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La compliance coûtera plus d'un milliard d’euros aux banques européennes en 2015

Tribunes libres Écrit par  mercredi, 30 septembre 2015 07:44 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
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Les entreprises qui opèrent sur les marchés financiers se débattent depuis des années avec les exigences légales en matière de gestion des données et nombreuses sont celles qui n'en n’ont pas encore leur maîtrise absolue. C'est pourtant une obligation légale pour une entreprise que de pouvoir réaliser les calculs statistiques de son workflow, ou encore d'être en capacité de transférer tout ou partie de ses données entre les différents départements ou filiales de son organisation.

Si certains reconnaissent du bout des lèvres que la règlementation est à la fois un challenge et une opportunité, il ne fait aucun doute que ceux qui mettront leurs petabytes en conformité avec les exigences réglementaires prendront un véritable avantage concurrentiel sur les autres acteurs du marché. Au cœur du problème, le vrai défi est la gestion du risque système ; des volumes très importants de données doivent être traités à très haute vitesse, et ce, entre différentes entités, portefeuilles clients et parfois même pays qui n'ont pas les mêmes exigences réglementaires... Ce sont véritablement de nouveaux challenges auxquels sont confrontées ces entreprises, et certaines infrastructures IT ne sont pas à la hauteur de la tâche, en termes de vitesse, performance et d’évolutivité.

En réponse à ces défauts de conformité, les institutions régulatrices augmentent tant le nombre que le montant des amendes et multiplient les moyens de rétorsions. Être acteur sur les marchés financiers est désormais plus onéreux que jamais ; le Dodd Frank Act exige par exemple qu'une entreprise soit capable reconstituer entièrement une opération de produit dérivé en 72 heures, flux pré- et post-trade compris. Tout ceci nécessite que les entreprises aient une gouvernance des données à l'échelle du groupe, incluant le trade, les opérations, le risque et les données clients, le tout sur une plateforme de supervision donnant une information complète de l'ensemble en temps réel.

Nul doute que les exigences sans cesse croissantes de la réglementation financière mondiale est une douce musique à l'oreille des sociétés spécialisées dans l'infrastructure et la gestion de données, mais leurs clients doivent garder à l'esprit que sans outils d'analyse performants ces très onéreux volumes de données ne leur seront d'aucune utilité. Une conséquence directe est la gestion de l'espace système et de son risque, qui devient cruciale et varie en fonction des lois en vigueur dans chaque pays. Afin d'estimer les conséquences financières des exigences sans cesse croissantes de la réglementation, le cabinet américain TABB Group a développé une structure matricielle qui balaye l'écosystème financier au travers de trois exigences métiers : la connaissance du client (KYC), les communications et le contrôle des transactions. Grâce à cette matrice analytique, le cabinet estime que le budget total des dépenses IT pour le domaine de la Gouvernance-Risk-Compliance (GRC) dépassera le milliard de dollars en 2015 pour les banques européennes et devrait faire un bon de 8 % en 2016.

Les sociétés d'infrastructures informatiques et de conseil IT spécialisées dans la BFI ont encore de beaux jours devant elles.

Par Olivier Pénat, Directeur d’Agence Banque d’Affaires chez Modis

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