Baromètre annuel de la rémunération des DAF : Quelles sont les grandes tendances 2025 ?

CFO Connect, la première communauté de responsables financiers en Europe animée par Spendesk, publie sa 5ème édition du baromètre annuel de la rémunération des DAF. Les résultats 2025 révèlent une dynamique positive dans le secteur financier français, caractérisée par une réduction significative de l’écart salarial entre hommes et femmes et une augmentation substantielle des salaires moyens, ainsi qu’un engouement croissant pour l’intelligence artificielle, à la fois comme levier de performance et d’évolution professionnelle.

Cette étude intervient à un moment stratégique, alors que la directive européenne sur la transparence des rémunérations entrera en vigueur dans un an exactement (juin 2026) : les entreprises de plus de 100 salariés devront publier leurs écarts salariaux.

Pour réaliser cette cinquième édition du baromètre, CFO Connect a interrogé plus de 600 professionnels de la finance occupant des postes à responsabilité, dont 168 basés en France. En analysant les attentes salariales dans l’ensemble de la fonction financière et en explorant les corrélations entre compétences technologiques et progression de carrière, cette analyse constitue un véritable outil stratégique pour les organisations souhaitant élaborer des politiques de rémunération compétitives et équitables.

Des progrès notables en matière d’égalité salariale en France

L’étude montre que dans la finance en France, les hommes perçoivent en moyenne un salaire supérieur de 12% à celui des femmes (107 500 euros vs 95 000 euros).

Bien que cet écart reste significatif, ces chiffres représentent une avancée considérable pour le secteur financier français ; l’écart entre les salaires des femmes et des hommes s’est réduit de 5 points par rapport à l’année précédente (17%), et est nettement inférieur aux écarts constatés en Allemagne (40%) et au Royaume-Uni (35%).

Cette progression française est d’autant plus encourageante qu’elle s’inscrit dans un contexte économique européen contrasté, alors que les rémunérations dans la finance ont reculé de 3% au Royaume-Uni et de près de 6% en Allemagne.

Toutefois, l’écart salarial s’accentue avec l’ancienneté, les hommes directeurs financiers (CFO) gagnent 22% de plus que leurs homologues féminines. Cette tendance se confirme dans plusieurs fonctions financières, avec des écarts atteignant parfois 22% pour certains postes de direction. Cette inégalité s’intensifie considérablement avec l’âge et l’expérience, si l’écart se limite à 8% chez les professionnels de 18-30 ans, il culmine à 29% pour la tranche 41-50 ans.

Les conséquences sont évidentes : 28% des femmes dans la finance envisagent de changer de poste spécifiquement pour obtenir une meilleure rémunération, et  25% des hommes également – créant ainsi un défi stratégique pour les organisations qui tardent à instaurer une véritable équité salariale.

Commentant les résultats, Rodolphe Ardant, Fondateur de Spendesk, a déclaré : « Les dernières données de notre baromètre annuel des salaires des DAF révèlent des tendances encourageantes pour le marché français en matière d’égalité salariale. La France se positionne favorablement par rapport à ses voisins européens comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui affichent des écarts bien plus préoccupants. Cette avancée significative, combinée à l’augmentation substantielle des salaires moyens dans le secteur financier français, témoigne d’un dynamisme remarquable dans un contexte économique européen contrasté. Avec l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la transparence salariale en juin 2026, les entreprises françaises qui s’engagent dès maintenant dans cette démarche d’équité prendront une longueur d’avance sur leurs concurrents européens ».

Une croissance salariale robuste en France

En France, le salaire moyen dans le secteur financier a augmenté de 9% pour atteindre 102 500 euros en 2025, contre 94 000 euros en 2024. Cette dynamique, la plus vigoureuse parmi les quatre principaux marchés étudiés, devance nettement les États-Unis (+8%), l’Union européenne et la Suisse (+5%), contrastant avec le repli observé en Allemagne (-6%) et au Royaume-Uni (-3%).

Malgré cette forte progression, les professionnels de la finance en France restent moins bien rémunérés que leurs homologues allemands (116 000 euros), britanniques (121 500 euros) et américains (189 500 euros).

Pour les postes financiers de haut niveau basés en France, les directeurs financiers (CFO) gagnent en moyenne 115 179 euros, un chiffre en hausse de 6% par rapport à 2024, mais toujours inférieur aux salaires des CFO allemands (172 283 euros), britanniques (177 663 euros) et américains (233 283 euros).

L’étude révèle que 52% des professionnels de la finance en France envisagent un changement de poste dans l’année à venir, contre 49,5% dans l’ensemble des pays étudiés. En France, cette mobilité est principalement motivée par la recherche d’une meilleure rémunération (30%), devant le besoin de nouveaux défis professionnels (22%) – témoignant d’un marché où les talents financiers, conscients de leur valeur accrue par les compétences technologiques, n’hésitent plus à valoriser leur expertise.

L’IA transforme progressivement les équipes finance

L’étude 2025 confirme l’enthousiasme des professionnels de la finance pour l’intelligence artificielle. Alors que 52% des répondants se disent optimistes quant à l’impact que l’IA aura sur les équipes financières, près de 40% des répondants restent partagés, prévoyant à la fois des effets positifs et négatifs de l’IA sur le travail des équipes financières.

Seuls 7% estiment que l’arrivée de l’IA est surestimée ou peu susceptible d’avoir un impact majeur. En revanche, 92% estiment que les compétences technologiques seront cruciales pour l’avancement professionnel et les négociations salariales à l’avenir.

S’exprimant sur le rôle transformateur de la technologie, Rodolphe Ardant ajoute : « La profession financière se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins technologiques, marquée par un paradoxe saisissant entre incertitudes économiques et enthousiasme pour l’innovation. Les professionnels français adoptent la technologie non seulement comme un outil de productivité, mais comme un véritable différenciateur de carrière. Néanmoins, l’ambivalence exprimée par une part importante des répondants au sujet de l’IA suggère que le secteur cherche encore à trouver l’équilibre entre opportunités et défis. Je suis convaincu que les professionnels de la finance qui développent activement des compétences technologiques seront en capacité de prospérer dans les années à venir, devenant des partenaires stratégiques incontournables pour leurs entreprises, quel que soit le climat économique.


Méthodologie :

CFO Connect a interrogé plus de 600 professionnels de la finance de janvier à mars 2025 à plusieurs niveaux, du comptable au directeur financier à travers plus de 40 pays. Les répondants étaient principalement basés au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France et en Allemagne.

La rédaction

Le service Rédaction a pour mission de sélectionner et de publier chaque jour des contenus pertinents pour nos lecteurs internautes à partir d’une veille approfondie des communiqués de presse pour alimenter les rubriques actualité économiques, actualités d’entreprises, études ou encore actualités sectorielles. Pour échanger avec notre service Rédaction web et nous faire part de vos actualités, contactez-nous sur redaction@gpomag.fr

Du même auteur

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité