Rien n’est impossible tant que nous n’avons pas essayé » : tel est le credo de Laure Sabban, gérante de Happy Days, société spécialisée dans l’événementiel. Car aujourd’hui plus que jamais, l’incentive se doit de sortir des sentiers battus pour insuffler de l’énergie aux participants, dirigeants d’entreprise et salariés. Résultat : de plus en plus de projets intelli­gemment construits, originaux et de bon ton se sont développés ces dernières années. Quels sont ces projets ? Leurs objectifs ? Les résultats ? La rédaction de GPO Magazine a choisi de vous entraîner au cœur de ces initiatives originales en interrogeant des spécialistes de l’événementiel ainsi que des participants à ces programmes d’incentive. Nous vous invitons également à vous reporter aux deux précédents articles déjà développés par la Rédaction.*

Quels sont ces projets ? Leurs objectifs ?
Au préalable, il convient de préciser qu’aucun projet n’est semblable à un autre. « Chaque client est unique, il attend et mérite du sur-mesure. C’est ainsi que nous prenons en compte chaque entreprise dans sa culture, ses objectifs et ses messages. C’est cette entreprise qui est importante à nos yeux et non pas l’ampleur de son budget. Les relations se nouent sur la durée avec toujours pour ambition de surprendre, séduire et réussir », souligne Laure Sabban.
L’objectif affiché de ces programmes d’incentive est de développer les liens entre les hommes et les femmes de l’entreprise mais également avec les clients, et de valoriser les salariés. Car, souvent, les collaborateurs d’une même entreprise ne se connaissent pas soit parce que les relations sont cloisonnées, soit encore par manque de temps.
En tout état de cause, le contexte et les valeurs de l’entreprise doivent être examinés. Une fusion avec une autre entreprise, un changement de
valeurs, un nouveau manager : autant de changements qu’il faut appuyer par un programme d’incentive novateur. « Nous étions dans un contexte de fusion et il nous fallait travailler sur l’esprit d’équipe en insufflant de la cohésion entre les différentes entités, qui aujourd’hui n’en forment qu’une. Happy Days nous a proposé de nous appuyer sur l’expérience de la cuisine. Dans une brigade, chacun a son rôle et contribue au succès du restaurant. C’est ensemble sinon rien ! Et cela a très bien fonctionné. Tous les participants salariés, à tous les niveaux, ont joué le jeu et les barrières hiérarchiques, géographiques et interservices sont tombées. De ce fait, la rencontre a opéré et les relations sont beaucoup moins cloisonnées », indique Stéphanie Minier, responsable communication d’une société dans l’énergie.
Un changement des valeurs de l’entreprise ? Un programme de team building peut faire réaliser en images la vision de ces nouvelles valeurs aux salariés. Un changement de manager ? L’histoire de l’entreprise et de ses services peut être racontée en images par une équipe et son nouveau manager. C’est ainsi que Danone a pensé ce changement sous forme de roman-photo.
Bien entendu, d’autres programmes d’incentive novateurs peuvent être mis en place, comme une séance de photo coaching de toute une équipe.
« Il est difficile a priori d’imaginer que le concept photo coaching de développement personnel puisse être également collectif ! Et pourtant notre équipe de direction de la branche Énergie France, ainsi prise en charge, en atteste avec enthousiasme. La soirée de team building organisée par Happy Days fait désormais partie de leur histoire commune. L’objectif bienveillant et exigeant du photographe a fait de chacun de nous, quelle que soit l’ampleur de ses responsabilités, un membre d’une même équipe », souligne Philippe Lavie, directeur de la communication de Schneider.

Quels résultats escomptés à partir de ces programmes d’incentive novateurs ?
« L’incentive est un process que nous avons mis en place depuis plus de sept ans dans notre entreprise à raison d’une fois par an. À mon sens, l’incentive n’a de sens que s’il est installé sur le long terme car il faut pouvoir développer une culture d’entreprise. En réalité, nous n’attendons pas de résultats en termes financiers, mais plutôt en termes d’échanges entre les salariés d’une même entreprise qui ne se connaissent pas forcément », précise Charles-Édouard de Cazalet, directeur associé du cabinet conseil Sogedev.
Le regain d’intérêt pour l’incentive va donc bien au-delà des préoccupations financières des dirigeants d’entreprise, puisqu’il s’agit avant tout de renforcer le dialogue entre les salariés, la cohésion au sein d’une même équipe de travail ou entre les équipes. « Dernièrement, nous avons mis en place une soirée ping-pong à Paris dans un bar spécialement aménagé pour cette activité. Ce programme importé des États-Unis est assez original dans la mesure où l’on ne se contente
pas de jouer, on peut également échanger autour d’un verre. En outre, cela peut permettre d’inverser l’échelle hiérarchique car le meilleur joueur n’est pas forcément celui qui est à un poste à responsabilité au sein de l’entreprise.
C’est ainsi qu’au-delà des moments conviviaux partagés lors de ces programmes d’incentive, nous percevons une personne sous un autre angle et cela favorise les échanges entre collaborateurs d’une même entreprise. Et chaque année, tous les salariés se déplacent alors qu’ils n’ont aucune obligation d’y participer », conclut Charles-Édouard de Cazalet.

Les nouveaux visages de l’incentive
Garder ses clients et en conquérir de nouveaux, c’est le nerf de la guerre. Et ce poncif n’a jamais été aussi vrai. Meilleur moyen de faire vivre son activité ? Challenger, motiver et remercier ses clients comme ses équipes. Seulement voilà, les budgets alloués aux opérations de stimulation des forces vives des entreprises se réduisant comme une peau de chagrin, il a bien fallu trouver quelques subterfuges. Ont donc émergé de nouveaux modèles d'incentive. Des animations plus courtes mais originales, la mutualisation des outils de stimulation et, surtout, des prix défiant toute concurrence. Signe des temps : le low cost et le sens ont gagné le marché de la stimulation, quand les opérations classiques, souvent trop luxueuses, ne font plus autant recette.