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Augmentation de la rémunération : la poursuite de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat

Dans le cadre de son Observatoire annuel de la Performance Sociale et des Rémunérations, LHH réalise un état des lieux des politiques et pratiques salariales des entreprises. Le budget NAO (Négociation annuelle obligatoire) atteint 3,5 % pour l’année 2024, ce qui reste au niveau des prévisions d’il y a un an.

Bien qu’encore significatifs au regard des 10 dernières années, les budgets d’augmentations salariales alloués en 2024 marquent un recul par rapport à 2023 (où les augmentations avaient atteint un record à 4,7%). Les entreprises continuent d’adopter des mesures assez diversifiées et complémentaires pour préserver le pouvoir d’achat des salariés.

Un taux à 3,5% représentatif pour les employés et ouvriers pouvant répondre aux tensions sur les bas salaires

Le budget alloué pour les employés et ouvriers est le plus significatif à 3,5 %, chiffre qui montre la volonté des employeurs de tenir compte des problématiques de pouvoir d’achat liées à l’inflation notamment. Les augmentations envisagées pour les cadres s’établissent quant à elles à 3,3% et celles des techniciens et agents de maîtrise se situent entre les deux pratiques.

Si 90 % des entreprises ont prévu des mesures salariales en 2024, celles-ci continuent de privilégier largement les augmentations générales et plus particulièrement des populations non-cadres. Les populations d’ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise en bénéficient ainsi dans plus de 3 entreprises sur 4. Les cadres en bénéficient dans un peu plus de 1 entreprise sur 2.

Pour autant, les augmentations individuelles restent assez présentes et plus de la moitié des salariés des entreprises les pratiquant en bénéficient, montrant également le besoin de reconnaissance individuelle. Elles font à nouveau partie des mesures les plus répandues pour les cadres.

Une stratégie globale des entreprises pour lutter contre les impacts de l’inflation

Au-delà du salaire de base, les entreprises continuent d’aborder la rémunération dans une logique de mesures globales, avec le déploiement de dispositifs complémentaires.

En 2024, les employeurs ont ainsi poursuivi la mise en place de mesures plus significatives et diversifiées pour faire face au contexte économique et social :

  • 16% des entreprises avaient prévu une clause de revoyure et ont été amenées à renégocier le budget alloué initialement face au contexte économique et social.
  • 62% des entreprises ont adopté des mesures complémentaires avec des budgets ou primes de différentes natures favorisant le pouvoir d’achat : 25% ont versé la prime de Partage de la Valeur avec un montant médian déclaré de 750 euros, ce qui est inférieur aux pratiques 2023 en cohérence comme observé pour les budgets alloués. 27% ont alloué des primes ou budgets dédiés aux situations ou populations spécifiques comme l’égalité salariale ou les bas salaires par exemple. 29% déclarent d’autres mesures favorisant le pouvoir d’achat.

Pour 2025, d’autres mesures ou évolutions sont déjà annoncées pour 50% des entreprises, avec des budgets dédiés aux tickets restaurant et au transport pour 40% des entreprises, ainsi qu’à la hausse des grilles de minimas pour 20% d’entre elles.

Des prévisions 2025 qui marquent une forme de retour à la normale avec une prudence visible

Avec une activité économique considérée constante pour 47 % des entreprises ainsi qu’un climat social stable pour 3 entreprises sur 4, le taux médian prévisionnel des augmentations salariales s’annonce ainsi à date à 2,8 % pour l’année 2025.

Dans un contexte encore instable accompagné d’une décélération continue de l’inflation, les prévisions pour l’année 2025 révèlent une certaine prudence de manière générale. Des sujets émergents pourraient néanmoins faire évoluer cette tendance et impacter les budgets alloués en lien avec l’évolution des grilles de minimas et la tension sur les bas salaires.

À moyen terme, les enjeux relatifs à l’égalité de traitement se renforcent pour les entreprises qui se préparent de différentes manières à la transposition de la directive européenne sur la transparence des rémunérations à horizon 2026/2027 :

  • Avec une évaluation de l’existant pour 32%
  • Avec un renforcement de la politique et des pratiques pour 20%
  • Avec un renforcement des méthodes d’analyse pour 21%
  • Avec une réflexion collaborative pour 17%

Ces démarches inscrites dans la continuité de l’index égalité F/H feront l’objet de mesures et de communications progressives et croissantes en matière de pratiques salariales.


Méthodologie
L’enquête menée a permis de recueillir les pratiques de 150 entreprises, concernant près de 1 million de salariés de tous secteurs, tailles et chiffres d’affaires. Parmi les entreprises répondantes: 62 % ont un chiffre d’affaires supérieur à 200 millions d’euros, pour 19 % d’entre elles il se situe entre 50 et 200 millions d’euros. 51 % ont un effectif supérieur à 1 000 collaborateurs et 49 % comptent moins de 1 000 salariés.

La rédaction

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