2025, le grand mercato des salariés ?
Alors que le début d’année est souvent l’occasion de prendre de bonnes résolutions personnelles – arrêter de fumer, se remettre au sport, perdre du poids ou limiter les dépenses inutiles –, qu’en est-il des engagements que nous nous fixons dans notre vie professionnelle ?
Découvrez des données inédites issues d’une étude menée auprès de 1000 salariés français du secteur tertiaire, révélant une tendance marquante : le phénomène de grande démission qui les impacte particulièrement.
“L’étude met en lumière l’attrait des salariés français pour les résolutions professionnelles, reflet de leur désir de progrès individuel et collectif. Toutefois, la motivation, la pression au travail et la difficulté à équilibrer vie personnelle et professionnelle freinent leur réalisation.
Les aspirations pour 2025 se concentrent sur des préoccupations quotidiennes : poser des limites, refuser des demandes non essentielles ou se déconnecter en dehors des heures de travail, signes d’une quête d’équilibre et d’autonomie. Les femmes, plus affectées par la pression professionnelle, ressentent ce besoin d’affirmation de manière plus marquée.
D’un point de vue collectif, les résolutions visant à améliorer l’ambiance et le bien-être au travail révèlent une prise de conscience de l’importance d’un environnement harmonieux. Ce besoin se reflète également dans les intentions de démission : un tiers des salariés envisagent de quitter leur poste en 2025, souvent en raison de conditions de travail toxiques ou de perspectives d’évolution limitées. Les chiffres témoignent clairement d’un besoin de reconnaissance et de développement au sein des organisations.
Ces résultats montrent une évolution vers un travail plus humain, où performance et qualité des relations sont essentielles. L’enjeu des entreprises sera de transformer ces aspirations en opportunités pour fidéliser leurs salariés”, analyse Léa Paolacci, chargée d’études FLASHS.
2025 : des salariés pleins de résolutions
Les salariés français plébiscitent la prise de résolutions professionnelles en début d’année, mais reconnaissent qu’elles sont difficiles à tenir.
- 90% des personnes interrogées trouvent utile de prendre de telles résolutions
- 78% s’y sont déjà essayées, dont 48% à plusieurs reprises
- Si 89% de celles et ceux qui se sont déjà fixé des objectifs en début d’année dans le cadre du travail les ont atteints, 59% déclarent que cela a été difficile.
- Parmi les obstacles à la réalisation de ces résolutions, les salariés citent en premier lieu le manque de motivation (23%), la pression professionnelle (22%) et les interférences vie perso/vie pro (16%)
- Le manque de motivation concerne davantage les hommes (27%), tandis que la pression affecte plus les femmes (25%).
Parmi les résolutions qu’ils seraient susceptibles de prendre pour 2025, le top 5 des salariés s’établit comme suit :
- 82% veulent s’affirmer davantage vis-à-vis des comportements irrespectueux, les femmes (87%) plus que les hommes (77%)
- 81% souhaitent apprendre à dire non aux demandes non essentielles
- 80% aspirent à se déconnecter de la sphère professionnelle en dehors des heures de bureau
- 77% aimeraient acquérir de nouvelles compétences
- 76% désirent mieux gérer leur stress
Parmi les autres résolutions qui recueillent l’approbation d’une majorité de salariés figurent notamment le fait d’oser réclamer une augmentation de salaire (62%), de dire plus souvent «merci» à ses collègues (59%), ou encore d’arrêter de critiquer ces derniers (58%).
Les salariés sont majoritairement favorables à l’instauration de résolutions collectives dans leur entreprise, particulièrement celles liées à l’amélioration de l’ambiance au travail :
- Les trois quarts (76%) estiment que la prise de résolutions à l’échelle de leur entreprise est une bonne idée
- Lorsqu’on leur demande de les prioriser, 33% citent l’amélioration de l’ambiance au travail (38% pour les femmes, les employés et ouvriers), 29% les engagements liés à la performance (37% parmi les hommes et 38% chez les cadres) et 28% également l’amélioration du bien-être physique et mental au sein de l’entreprise.
Quand résolution rime avec démission
Plus d’un salarié sur trois envisage de démissionner de son poste en 2025. Une résolution que plus de la moitié des personnes concernées entendent mettre en œuvre dans le courant du premier semestre. En cause notamment, un environnement peu épanouissant et des perspectives d’évolution limitées.
Démissionner : résolution pour 2025
- 36% des salariés interrogés dans cette étude disent que démissionner pourrait faire partie de leurs résolutions professionnelles pour 2025.
- 42% des hommes (contre 30% des femmes), 52% des 25-34 ans et 38% des ouvriers et employés sont dans ce cas.
Les principales raisons :
- 24% de celles et ceux qui envisagent de donner leur démission cette année invoquent un environnement de travail toxique ou peu épanouissant
- Plus d’1 sur 5 (22%) considère que les possibilités d’évolution qui lui sont offertes sont trop restreintes
- 18% expliquent que leur travail ne correspond plus à leurs aspirations, et 12% qu’ils ne partagent plus les valeurs portées par leur employeur
- Une charge de travail trop importante n’est évoquée que par 12% des répondants
- Seuls 14% des potentiels démissionnaires ne mettent pas en avant des raisons directement liées à leur poste actuel : 9% souhaitent se reconvertir dans un autre domaine, et 5% ont déjà en ligne de mire une opportunité qu’ils souhaitent saisir.
Étude réalisée par FLASHS pour Digitiz.fr du 28 au 30 novembre 2024 auprès d’un panel Selvitys de 1 000 salarié(e)s du secteur tertiaire âgés de plus 18 ans, représentatif de cette population.