Augmentations de salaires 2025 : Des attentes différentes entre employeurs et salariés
Le cabinet Robert Half a sondé 1000 salariés français et 500 dirigeants pour savoir comment ils appréhendent l’enjeu clé de la rémunération, en cette fin d’année 2024, sous le signe de l’incertitude politique et économique.
Les salariés tempèrent leurs exigences en termes d’augmentation
Près de deux tiers des salariés (64 %) estiment qu’il sera plus difficile d’obtenir une augmentation en 2025 qu’en 2024.
- Cette perception est plus marquée dans les petites entreprises : 69 % des salariés d’entreprises de 50 à 250 employés partagent ce sentiment, contre 59 % des salariés dans des entreprises de plus de 500 employés.
- Les jeunes générations sont également plus prudentes : 69 % des membres de la Génération Z et 68 % des Millennials pensent que les augmentations seront plus difficiles à obtenir, contre 57 % des plus de 60 ans et 60 % des 44-59 ans.
Le coût de la vie reste le principal critère invoqué pour demander une augmentation, cité par 36 % des répondants, quelle que soit leur tranche d’âge. Cela reflète une inquiétude persistante concernant le pouvoir d’achat, qui ne semble pas encore avoir compensé les effets de l’inflation.
- 2e critère : L’acquisition de nouvelles compétences ou qualifications (29 % des répondants).
- 3e critère : La gestion de nouveaux projets ou une charge de travail accrue (25 %).
Les employeurs perçoivent les salariés comme de plus en plus exigeants
Selon l’étude Robert Half, une majorité des employeurs estime que les candidats à l’embauche sont de plus en plus exigeants sur les questions de rémunération.
- Cette perception est particulièrement marquée pour les jeunes générations : 73 % des employeurs considèrent que la Génération Z (18-27 ans) est plus exigeante que l’année dernière, suivie des Millennials (67 %), de la Génération X (41 %), et des Baby-Boomers (26 %).
- Cette tendance se vérifie dans toutes les tailles d’entreprise et pour toutes les spécialités couvertes par Robert Half, que ce soit en région parisienne ou dans le reste de la France.
Les critères principaux des employeurs pour décider d’une augmentation sont en grande partie basés sur la performance et l’atteinte des objectifs pour 31% d’entre eux.
- 2e critère : La crainte de ne pas rester compétitif sur le marché (23 %).
- 3e critère : Le besoin de fidéliser les talents (17 %).
Par ailleurs, 29 % des employeurs indiquent vouloir appliquer des critères uniformes et transparents pour tous, dans une logique d’équité. Cette approche trouve un écho dans la directive européenne sur la transparence des salaires, qui vise à lutter contre les inégalités salariales entre hommes et femmes. Attendue pour 2026 en France, cette directive pourrait avoir des répercussions plus larges sur les pratiques salariales en entreprise.
« Notre étude confirme que, dans un contexte d’incertitudes par rapport aux prochaines grandes orientations économiques nationales, les dirigeants français abordent la question des hausses de salaires avec prudence et avant tout au prisme de la performance. C’est évidemment une clé dont les salariés et candidats, toujours en recherche de pouvoir d’achat, doivent tenir compte dans le cadre de leurs négociations salariales. Mais l’importance croissante d’évaluations sur la base de critères définis et harmonisés au sein de l’entreprise est un point tout aussi notable. Elle permet, lorsque les termes du jeu sont respectés, d’établir un socle de confiance sur la base d’éléments concrets et d’objectifs à atteindre. A ce titre, les grilles de salaire de référence que nous établissons chaque année peuvent servir, aux employeurs comme aux employés, comme indicateur des standards du marché », analyse Matthieu Imbert-Bouchard, Directeur Général de Robert Half Int. France.
Le Guide des salaires 2025 de Robert Half sera en ligne dès le 9 octobre avec les grilles de salaires par percentiles pour plus de 100 fonctions ainsi que les grandes tendances de marché en termes de rémunération et de recrutement établies à partir d’un panel d’employeurs français. Il est basé sur une analyse de milliers de placements effectués à travers la France au cours de l’année passée, et sur des perspectives établies pour l’année à venir.
Méthodologie de l’enquête
- En juillet 2024, Robert Half a commandé une recherche auprès de 1 500 répondants français en utilisant une méthodologie de collecte de données en ligne.
- Les répondants représentent 500 employeurs et 1 000 employés travaillant dans les fonctions Finance, Ressources Humaines, Opérations / Administration et Technologie/Systèmes d’informations.
- Ils sont issus d’un échantillon de petites entreprises (500), de moyennes entreprises (500) et de grandes entreprises (500) des secteurs public et privé, dont entreprises cotées en bourse, à Paris et en Île-de-France (604) ainsi que dans le reste du pays (896).