

Quelques centaines de grands groupes mondiaux couvrant tous les secteurs de l’économie ont annoncé, depuis la COP 21, des objectifs très ambitieux de baisse de leurs émissions de CO2 en 2025, 2030 et 2050. Tous sont concernés par leur impact sur la planète où vivent leurs employés, leurs actionnaires et leurs clients et commencent à mettre en place des solutions d’autoproduction. Il en va de leur conscience environnementale mais aussi de leur notoriété et image de marque.

Les conditions économiques sont réunies pour que les entreprises françaises s’engagent dans une dynamique d’autoproduction beaucoup plus forte que les prévisions de RTE, et y trouvent une arme de compétitivité massive : coûts réduits et contrôlés, image de marque renforcée, fierté et motivation des salariés. Habitués à une approche centralisée et pilotée par l’État, nous devons mobiliser notre créativité pour déclencher une transformation de notre paysage énergétique différente, issue de milliers d’initiatives terrains portées par chacune de nos entreprises !

Par Jean-Pierre Riche – Directeur général d’Orygeen

La rédaction

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