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De l’art de bien piloter ses coûts automobiles

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Après avoir épuisé l’ensemble des composantes du Total Cost of Ownership (TCO) dans le cadre de leur stratégie d’optimisation des coûts liés à leur parc automobile, les gestionnaires de flotte cherchent aujourd’hui de nouveaux leviers en la matière. Une démarche qui les incite à se pencher de plus en plus sur le comportement de conduite des collaborateurs.


Un TCO déjà bien optimisé

Si les gestionnaires de flotte automobile se sont déjà bien orientés vers une analyse approfondie du coût total de détention de leurs véhicules (TCO), le choix du véhicule reste un bon levier d’optimisation des coûts.

En matière d’optimisation des coûts, les gestionnaires de flotte sont longtemps restés focalisés sur le coût total de détention de leurs véhicules (TCO). Au-delà de l’assurance, de l’entretien et du financement, ils se sont cependant, ces dernières années, attachés à prendre également en compte des notions de fiscalité, de carburants ou encore de frais de restitution. Sur la base de ces différents centres de coûts, les gestionnaires de flotte ont activé plusieurs leviers d’optimi­sation, notamment liés au choix des véhicules et de leur motorisation (essence, diesel, électrique, hybride) et à leur  mode de financement (location longue ou moyenne durée, achat,…).

Pour se rapprocher au plus près du coût du véhicule, un certain nombre d’entre eux se sont également penchés sur les usages et ont cherché à mieux connaître et suivre la consommation réelle en carburant de chacun d’entre eux. À cet effet, ils se sont notamment appuyés sur les solutions qui captent les données relatives notamment aux kilomètres compteur. Grâce à ces solutions, ils ont également la possibilité de repérer les éventuels problèmes techniques des véhicules ainsi que leur usure. Ils ont ainsi une meilleure visibilité sur leurs véhicules en parc réalisant plus de kilomètres que ceux initia­lement prévus, dans le cadre de leur contrat de location, ou encore sur ceux qui ne roulent pas. Les gestionnaires de parc peuvent ainsi rené­gocier leur contrat de location en fonction de ces différents éléments ou lisser l’utilisation des véhicules, de manière à ce qu’ils se détériorent moins vite et consomment moins de carburant. Cependant, bien qu’efficace, le TCO ne prend en compte que les frais liés au mouvement de la flotte. Il n’offre de ce fait que 40 % de possibilité de réduction de coûts.

Du TCO au TCM

Aujourd’hui, certains professionnels proposent d’aller encore plus loin et cherchent de nouveaux leviers d’économie, non plus sur le véhicule mais chez le conducteur lui-même.

Il s’agit de reconsidérer la mobilité du conducteur et de réfléchir aux façons de réduire les coûts qu’il génère. Une démarche qui les incite à se pencher sur la notion de Total Cost of Mobility (TCM). Avec le calcul du TCM, ce sont les comportements de chaque collaborateur, plutôt que les véhicules, qui intéressent les gestionnaires de flotte. En effet, les consom­mations en carburant, les coûts liés à la sinistralité et à l’entretien des véhicules diffèrent selon les conducteurs, leurs habitudes et les usages qu’ils en font.

De l’influence du comportement des conducteurs sur le coût
Le comportement de conduite a une influence directe sur différents centres de coûts liés à l’utilisation d’une flotte automobile. En effet, « la maîtrise des coûts d’une flotte automobile passe par le contrôle d’une série de paramètres et par des décisions de gestion diverses mais aussi, et c’est moins bien connu, par la prise en compte du comportement de conduite du collaborateur, expliqueMarc Bodson, directeur général de Beltoise Évolution. Or, si de manière générale les chefs d’entreprise sont davantage focalisés sur la sécurité de leurs salariés, nous constatons aujourd’hui que, de plus en plus, leur direction financière les sensibilise sur les impacts financiers des sinistres et sur l’utilisation des véhicules en général, particulièrement lorsqu’il s’agit d’un parc important ».
Les conséquences humaines des sinistres automobiles s’accompagnent en effet d’un bilan financier tout aussi lourd. Lorsqu’une entreprise a un taux de sinistralité supérieur à la moyenne, cela peut peser lourd sur les coûts liés à la prime d’assurance, aux franchises ou encore aux frais de remise en état des véhicules (immédiatement ou à la restitution du véhicule au loueur s’il s’agit d’un véhicule loué). « Outre les coûts directs relatifs aux réparations du véhicule, l’entreprise méconnaît souvent les coûts indirects, ajoute Marc Bodson. Or, la franchise, le dépannage, l’échec de mission du collaborateur, l’immobilisation et le remplacement du véhicule, l’arrêt de travail éventuel et les autres conséquences représentent une perte, en moyenne, deux à trois fois supérieure à celle des coûts directs ». D’après les chiffres des assureurs établis dans le cadre de la procédure d’Indemnisation Directe de l’Assuré (IDA), les coûts moyens directs d’un accident atteignent 1 200 €. Par projection, les coûts indirects s’établissent pour leur part au minimum à 2 400 €, soit une facture globale moyenne d’au minimum 3600 € par sinistre.

Adopter une éco-conduite
Parallèlement, il existe différentes études de l’impact du comportement de conduite sur la consommation en carburant. Ainsi, accélérer ou freiner de manière brutale, aborder les virages trop rapidement et de manière non maîtrisée, laisser un moteur allumé dans les embouteillages ou le temps d’une livraison, faire chauffer le véhicule à l’arrêt en hiver, rouler en surcharge, rouler avec une pression de pneus inadaptée, sont autant de comportements consommateurs d’énergie. Selon l’Ademe, une conduite éco-responsable permettrait de réduire significati­vement la consommation de carburant des automobilistes. Or, il existe différents leviers, et en particulier la formation à l’éco-conduite, pour réduire ces coûts.
« Former les conducteurs à une conduite plus sereine et plus sûre privilégiant l’anticipation par rapport à la gestion d’urgence, outre le fait de réduire la sinistralité, peut impacter positivement bien qu’indirectement, la consommation de carburant, explique Marc Bodson. Nous avons d’ailleurs constaté qu’à l’issue de nos plans de prévention et des formations que nous dispensons, les entreprises diminuaient leur taux de sinistralité de manière très significative et jusqu’à 50 % pour certaines d’entre elles, plus particulièrement celles qui ont mis en œuvre un plan de prévention dans la durée. Parallèlement, par l’antici­pation, la modération ainsi que l’utilisation pertinente des éléments mécaniques (moteur, boîte de vitesses, stop&start,…), des comportements de conduite adaptés permettent également de réduire les consommations de carburant et les émissions de CO2 (nous observons une moyenne de réduction de 10 à 15 %). Avec des pneumatiques, des freins, un embrayage et des organes mécaniques moins sollicités, le budget dédié à l’entretien diminue également ». À titre d’exemple, le groupe La Poste a formé plus de 60 000 collaborateurs à l’éco-conduite en 2009, obtenant des réductions allant de 5 à 8 % sur ses émissions de gaz à effet de serre et ses consommations de carburant.

S’appuyer sur des données fiables

Mais avant de s’engager dans des processus de formation, le gestionnaire de flotte doit préalablement analyser ses différents centres de coûts.

Le gestionnaire de flotte peut s’appuyer sur des outils susceptibles de lui remonter des informations liées à l’usage du véhicule. Ces outils sont généralement des boîtiers télématiques embarqués qui intègrent un GPS et différentes options pour, par exemple, relever le kilométrage, la consommation de carburant, le suivi des entretiens, la position en temps réel du véhicule, les décélérations ou accélérations. À ce jour, différentes technologies se partagent ce marché. Certains de ces boîtiers se connectent directement au réseau de données du véhicules (le Bus Scan) tandis que d’autres se branchent sur sa prise OBD (On Board Diagnostic). « Les solutions connectées au Bus Scan du véhicule, au cœur de son réseau de données, permettent ainsi de remonter des données réelles et précises sur le kilométrage, la consommation en carburant ou encore l’état d’usage du véhicule », explique Bernard Fouché, directeur technique et co-fondateur de Kuantic. Les solutions qui sont connectées à la prise OBD proposent pour leur part de remonter des informations plus limitées puisque la consommation ou l'odomètre du véhicule ne sont pas disponibles par l'intermédiaire du protocole OBD. Tous ces boîtiers communiquent avec le serveur du fournisseur et les informations sont ensuite mises à la disposition des entreprises, généralement via un portail Internet. « Ces informations sont parfois uniquement utilisées à des fins de reporting, ajoute Stéphane Chaussat, directeur des opérations chez Kuantic. Mais la plupart du temps, elles permettent également aux gestionnaires de flotte d’identifier les comportements de conduite de leurs conducteurs. Ils peuvent, en conséquence mieux cibler les actions à mettre en place pour les sensibiliser à une conduite plus responsable et plus économique ».
Parallèlement à ces outils, certaines sociétés de conseil accompagnent les entreprises dans l’audit de leur sinistralité. Une prestation notamment proposée par Beltoise Évolution qui réalise des diagnostics en la matière, sur la base desquels elle recommande des actions à mettre en œuvre. Par exemple, les entreprises peuvent, en fonction de ces diagnostics, choisir des formations davantage articulées sur la sécurité ou sur l’éco-conduite.
Outre les systèmes de contrôle divers et les actions de formation à des conduites plus responsables et écologiques, les gestionnaires de flottes disposent de leviers supplémentaires pour optimiser encore leur TCM, notamment via le recours à l’auto-partage ou aux véhicules de pool.


Par Anne DEL POZO

 

Nouvelles pratiques

L’autopartage, une option à ne pas négliger pour maîtriser les coûts

Le véhicule de fonction est souvent perçu comme un élément statutaire, de valorisation, de motivation et de conservation du salarié, parfois même inscrit dans le contrat de travail.
Cependant, force est de constater que cette perception du véhicule de fonction diffère selon l’âge du collaborateur concerné. Ainsi, pour les jeunes générations, la liberté n’est pas dans la posses­sion mais dans la possibilité de consommer. « Une évolution qui incite actuellement les gestionnaires de flotte à repenser leur modèle économique, explique Emmanuel Nedelec, directeur général France et Benelux d’Ubeeqo. Plusieurs solutions alternatives s’offrent alors à eux ». Pour les conducteurs ayant un véhicule affecté, le gestionnaire de flotte et les RH ont la possibilité de leur proposer un crédit mobilité en complément d’une plus petite voiture de fonction que celle prévue initialement (exemple : remplacement d’une A5 par une A3 + crédit mobilité). Iso-coût pour l’employeur et l’employé, ce crédit mobilité peut alors être dépensé à titre personnel, notamment pour payer des billets de train ou une voiture de location, que ce soit pour le détenteur lui-même et/ou ses proches.
Les gestionnaires de flotte ont également la possibilité de disposer d’un pool de véhicules en autopartage. « Un véhicule d’entreprise, qu’il soit de service ou de fonction, est très souvent sous-utilisé, ajoute Emmanuel Nedelec. Son usage n’est parfois limité qu’à 10 % de son temps de vie.
Avec une flotte en autopartage, les entreprises simplifient et rationalisent les déplacements quotidiens de leurs équipes. Grâce à ce pool de véhicules, elles optimisent la gestion de leur flotte, réduisent le nombre et la taille des voitures nécessaires ainsi que les budgets hors flotte (taxi, location courte durée et indemnités kilométriques). Enfin, cette démarche facilite l’intégration des voitures électriques dans leur parc ».
Lu 5634 fois Dernière modification le lundi, 12 décembre 2016 10:14
Anne Del Pozo

Elle collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste.

Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.

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