6ème vague de l’Observatoire Social de l’Entreprise – Volet barométrique : Le moral des salariés et des chefs d’entreprise s’améliore !
Destiné à sonder à intervalle régulier les salariés et chefs d’entreprise sur les impacts de la conjoncture sur l’entreprise, le volet barométrique de l’Observatoire Sociale de l’Entreprise , réalisé en partenariat avec l’IPSOS et Le Figaro, vise à faire ressortir des tendances sur des indicateurs « stables ».
Alors qu’en 2012, la perception tant des salariés que des chefs d’entreprises français sur l’employabilité, l’emploi et le climat social n’avait jamais été si pessimiste, les résultats de cette 6ème vague de l’Observatoire Social de l’Entreprise dévoilent des perspectives légèrement moins sombres. Mais ils sont également le reflet de la résignation des personnes interrogées, qui ont de plus en plus l’impression de vivre dans un monde structurellement en crise.
Retour en détail sur le volet barométrique de la 6ème vague de cet Observatoire.
Des perspectives économiques un peu moins sombres : stabilisation ou résignation ?
Après s’être illustrés par un fort pessimisme en 2012, salariés comme chefs d’entreprises se montrent moins inquiets cette année lorsqu’il s’agit de se prononcer sur les perspectives économiques de leur entreprise dans les 6 mois à venir : 31% des dirigeants (-12 points) et 19% des salariés (-8 points) anticipent une baisse d’activité.
La majorité des chefs d’entreprise (54%) et des salariés (53%) tablent désormais sur une stabilité des carnets de commande, tandis qu’ils sont toujours aussi peu nombreux à escompter une croissance de leur activité. Si l’embellie du moral des chefs d’entreprise et des salariés est réelle, elle ne doit pas être interprétée comme une inversion de la tendance pessimiste observée depuis 2009. La situation ne s’aggrave plus, elle s’est aujourd’hui stabilisée.
Ces résultats traduisent une certaine résignation chez les interviewés, qui ont de plus en plus l’impression de vivre dans un monde structurellement en crise. Ainsi, ils ne cessent de repousser la date à laquelle ils pensent percevoir une reprise économique dans leur secteur d’activité : les salariés pensent que cela pourrait arriver d’ici 11 mois en moyenne, tandis que les dirigeants, plus fatalistes, estiment que la sortie de crise ne pourrait pas intervenir avant 2 ans et demi en moyenne, soit la plus lointaine échéance jamais évoquée par ces derniers jusqu’à présent.
Une confiance sur la santé économique de l’entreprise en hausse
Les salariés se montrent un peu plus confiants que lors de la précédente vague concernant le développement économique du secteur d’activité de leur entreprise (55% ; +7), la possibilité de bénéficier de formations (50% ; +3), la capacité à embaucher de leur entreprise (35% ; +4) ou encore l’augmentation de leur salaire ou de leur pouvoir d’achat (21% ; +3).
Les chefs d’entreprise aussi font preuve d’une confiance un peu plus marquée sur ces sujets, même si c’est de manière beaucoup plus modérée. Le pessimisme reste très majoritaire malgré tout.
La perception de la situation au sein de l’entreprise s’améliore
Après s’être fortement dégradée lors de la précédente vague, la perception qu’ont les chefs d’entreprise de la situation au sein de leur structure s’améliore nettement. Encore plus unanimes qu’à l’accoutumé à propos de la qualité des relations entre salariés et supérieurs hiérarchiques directs (96%), ils estiment très largement que la situation est bonne en ce qui concerne le climat social en général (79%), les rémunérations (73%) ou la charge de travail (72%).
Comme on l’observe chaque année, les salariés sont moins enthousiastes que leurs patrons sur le sujet, notamment en ce qui concerne les rémunérations (45%) et la charge de travail (54%). En revanche, eux aussi dessinent un tableau majoritairement positif de la situation en ce qui concerne les relations entre salariés et supérieurs hiérarchiques directs (74%) ou le climat social en général (57%). D’ailleurs, l’intention de participer à un mouvement social éventuel n’évolue guère depuis la précédente vague : la moitié serait prête à participer. La relative stabilité de cet indicateur depuis quelques années pose la question du potentiel de mobilisation des salariés dans un contexte de crise : sont-ils encore prêts à faire grève ou manifester ?
L’inquiétude à l’égard de l’emploi marque le pas au profit d’une attention accrue portée au niveau du salaire
L’emploi reste un sujet de préoccupation majeur des salariés comme des chefs d’entreprise, mais les interviewés semblent un peu moins inquiets qu’il y a un an sur ce sujet. 73% des salariés et 59% des chefs d’entreprise restent confiants sur le sujet pour les 6 mois à venir.
Les salariés semblent désormais se focaliser davantage sur leur rémunération et donc leur pouvoir d’achat. C’est le sujet sur lequel ils estiment que la situation au sein de leur entreprise est la moins bonne. Surtout, c’est désormais leur principale préoccupation professionnelle pour les 6 prochains mois (33%), devant l’emploi qui recule de 2 points (28%).
Les salariés n’avaient jamais placé le salaire aussi haut dans la hiérarchie de leur préoccupation depuis que ce baromètre existe. L’attention portée aux salaires est particulièrement importante chez les cadres, les personnes exerçant une profession intermédiaire ou les employés.
En revanche, les ouvriers se distinguent des autres salariés : leur principale préoccupation professionnelle reste l’emploi (37%), devant le salaire (34%). Les interviewés ne raisonnent également pas de la même manière selon la taille d’entreprise dans laquelle ils travaillent : le niveau de salaire est ainsi la principale inquiétude des salariés d’entreprises de plus de 500 salariés, tandis que celles employées dans des structures de taille plus petite sont beaucoup plus partagées entre emploi et niveau de rémunération.
1 L’enquête a été menée par Ipsos auprès de 702 chefs d’entreprise par téléphone (dont 301 travaillant dans le secteur de l’industrie) et 1549 salariés du secteur privé par internet (dont 549 travaillant dans le secteur de l’industrie). Les interviews se sont déroulées du 25 septembre au 9 octobre 2013.