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Stop aux messages anxiogènes sur l'entreprise, à l'aube d'une reprise annoncée !

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Dommage !... Au moment où les premiers signes de reprise se font ressentir et les initiatives des entreprises pour développer leur activité se multiplient par le biais de l’innovation, de l’export, par de la prise de risques, les politiques et leur environnement s’attachent à faire le buzz sur la pénibilité du travail, dans le cadre de la loi dite de modernisation du travail.

 

 

A ce moment même où cette reprise pourrait conforter la confiance de nos PME-PMI ou ETI, forces vives de l’économie française, à ce moment même où cette reprise pourrait symboliser l’impulsion salvatrice pour des entreprises à bout de souffle, en quête de signes d’encouragement et à la recherche de vents porteurs… On nous parle souffrance, burn-out, maladies professionnelles et autres « douceurs » d’entreprendre et de travailler, qui s’égrainent partout dans les têtes des jeunes, des chômeurs, des adultes en activité et des
entrepreneurs.

 

On nous rebat donc à nouveau ce message sur la pénibilité du travail : voici une drôle de manière de créer un climat propice au recrutement, de donner envie aux entrepreneurs d’embaucher, aux salariés de s’investir, à une frange de demandeurs d’emploi de travailler. Les critères de la loi ont certes été assouplis en diminuant le nombre de critères individuels, mais on ne fait qu’implanter des « lois-usines à gaz » dans des entreprises étouffées de démarches et transformées en centres administratifs !
Ces mesures créent un climat anxiogène. Ne nous étonnons pas si, malgré le Pacte de Responsabilité, les employeurs hésitent encore à embaucher compte-tenu des contraintes.

 

Au niveau des salariés, l’origine de la souffrance au travail n’est-elle pas ailleurs ? N’estelle pas dans le fait d’être privé de travail ? L’actualité, les faits divers sont pourtant révélateurs sur ce sujet. Le cinéma s’est emparé de ce thème à maintes reprises : Le Couperet de Costa-Gavras ou plus récemment La loi du Marché de Stéphane Brizé primé au Festival de Cannes ne mettent-ils pas bien en scène cette souffrance d’être sans emploi ?
A contrario, qui a déjà proposé un débat sur le travail et le bonheur, sur l’épanouissement au travail, sur le lien entre travail et dignité ? « Le travail offre une reconnaissance sociale et donne un sens à la vie. Le travail comme toute autre activité est une expansion de conscience et « donne à l’homme sa dignité », a affirmé Gandhi. » (Extrait du livre : Le Travail pour Tous*).

 

Donner du travail à tous est la priorité nationale. L’exécutif semble attaché à ce juste combat – considérant que moins de 50 % de la population est active en France-. On ne peut donc pas tenir deux discours : celui qui consiste à affirmer que travailler est pénible et celui qui prône la lutte contre le chômage. Ou alors… changeons d’objectifs !

 

Mais si l’on veut que les entreprises retrouvent, recouvrent, dirais-je même, de la confiance, il faut absolument cultiver un esprit plus positif sur le travail et donner plus de liberté d’entreprendre. Le principe de précaution est en place partout dans les entreprises et garantit l’intégrité des femmes et des hommes qui s’investissent. Et si l’on veut des salariés engagés et motivés, au sein d’organisations qui proposent un vrai projet humain, arrêtons de prendre les chefs d’entreprises pour des cibles. Alors la France renouera avec une
croissance durable, des entreprises agiles et des salariés ré-enchantés par leur travail.

 

Tribune de Samuel Tual, président du groupe Actual

 

* Le Travail pour Tous, Samuel Tual, mars 2015, Editions Le Duc.s

 

 
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